Après les essais du nouveau E-3008 à Cannes et du E-5008 en Scandinavie, Peugeot m’a donné rendez-vous à domicile, dans son usine de production de Mulhouse, afin de découvrir deux modèles très ambitieux : les Peugeot E-3008 et E-5008 Dual Motor.
Cette version à quatre roues motrices du SUV compact de la marque au Lion, ambitionne de conjuguer puissance et polyvalence. Avec 325 ch, c’est le SUV Peugeot le plus puissant jamais produit, promettant des performances dynamiques et une motricité renforcée. Direction les superbes routes de la Forêt Noire pour voir si le pari est réussi.
Design extérieur : extrême sobriété
Je ne vais pas vous redétailler tous les éléments du design des E-3008 et E-5008, vous avez déjà toutes les explications dans les 2 articles cités en introduction. Et pour cause, à part un logo Dual Motor à l’arrière, il n’y a aucun signe distinctif pour différencier cette version vitaminée.
Un choix étrange, mais pour le lambda, comme pour l’expert, il vous sera quasi impossible de distinguer cette nouvelle version. Ah non j’oubliais : les jantes de 20 pouces en forme de diamant, qui ne sont pas non plus hyper différentes des jantes de la version classique. Peugeot aurait pu ajouter des éléments de style inspirés de leur team en WEC, ou quelques appendices aérodynamiques un peu plus musclés, non, rien de tout cela, on reste dans l’extrême sobriété, voir dans l’économie !
Un intérieur high-tech qui impressionne
À l’intérieur, c’est toujours aussi spectaculaire. l’E-3008 Dual Motor expose fièrement son i-Cockpit panoramique, un énorme écran incurvé de 21 pouces intégrant instrumentation et info divertissement.
Rien de particulier non plus pour différencier cette version Dual Motor, si ce n’est sur notre finition Launch Edition, une superbe sellerie en Alcantara, des sièges massants et un système hi-fi Focal (très bon). Je ne suis toujours pas fan de l’ergonomie globale avec une abondance de commandes tactiles, y compris pour la climatisation. L’espace arrière est correct pour la catégorie pour le E-3008, bien plus appréciable dans le E-5008 où on a une vraie sensation d’espace. Sur le E-3008 le coffre est réduit à 470 litres (contre 520 pour les versions 2wd). Ne comptez pas sur le frunk à l’avant pour ranger des affaires ou les cables, il n’y en a pas !
Performances boostées, dynamisme à peine perceptible
Pour ce compte rendu routier, je vais me concentrer sur le E-3008 avec lequel j’ai parcouru le plus de kilomètres pendant ces essais. Notre E-3008 Dual Motor associe donc un moteur avant de 213 ch (343 Nm) à un moteur arrière de 112 ch (166 Nm), pour un total de 325 ch et 509 Nm. Le 0 à 100 km/h est effectué en 6 secondes (on reste loin de la Tesla Model Y AWD).
En mode Sport (avec une répartition de puissance 60/40 avant/arrière), les reprises sont convaincantes. Par contre, le mode Normal est assez mollasson, il bride apparemment la puissance et le moteur arrière reste le plus souvent inactif. Le mode 4WD (avec une répartition 50/50), a pour but d’améliorer la motricité sur routes glissantes. Peugeot nous indique avoir retravaillé le châssis avec des suspensions raffermies et une direction plus directe.
Concrètement sur la route, je n’ai pas ressenti une transformation extraordinaire avec le E-3008 normal. La cause ? certainement les 2,3 tonnes embarquées qui pénalisent le comportement du Dual Motor sur les lacets de la Schwarzwald. D’autant plus que les pneus Michelin e-Primacy, plus axés sur l’économie que sur la performance, vous ramènent vite à la raison avec leurs crissements systématiques dès qu’on prend un virage de façon (un peu) sportive. La gestion de la régénération avec les palettes au volant est parfois difficile à comprendre par son côté tout ou rien.
Autant je reste sur un souvenir « ému » de l’ancien 3008 II sur les routes de montagnes, autant je ne retrouve rien de cette excellence dans cette nouvelle version Dual Motor !
Autonomie et prix : des concessions coûteuses
Ok bon, on n’a pas forcément le dynamisme annoncé, ils ont dû tout miser sur l’autonomie ? Et bien comment dire : non plus ! Avec sa batterie de 73 kWh, l’autonomie WLTP atteint 490 km, soit 36 km de moins que la version traction de 210 ch ! On est bien loin des 700 km promis par la future version Long Range (98 kWh). Question consommations, avec une conduite dynamique, mais pas non plus ultra-sportive, je tournais autour des 22 kWh/100 km ! Quand en plus, on ajoute une recharge limitée à 160 Kwh, on se dit que cette version Dual Motor va avoir beaucoup de mal à convaincre face à une concurrence toujours plus affutée.
Verdict : doit mieux faire !
Affichée à 53 990 euros pour la version Launch Edition, cette version Dual Motor se positionne au-dessus du bonus écologique. Elle entre en concurrence directe avec le grand rival Tesla Model Y (qui reste la référence). En voulant jouer sur tous les plans (dynamisme, finition premium, 4wd), cette version Dual Motor, prometteuse sur le papier, déçoit une fois au volant.
Bon point : la garantie Peugeot sera désormais de 8 ans ou 160 000 km et toutes ces versions Dual Motor seront assemblées en France.
Alors mesdames, messieurs de Peugeot, allez-y franchement, ne vous retenez pas ! Jouez la sportivité à fond, ajoutez du vert fluo, du carbone, des références au WEC, une signature Jean-Eric Vergne, des pneumatiques sports… Au moins, on aura une version fun à regarder et à conduire.
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