C’est un peu cliché, mais le week-end, les parisiens adorent quitter leur brouhaha quotidien pour aller se ressourcer. Et le plus proche lorsque l’on habite en région parisienne et que l’on souhaite s’aérer à l’air marin, c’est le nord et ses plages à perte de vue. C’est pourquoi, il y a quelques jours, MINI a organisé un petit « week-end » au volant de leur deuxième génération de MINI Cooper SE.
La promesse : rejoindre Le Touquet en une seule charge. A-t-elle tenue sa promesse ? C’est ce que vous allez découvrir.
Une icône de la pop-culture
Devenue une icône au fil des décennies, la première génération sortie fin des années 50 avait pourtant pour seul but d’être une voiture économe suite aux pénuries de carburant. La suite, vous la connaissez. Austin, qui appartenait à Rover Cars se fait racheter en 94 par le groupe BMW avant de devenir MINI en début 2000. Trois autres générations ont suivi avant d’arriver à cette 5è génération présentée aujourd’hui.
Vous le remarquez tout de suite, tous les codes stylistiques (ou presque) sont là. Sur cette bouille (ou face avant comme vous voulez), on retrouve les indémodables optiques arrondis cerclés par la signature lumineuse un peu spécifique. En effet, cette dernière est personnalisable et propose à présent trois styles différents, un peu gadget, mais fun. Après tout la personnalisation fait partie de l’ADN de la marque non ?
La calandre octogonale est bien évidement de la partie. Sur la finition chic « Flavoured », elle adopte un insert de couleur or/bronze qui se marie parfaitement bien avec le bleu de notre modèle d’essai. Ce n’est d’ailleurs pas la seule teinte colorée disponible au catalogue, il y a également du rouge, du jaune, du vert anglais ainsi que du vert pastel. En plus de teintes plus discrètes, il y en a pour tout le monde !
Sur le profil, on aperçoit des jantes élégantes, allant de 16 à 18″ comme ici, au look diamanté. Toute la partie haute du véhicule est si spécifique à la MINI qu’il est encore une fois impossible de la confondre avec un autre modèle. Sauf peut-être à l’arrière.
Car oui, lors de la présentation de cette nouvelle génération, une grande partie des fans n’étaient pas convaincus par la nouvelle direction artistique que MINI à apporté à la face arrière. Fini les feux arrondis pour laisser place à quelque chose de plus triangulaire. Je vous avoue avoir été dans la team des personnes qui n’aimaient pas. Après l’avoir vue en vraie et avoir passé un peu de temps avec, il faut dire que cela lui va bien et que c’est tout de même réussi. Et puis heureusement, elle garde la signature lumineuse Union Jack devenue caractéristique de la marque depuis quelques années.
En revanche, ce que j’aime moins c’est le bouclier arrière que je trouve trop « simple ». Mais pour y remédier il existe la finition JCW qui change totalement le look de la voiture. Ce dernier apporte un bouclier avant beaucoup plus racé avec de plus grandes entrées d’air, des jupes latérales plus prononcées, un imposant aileron siglé John Cooper Works, un diffuseur plus sportif et passe tous les plastiques bruts ainsi que les monogrammes en noir laqué.
Fun et chic
Si on ne touche pas au design extérieur, on touche encore moins à l’habitacle. Même si il est plus épuré, on retrouve toujours les boutons type aviation et le compteur arrondi positionné au centre de la planche de bord. Sauf que cette fois-ci, c’est un écran de 24 cm de diamètre qui le remplace. Son très original système d’info-divertissement se distingue par une personnalisation assez poussée. Le design des menus change en fonction des 3 modes de conduite (Green, Core et Go Kart) mais aussi des « Ambiances ». Des modes qui n’influent pas sur la conduite, mais qui ajoutent, pour certains, une ambiance sonore en plus de changer le style de l’écran et de l’affichage tête-haute. Tout comme la personnalisation des signatures lumineuses, c’est gadget, mais amusant à montrer aux collègues.
La grosse nouveauté, c’est le tissu apposé sur la planche de bord et les panneaux de porte. Il confère une touche de modernité tout en apportant un peu de gaité à l’ensemble, sauf sur la JCW dans laquelle il est noir et rouge. On regrettera juste l’utilisation de plastiques durs sous le tissu et dans tout l’habitacle, surtout dans un véhicule de cette gamme et à ce tarif-là.
Vous vous souvenez des inserts dorés ? Quelques éléments comme les tweeters du système audio Harman Kardon, qui comme d’habitude ne déçoit pas, sont de la même couleur.
Le nom de la marque sur le vide-poche central ou les petites lanières dissimulées un peu partout ne sont qu’une petite partie des détails de cet intérieur cosy et fun.
Sous le capot
Si nous en sommes à la 2ᵉ génération de MINI électrique, il faut savoir que la R56 a aussi eu droit à une électrification en 2008. En réalité, il ne s’agissait pas d’une production en grande série, mais plus d’un modèle créé afin de réaliser des tests pour une certaine BMW i3 sortie quelques années plus tard. La boucle est d’ailleurs bouclée, car le bloc moteur de 184 ch, dont dispose la petite BMW électrique, a été partagé avec la première Cooper SE basée sur la 4è génération (F56).
Cette dernière est donc proposée avec deux moteurs : le premier équipe la Cooper E et le second, plus puissant avec ses 218ch et 330 Nm, anime la Cooper SE. Car oui, pour la première fois chez MINI, la version électrique propose une version normale, dite « E » et une version sport « SE ». En réalité, il n’y aucune différence au niveau du châssis, ni même à l’extérieur hormis le badge. Seule la puissance et la batterie sont différentes.
Le point faible du précédent modèle était sa batterie. Avec ses 32,6 kWh, elle proposait uniquement 234 km d’autonomie, autant vous dire qu’elle était presque cantonnée à rester en ville. Mais cela est à présent révolu ! La nouvelle Cooper E s’équipe d’une batterie de 40,7 kWh lui offrant dorénavant jusqu’à 305 km d’autonomie. Quoi ? C’est toujours trop faible pour vous ? Ça tombe bien, MINI propose sur la Cooper SE, une batterie de 54,2 kWh faisant grimper l’autonomie à 402 km en cycle WLTP.
Et là, vous faites surement le lien avec l’introduction de cet article. Oui, il est possible de faire Paris-Le Touquet en une seule charge. Nous l’avons fait, avec la clim, en mode normal et en roulant à 130 km/h ! Les consommations se sont montrées convaincantes avec une moyenne avoisinant les 14-15 kWh / 100 km en fonction du type de conduite. Sur autoroute à 130 la moyenne grimpait à 19-20 kWh, ce qui reste tout de même acceptable ! Cela est en partie dû à un poids contenu de 1605 kg (même si on a l’impression d’avoir moins) et à l’aérodynamisme réétudié.
Une fois arrivés, il était temps de recharger les batteries. Je ne parle pas des nôtres, mais de celles des voitures ! C’est là que l’on a profité d’une charge rapide encaissant au maximum 95 kW (avec des pics à 100) de quoi permettre de récupérer les 70 % principaux en environ 30 minutes. À savoir que cette puissance est uniquement encaissée sur la plus grosse batterie, la Cooper E plafonne à 75 kW, soit 50 % de plus que l’ancienne génération. Les charges en Type 2 se feront elles à 11 kW.
Go-kart
Pour cet essai, nous avons eu l’occasion d’essayer cette MINI sur tous types de routes et pendant un peu moins de 10 h de conduite. C’est très rare sur ce genre d’essai, pourtant, c’est très avantageux, car cela nous permet de tester la voiture dans différentes utilisations. Notamment, vous l’avez compris, sur autoroute afin de tester cette nouvelle autonomie.
Nous sommes donc partis du siège de la marque avec pour objectif de rejoindre Le Touquet en une seule charge. Pour cet aller, nous sommes passés par quelques voies rapides et principalement de la départementale dans le but de rejoindre une borne de recharge située à environ 40 km de la destination. Arrivé sur place avec 39 % de batterie, je la branche et prends tout de même 87 kW de puissance sur les 95 annoncés, plutôt propre à ce pourcentage-là ! Le GPS incorpore un planificateur nous indiquant les bornes auxquelles nous devons nous arrêter sur notre trajet. À savoir que le préconditionnement de la batterie s’active automatiquement, mais peut également être enclenché manuellement.
Une fois rechargé, je reprends la route afin de l’essayer plus dynamiquement, et sans surprise, je retrouve le comportement typique des MINI. Un feeling de karting très fun et plaisant ! Surtout en mode sport (Go Kart) dans lequel la réponse à l’accélérateur est plus directe. Les suspensions fermes, plus que sur l’ancienne génération d’ailleurs, nous octroient un comportement dynamique, voir sportif sur les petites routes sinueuses. Pour être franc, c’est tellement ferme que sur les premiers kilomètres, je me suis demandé si mon dos allait survivre aux 3 h de route. Finalement, ça s’est fait sans problème hormis un léger mal de crâne à force de taper la tête contre l’appui-tête qui manque cruellement de moelleux.
En terme de conso, j’ai tourné entre 14 et 16 kWh, et ce même avec une grosse partie sur autoroute à 130 km/h au retour. D’ailleurs, qu’ils soient courts ou longs, les trajets se font avec une facilité déconcertante. Merci aux aides à la conduite exemplaires du groupe BMW. Lorsque le régulateur adaptatif est enclenché, et grâce à la détection des panneaux prévisionnelle, nous n’avons plus qu’à tourner le volant et appuyer sur « SET » pour qu’elle se cale automatiquement à la bonne vitesse. Elle ralentit également automatiquement à l’approche d’un rond-point avant de réaccélérer à la sortie : un jeu d’enfant !
Pour finir
Proposée à partir de 34 000 € dans sa version E, il faudra compter 38 000 € pour la version plus puissante SE. Différents packs d’options sont proposés en fonction de la finition choisie. Sur la JCW essayée, on avoisinait les 50 000 € (quand même).
Cette dernière est clairement plus avantageuse en leasing, d’autant plus qu’elle n’est pas éligible au bonus puisqu’elle est fabriquée en Chine, le temps que l’usine anglaise soit prête à accueillir la chaine de production.
Il n’y a pas de doute, cette nouvelle Cooper est la digne successeur de sa lignée. Une véritable MINI, toujours fun à conduire, qui reçoit une touche de modernité sans pour autant casser les codes de l’icône.