La marque DS Automobiles et moi, on se court après depuis un petit moment. Pour une fois tout était aligné pour que je puisse me joindre à un essai de la marque. Et pas n’importe quel essai : il s’agit du vaisseau amiral de la marque : la DS9 !
Direction la belle région champenoise pour découvrir celle qui se veut être le fer de lance de l’automobile « à la française ».
Je découvre les DS9 alignées au cordeau. Premier constat visuel : elle est beaucoup plus belle en vrai qu’en photos. J’avoue avoir été un peu déçu lors de la présentation. Oui cette présentation date un peu maintenant, le Covid et la fusion Stellantis ont malheureusement pas mal retardé le projet DS9.
Elégance
Mais revenons au style. La voiture est élancée, élégante et différents éléments stylistiques viennent rendre hommage à la DS originelle. Alors ok, il y a beaucoup de chromes. Personnellement, je suis plus adepte de sobriété mais je comprends tout à fait ce choix surtout quand on sait que la DS9 a de grosses ambitions dans des pays comme la Chine.
Globalement, le style rappelle ceux du DS7 Crossback que nous connaissons bien maintenant. Les phares diamants sont magnifiques, le « sabre » au centre du capot en impose, les optiques arrières très fines allongent la silhouette, les poignées de porte s’encastrent dans la carrosserie… Bref, question style extérieur on est clairement dans le statutaire. Surtout qu’elle en impose aussi par ses dimensions avec 4,90 m de longueur !
Mais là où la DS9 impressionne le plus, c’est à l’intérieur. Effet wow immédiat surtout dans la superbe finition Opéra de mon modèle d’essai. Jugez plutôt : du cuir Nappa partout dans l’habitacle, de l’Alcantara sur le ciel de toit, des superbes sièges avec leur « signature » bracelet de montre et toujours au centre le superbe chronographe BRM qui pivote au démarrage (j’adore).
L’espace à bord est important à l’avant, il est carrément « Business Class » à l’arrière. Vous disposez d’une commande pour avancer le siège passager, l’appui tête est réglable au niveau du maintien latéral, vous avez le choix entre différents programmes de sièges massants ou ventilés. De plus, des prises USB supplémentaires sont cachées dans l’accoudoir central à la superbe finition piano noir et le silence est total grace au double vitrage. Mais ce serait dommage de ne pas profiter de la pureté du son offerte par l’impressionnante sono Focal et son système audiophile de haut niveau.
Des lacunes étonnantes
Je me remets à la place du conducteur pour parler des choses qui fâchent : toute la gestion de l’interface multimedia date d’une autre époque. Ça semble même incroyable que DS sorte ça en 2021 ! Heureusement, DS Automobiles travaille sur un nouveau système en partenariat avec de grands noms. C’est vraiment une nécessité ! Malheureusement, il manque des équipements pourtant courants dans cette catégorie, comme la vision tête haute par exemple ou la commande gestuelle.
Question ergonomie : les commandes de vitres électriques placées au centre sur la console m’ont bien énervé. Ok, les boutons martelés sont très beaux mais que font-ils là ? Pendant cette journée d’essai, je ne compte plus le nombre de fois où je n’ai pas ouvert la bonne vitre !! J’ai trouvé la position des palettes au volant mal située également, bien trop loin du volant.
Maintenant que ce tour statique est effectué, il est temps de prendre la route.
Tapis volant
Mon modèle d’essai dispose du moteur E-Tense 225 ch, c’est donc un plugin hybride essence.
Ce qui frappe immédiatement dès les premiers kilomètres c’est la douceur de roulage. Le confort, le silence, l’onctuosité, tout est réuni pour que votre voyage se passe dans d’excellentes conditions. Ma DS9 est équipée du système « Active Scan » qui scanne la route avec une caméra et pré-règle l’amortissement pour anticiper l’état de la route. Pas simple à expliquer mais diablement efficace en situation. Cette DS9 est un véritable tapis volant.
En fonctionnement hybride, la douceur est encore plus présente. Le mode brake recharge la batterie dans les freinages pour optimiser l’autonomie.
Alors tout ce confort se « paie » avec le poids de l’auto. Avec 1900 kg, on n’est pas vraiment en présence d’une ballerine. Dans les enchainements serrés des petites routes de Champagne, la DS9 n’est pas un monstre de vivacité. Autre petit bémol, j’ai déjà connu plus rapide comme boite automatique, mais je n’ai pas affaire à une sportive et elle fait preuve d’une grande douceur en toutes circonstances. Le 4 cylindres 225 ch suffit amplement à avoir des performances satisfaisantes et en 100% électrique elle est capable de parcourir presque 50 km.
Je n’ai pas fait de réelles mesures de consommation, mais durant mes différents parcours très variés, celle-ci m’a paru fort raisonnable par rapport à la catégorie.
Au volant d’un proto
Grosse surprise en revenant de la première boucle d’essai, je vais pouvoir essayer la DS9 4×4 360 ch en méga avant première vu qu’elle en est encore au stade de prototype. Ce genre d’opportunités est plus que rare et je ne me fais pas prier pour l’emmener sur les routes champenoises.
4 roues motrices, 360 ch grâce à 3 moteurs dont 2 électriques. Sur le papier elle a tout pour me plaire.
En m’approchant du véhicule, quelque chose frappe tout de suite : les grandes roues de 20 pouces chaussées de Michelin Pilot Sport, les voies avant et arrière sont également élargies et donnent une allure plus agressive. La ligne reste malgré tout très élégante, encore plus dans cette couleur « aubergine » de toute beauté mais malheureusement réservée au marché… chinois ???
A l’intérieur tout est identique à la DS9 classique (mais il s’agit encore d’un proto).
Techniquement : vous prenez un moteur Puretech de 200 ch et vous venez lui greffer 2 moteurs électriques 110 ch à l’avant et à l’arrière. Les quatres roues motrices ne sont pas obtenues avec un arbre de transmission mais grâce au moteur électrique situé sur le train arrière. La répartition du couple est entièrement gérée électroniquement.
Sur la route, vous atteignez rapidement des vitesses inavouables. Quelles performances pour « une française » : 250 km/h bridés, et 0 à 100 en 5,6 sec, 1000 m départ arrêté en 25,2 sec, ça cause !!
Le comportement routier est très sain et les 4 roues motrices aident bien à contrôler la cavalerie. La « légende » veut que le teams DS Techeetah de Formula E avec Jean-Eric Vergne ait participé à la mise au point de cette DS9 ultra performante. D’ailleurs sa Formula E était exposée à l’entrée du centre d’essai. Toujours sympa de pouvoir approcher une telle monoplace, je serais curieux d’en essayer une sur circuit !
À noter que la transformation de cette DS9 4×4 se fera dans l’usine de Poissy, les DS9 standards arrivant… de Chine !
Made in France China !
Oui c’est le principal « reproche » que je pourrais faire à cette DS9, elle est fabriquée dans l’usine de Shenzhen !!! C’est plus que dommage pour une auto qui se veut être le symbole du savoir-faire à la française !
Retard à l’allumage
Affichée à partir de 47 000 euros, la DS9 E-Tense 225 est assez bien positionnée par rapport à ses concurrentes germaniques. La version 4×4, elle, tournera autour des 70 000 euros. Les performances seront au rendez-vous, mais il sera difficile de venir titiller les premiums allemands sans un 6 cylindres aux commandes.
Malgré tout, c’est une belle copie que nous rend DS, le savoir faire est là, le toucher de route inimitable et l’excellence de fabrication est bien présente mais elle arrive un peu trop tard dans le paysage automobile. Hasard du calendrier, cette DS9 arrivera en concession au moment des essais presse de la DS4. La petite dernière de DS pour le coup semble carrément bien « dans son temps » et annonce de grosses ambitions en terme de style et de technologies embarquées. J’espère que la DS9 saura s’inspirer rapidement de sa petite soeur !
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