Il y a quelques mois, j’étais à Nîmes pour essayer le nouveau petit SUV électrique de Mini : le Mini Aceman (en motorisation SE).
Dire que l’essai m’a conquis est un euphémisme : malgré un tarif élevé et quelques faux pas en termes de choix des matériaux intérieurs, j’ai trouvé que ce nouveau venu cumulait les qualités :
- Design intérieur et extérieur agréable
- Contenu technologique au top
- Autonomie acceptable
- Plaisir de conduire réel
Me trottait alors dans la tête l’idée de voir ce que cet Aceman pouvait donner dans son réel environnement naturel : la ville !
Design : validé
Après un bref appel à Mini France, me voici au volant d’un Mini Aceman SE pour une semaine dans les rues de la banlieue parisienne. Cette fois, j’ai le droit à une teinte Legend Grey, avec le toit noir, le pack d’équipement XL et la finition John Cooper Works.
En clair, un niveau d’équipement aussi riche que le véhicule essayé à Nîmes, un look un peu plus sportif et une couleur un peu moins joyeuse : tant pis pour les photos, en revanche, les passages de roues (laqué noir sur cette finition JCW) que je n’avais pas trouvé du meilleur effet, ne me choquent ici plus du tout.
Usage urbain : validé
Premiers kilomètres, premiers embouteillages (l’A86, une référence en la matière). Ici, on apprécie le gabarit raisonnable, en particulier son 1m75 de large (soit à peine plus que la petite Mini Hatch 3 portes) qui permet de rouler sereinement sans trop craindre qu’un motard un peu trop pressé n’accroche un rétroviseur.
Une voie d’insertion ? Les 218 chevaux de notre version SE se montrent toujours aussi réactifs. La motricité ne pose pas de problème, le seul reproche reste la direction trop légère, qui oblige à bien tenir son volant, et même ainsi, à souvent devoir apporter des petites corrections sur la trajectoire.
On comprend que Mini a voulu faire oublier les 1710 kg de son petit SUV électrique en assouplissant la direction, cependant, le compromis proposé manque de consistance.
Pour le reste, gabarit réduit, moteur nerveux et bonne visibilité dans toutes les directions (à l’heure où tant de véhicules sacrifient la visibilité arrière à l’autel du design) : on a ici la formule idéale pour affronter la circulation parisienne.
Arrivé à destination, premier problème, les jantes 19 pouces John Cooper Works se montrent assez exposées aux coups de trottoir et le stationnement dans les rues étroites de la capitale oblige à se serrer au plus près du trottoir. Comment ne pas se dire que les 17 pouces ou 18 pouces des finitions inférieures génèreront moins de stress, tout en améliorant le confort ?
Usage familial : validé
L’épreuve suivante consiste à promener toute la famille dans l’Aceman. Quand j’évoque toute la famille, je pense à femme et enfant (au singulier). Et quand j’évoque un enfant, il s’agit de ma fille de 11 ans qui a bien heureusement depuis longtemps abandonné la poussette et le lit parapluie que les 300 litres du coffre rendraient de toute façon difficile à transporter. Cependant, mon Aceman dispose de barres de toit et d’un attelage amovible (ce dernier étant inclus dans le pack d’équipement XL à 5580 €), permettant tout de même aux plus jeunes parents de trouver des solutions pour ce type de besoins.
En revanche, ma fille apprécie immédiatement deux choses : le fait d’avoir de l’espace à l’arrière pour ses jambes, et de disposer de deux ports USB-C « rien que pour elle ».
Usage extra urbain : mitigé
Porte de Bercy – Marne la Vallée, l’autoroute est une formalité. Peu de bruit, on cruise à 110 km/h, puis 130 km/h dans un confort tout à fait correct. De quoi envisager de longs trajets ? Oui, même si on sera tout de même gêné l’étroitesse de l’accoudoir central, ou par la luminosité de l’écran central.
Finalement, sur cette petite semaine après 400 km parcourus, le bilan est globalement positif. Néanmoins, c’est la déception au niveau de l’autonomie.
Avec des températures tout juste positives, sur des trajets mixtes, une charge de batterie complète ne m’aura pas permis d’atteindre les 300 km, soit une consommation qui frôle les 18 kWh/100 km. C’est beaucoup, et en partant de 400 km WLTP, j’espérais plutôt taquiner les 350 km. Ce point est un réel frein pour qui voudrait faire de l’Aceman son véhicule principal.
Usage quotidien : validé
Cet Aceman confirme toutes les bonnes impressions ressenties lors du premier essai : un véhicule spacieux, agréable à vivre au quotidien, avec un contenu technologique au top et des performances plus que suffisantes.
Dans le monde actuel, où les formes des véhicules et leurs intérieurs tendent à se standardiser, l’Aceman apporte un réel vent frais qui fait du bien, et ce, sans sacrifier à la praticité.
Bien sûr, même au bout d’une semaine, je ne me serais pas habitué au système d’exploitation OS 9 de la voiture. Certes réactif et complet… mais surtout fouillis. Difficile de retrouver certains paramètres en roulant. Par ailleurs, (comme chez de nombreux concurrents) la disparition de toute molette de contrôle complique l’usage en roulant.
Budget : non validé
La version essayée, facturée 47.000 € (Mini Aceman SE, finition JCW et pack d’options XL) est exagérément chère et nul doute que le client final aura tendance à sélectionner une voiture avec un peu moins d’options (la version Flavoured essayée précédemment était déjà très bien équipée).
À ce niveau de tarif, pour une autonomie réelle qui peine à atteindre les 300 km, le choix de cet Aceman n’a pas grand-chose de rationnel. Mais pour la personne qui dispose du budget et qui souhaite rouler différent… pourquoi pas.
Les alternatives
— Citroën ë-C3 Aircross —
Avantages :
- Espace généreux pour les passagers
- Prix agressif (32.000 € en haut de gamme)
Inconvénients :
- Puissance limitée à 113 chevaux
- Moins de contenu technologique
- Autonomie de 304 km WLTP
Verdict : Comparé au Mini Aceman, le Citroën se veut bien plus abordable… mais son autonomie limitée, sa puissance moindre et ses aides à la conduite moins évoluées le cantonneront à un rôle purement urbain.
— Renault R5 —
Avantages :
- Autonomie de 410 km WLTP
- Prix plus abordable (34.000 € en haut de gamme)
Inconvénients :
- Puissance limitée à 150 chevaux
- Moins de contenu technologique comparé au Mini Aceman
- Espace arrière limité
Verdict : On n’y pense pas immédiatement, mais l’Aceman entre en concurrence directe avec la star française du moment. Avec des dimensions assez proches (Longueur 3,92 m x Largeur 1,77 m x Hauteur 1,50 m pour la française, contre Longueur 4,08 m x Largeur 1,75 m x Hauteur 1,51 m pour l’anglaise) la R5 est loin d’être aussi compacte qu’il n’y parait. Et si la française affiche un tarif bien plus abordable, la vie à son bord n’a pas grand-chose de comparable : espace à l’arrière, luminosité à l’avant, on se sent mieux à bord du petit SUV Mini.
De même, même si l’OS9 de Mini n’est pas parfait, son utilisation est bien plus agréable et réactive que l’Android Auto de la R5. Quant aux performances, malgré un certain manque de rigueur sur l’Aceman, la puissance supplémentaire fait la différence sur les voies d’insertion. Reste la question du tarif…