En général, passé la trentaine, les fêtes d’anniversaire ont tendance à s’espacer. Rapidement, au lieu de fêter son anniversaire tous les ans, on se retrouve à fêter les décennies…
Chez AMG, on déroge à cette règle et on fête les 55 ans !
55 ans, pourquoi ?
Peut-être comme le blason qui a orné certains modèles emblématiques de l’ex-tunner indépendant, devenu préparateur officiel, devenu filiale sportive, devenu écurie de formule 1 ???
En fait, je ne sais ce que ce 55ème anniversaire a de particulier, mais c’est néanmoins l’occasion de regarder en arrière et de regarder l’évolution de cette marque.
Retour en 1967, quand un ingénieur de Mercedes, Hans-Werner Aufrecht fonde la marque avec son associé Erhard Melcher.
A peine 4 ans plus tard, leur premier modèle, une Mercedes 300 SEL avec un moteur « légèrement gonflé » se distingue en compétition.
De là, la marque acquière rapidement ses lettres de noblesse au point que, dès 1973, ses préparations sont officiellement reconnues par Mercedes.
En 1990, les choses s’accélèrent avec un accord commercial signé avec Mercedes : à partir de cette date, vous pouvez achetez votre AMG directement chez votre concessionnaire Mercedes.
Forcément, la suite est peu surprenante, en 1999 la maison mère de Mercedes prend possession de 51% d’AMG, puis 100% en 2005.
En vous racontant cette histoire, je ne vous cache pas que je ressens un brin de nostalgie. En effet, comme certains le savent, ma voiture loisir est un CLK 55 AMG de 2004. J’ai donc vu cette transition entre la petite société indépendante et l’énorme filiale en charge de toute l’acivité sportive de Mercedes-Benz.
Un exemple tout simple, en 2004, vous aviez un catalogue de pièces disponibles en après-vente : vous vouliez un auto-bloquant pour votre CLK AMG ? Pas de problème vous pouviez le commander. Un mail suffisait, et vous pouviez même le faire poser directement à Affalterbach (le siège d’AMG en Allemagne).
Autant dire qu’aujourd’hui, ce côté tuning n’est plus vraiment dans l’esprit de la marque.
On y perd clairement en proximité avec le client… mais d’un autre côté, les volumes de vente ne sont plus tout à fait les mêmes.
Un Homme, un moteur…
Néanmoins, malgré cette impressionnante montée en puissance, AMG a su rester fidèle à un principe fondateur pour cet ex-tunner : un homme = un moteur.
Oui, quand vous achetez votre AMG, vous savez qui a assemblé votre moteur de A à Z (et je vous épargne la photo que j’ai pu faire il y a quelques années avec LA personne responsable du montage du moteur de mon CLK).
Alors oui c’est tout ça qui fait que pour moi, AMG se démarque des gamme M de BMW ou S d’Audi ! Et donc c’est avec une grande joie que je me suis rendu au Polo Club de Chantilly pour venir fêter cet anniversaire.
Direction Chantilly
Tout commence par un rendez-vous au château de Chantilly pour une petite balade en convoi jusqu’au Polo Club.
Le convoi est impressionnant, de l’AMG GT, du SLS, des C63, CLS63 etc… bien entendu, l’amateur regrettera que le plateau manque cruellement d’anciennes, mais ne gâchons pas notre plaisir de rencontrer tant de possesseurs d’AMG dans une ambiance des plus décontractée. On sent que les personnes présentes (moi y compris) sont heureuses de partager autour de leur marque fétiche.
Pour compléter le plateau de ces véhicules d’amateurs, Mercedes avait fait le déplacement avec quelques modèles sympathiques. Une petite SLS Black Series par ci, une AMG GT Black Series par là. C’est déjà sympa et ça complète plutôt bien la 300 SEL.
L’AMG One !
Mais malheureusement dur de se concentrer sur ces pépites quand à côté, on a une AMG One !
Je ne sais pas si je vous ai déjà dit que je n’étais pas fan des hypercars. Franchement, ces voitures vendues à des prix stratosphériques avec des performances inexploitables, ça ne me fait pas rêver. Mais quand même l’AMG One ! Un vrai moteur de Formule 1 à peine dégonflé et fiabilisé dans une voiture, ça a de quoi émouvoir n’importe qui. Et puis vue en vrai, elle est magnifique. On sent le travail des ingénieurs poussé à l’extrême. Bref, ça c’est une hyper car qui me parle. Et, même si certains esprits chagrins souligneront son poids un peu trop élevé, et du coup ses performances pas si extrêmes, je suis prêt à parier que ce n’est pas de si tôt qu’on reverra une telle voiture.
Bon, après tout ça, un petit match de polo et retour à la maison…
Un essai ?
Sur le parking pour récupérer mon CLK, une idée me traverse l’esprit : et si j’essayais une voiture ?
Je vais voir les voitures disponibles à l’essai : impossible de mettre la main sur un nouveau SL.
Pas grave, je me rabats, un peu la mort dans l’âme, sur une vieille AMG GT 4 portes… alors pour ne pas trop regretter, je prends quand même une motorisation pas trop ridicule.
Mercedes-AMG GT 63 S E Performance Coupé 4 Portes
Bah oui, il faut au moins 843 chevaux pour se faire plaisir. Non ?
Sérieusement, les ingénieurs d’AMG ne sont-ils pas malades ? Quelle est l’idée étrange qui les a poussé à prendre un V8 biturbo de 639 chevaux et de lui ajouter un petit moteur électrique de 204 chevaux ? Le résultat est une berline de près de 2,4 tonnes capable d’avaler le 0 à 100 Km/h en 2,9 secondes.
Comment décrire ça ? Imaginez une limousine confortable, filtrant tout ce qu’il y a sur la route, tous les bruits ambiants… Une voiture qui semble se traîner… et qui vous propulse à 130 Km/h à la première sortie de rond-point venue (oui, c’est du vécu) tout ça parce que vous avez effleuré l’accélérateur. Imaginez une voiture qui vous tasse les vertèbres au démarrage un peu trop nerveux à un stop.
C’est ce que propose cette GT hybride : une puissance inimaginable, tout le temps disponible, sans le moindre temps mort grâce à la magie de l’électricité. Bref, oubliez le petit turbo lag, le petit temps de réponse de la transmission. Ici, c’est de l’immédiat comme dans une voiture électrique, le bruit du V8 en plus.
Bref, des voitures folles j’en ai conduit, mais celle-là remporte la médaille d’or !
Merci Mercedes-AMG de continuer à « penser » et fabriquer des voitures aussi peu raisonnables et qui « puent » la passion automobile !