Le dernier essai Peugeot sur Kambouis commençait à dater, c’était il me semble la 508 SW et sa ligne magnifique.
J’ai découvert la nouvelle Peugeot 408 au dernier Mondial de l’Auto, et j’avoue que je suis resté interrogatif devant la nouvelle proposition de la marque au lion !
Quelques semaines plus tard, en arrivant dans la région de Barcelone pour essayer cette nouvelle Peugeot 408, je suis toujours dubitatif face à son design : trop torturée, porte-à-faux trop grands, ni SUV, ni berline, ni break, c’est un ORNI dans le paysage automobile (Objet Roulant….).
Alors cette 408 c’est quoi ?
Située entre la 308 et la 508, c’est une berline surélevée à hayon au design « dynamique ». Les feux avant et la calandre sont clairement issus de la 308. Coté dimensions, avec 4.69 m de long, 1.85 de large et 1.48 de haut, on s’approche d’une 508 tout en étant assis bien plus haut (mais plus bas qu’un 3008).
Alors c’est sûr, elle ne ressemble à rien de connu ! C’est à l’arrière que l’essentiel se passe avec une allure de coupé et une ligne de toit plongeante se terminant en « oreilles de chat ». Comme sur la 308, les porte-à-faux sont très grands. Son arrière train, très haut perché, se termine par un surprenant et très massif pare-choc en plastique noir !
Avec cette 408, Peugeot semble nous dire : « tu veux un 3008, mais tu ne veux pas avoir la même voiture que ton voisin et tu es trop vieux pour « plonger » dans la 508 : la 408 est pour toi ! ».
ET à l’intérieur c’est aussi original ?
Pas du tout : c’est la planche de bord de la 308. Des angles partout, des finitions « piano » qui prennent la poussière et les traces de doigts, le i-Cockpit et son petit fameux petit volant (j’y reviendrai), c’est un intérieur chargé aux lignes anguleuses assez agressives et surtout des couleurs sombres et assez tristes. Par contre ça en jette et ça fait très premium !
Au centre, on trouve un bel écran tactile de 10 pouces, avec dessous des raccourcis très utiles pour les fonctions de base.
A l’arrière les passagers disposent d’une petite fenêtre façon coupé. L’espace est suffisant même pour un grand gabarit (je ne touchais pas avec mon mètre 92), il y a beaucoup de place pour les jambes grâce à son empatement très long.
Le coffre est une bonne surprise avec 471 l de chargement pour la version hybride et 536 l pour l’essence.
Beaucoup de technologie
Notre voiture d’essai était équipée de tout l’attirail pour un confort optimal : sièges et volant chauffants, différents modes de massage, et un système audio Focal de haut niveau.
Coté multimédia, c’est la première fois que je testais le nouveau système I-Connect et c’est un vrai bond en avant pour la marque au lion. Si graphiquement le système est bien réussi, niveau ergonomie c’est encore perfectible avec trop de menus et sous-menus pour accéder à la fonction recherchée.
Bon revenons-en aux choses qui fâchent : ce i-Cockpit !!! Alors oui, le petit volant est bien dessiné et agréable en main, mais il comporte vraiment beaucoup de boutons… Ok, ça en met plein les yeux avec les compteurs 3D et les différentes animations MAIS… je ne vois pas l’instrumentation et le compteur de vitesse !!! Petits, grands… je ne sais pas qui peut les voir, mais à moins de conduire avec le volant sur les genoux, je ne vois pas comment c’est possible ! J’ai donc conduit sans savoir à quelle vitesse je roulais pendant tout mon essai en Catalogne !
Alors oui, il y a toutes les aides à la conduites possibles. Il y en a tellement que je ne vais pas toutes les énumérer sauf le régulateur automatique qui se cale sur les panneaux et le tracé de la route ou le changement de voie semi automatique. Cette 408 est également équipée de la géniale Vision Nocturne. Voilà, ça c’est un vrai plus pour la sécurité (et le combo parfait avec les feux Matrix Led). Autre gros plus : la vision 360 pour les manœuvres de stationnement.
Les moteurs
On retrouve des moteurs bien connus sous le capot de la 408. Au sommet de la gamme, les moteurs hybrides rechargeables PHEV 180 et 225 ch. Sinon, le 1.2 l essence de 130 ch PureTech aura la très lourde tâche de mouvoir cette 408 en entrée de gamme.
Ma version d’essai est équipée du moteur 225 ch le tout couplé à la boite de vitesse automatique EAT8. De toute façon c’est simple, il n’y a plus de boite manuelle disponible pour cette 408 !!
Ce moteur associe un 4 cylindres thermique de 180 ch à un moteur électrique de 110 ch. La batterie a une autonomie théorique allant jusqu’à 70 km en ville. Plutôt pas mal sur le papier !
Sur la route
Avec plus de 1 700 kg sur la balance, cette 408 n’est pas vraiment une petite ballerine. Les batteries et le moteur électrique ajoutent quand même 400 kg sur la balance !
Autant l’annoncer tout de suite : son comportement ne « colle » pas à sa ligne dynamique. Si on conduit en bon père de famille, c’est tout à fait satisfaisant avec un très bon confort, une insonorisation remarquable (grâce aux vitrages épais). Le fonctionnement de l’hybride est très bien géré avec une transition fluide entre électrique et thermique et la boite de vitesse est très douce même si pas particulièrement réactive. Petit bémol : je n’ai pas réussi à recharger les batteries avec le mode de récupération d’énergie, même dans des phases de descentes de montagnes, le pourcentage ne bouge jamais ce qui est très surprenant (un bug ??).
Maintenant, si on élève le rythme sur les petites et superbes routes de l’arrière pays catalan, on est vite frustré par le manque de pêche de cette 408. On ne sent pas l’apport de l’électricité dans les phases de relance et on est sans cesse en train de se demander si le moteur électrique fonctionne normalement, car ça peine à repartir avec vivacité. Pourtant il y a de la puissance sur le papier, c’est très frustrant. Le comportement routier est très sécurisant mais à l’image du moteur, c’est assez « pataud » et ça n’incite pas à jouer avec le petit volant.
Sur l’autoroute, la 408 est royale avec un excellent confort, la voiture est sur des rails et avec toutes les aides à la conduite on peut se lancer pour une traversée de l’Europe en toute tranquillité.
Bref, au volant il vaut mieux oublier le mode sport, cruiser confortablement, et observer les passants qui ne cessent de se retourner sur son passage… Car oui, cette 408 attire la curiosité avec sa ligne si particulière.
Sur le fond, je suis quand même assez déçu. J’étais resté sur le ressenti et le comportement génial de la 508 sur les routes de l’arrière pays monégasque, je m’attendais à quelque chose de bien plus dynamique !
100% électrique pour mettre tout le monde d’accord ?
Au final, peut être que la version 100% électrique e408, qui va arriver dans quelques mois, va clore le débat avec une version hyper dynamique et bien dans l’esprit Peugeot ? Reste que je cherche toujours à comprendre qui peut être séduit par cette 408 ? Notre version d’essai approche les 60 000 euros (60 K ?????) et franchement je conseillerais plutôt de se tourner vers l’excellente 508 ou la « vieille » 3008 qui reste tout à fait dans le coup !
Les choses simples sont souvent les meilleures, Peugeot gagnerait peut-être à revenir sur ses « basiques » plutôt que de chercher à lancer de nouveaux concepts marketing aux noms compliqués…
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