Partons essayer le plus grand de la gamme Hyundai : le Santa Fe. Présent sur le marché depuis 2000, il s’est rapidement installé en tant que flagship en France. Il se veut être un SUV familial proposant 7 places habitables, alors comme d’habitude, on va tester tout ça pour voir s’il tient ses promesses. C’est parti !
Entre horizontalité et minimalisme
Cette 5ème génération prend un virage à 180 degrés en termes de design. On met les lignes arrondies de tous les modèles précédents au placard pour laisser place à quelque chose d’horizontal et massif. Sérieusement, regardez-moi cette face avant ! Elle va difficilement faire l’unanimité, mais personnellement, j’adore le côté US qu’elle dégage. Un bandeau forme la calandre délimitée par ces signatures lumineuses en forme de « H » reprenant les pixels des modèles électriques IONIQ. D’ailleurs, ce n’est pas la seule chose provenant de ces derniers, le design global plus minimaliste l’est lui aussi. Hormis les arches de roues marquées qui dépassent sur le profil, tous les éléments sont particulièrement lisses et épurés.
Un sentiment de solidité se dégage de ce Santa Fe. Et ça, c’est en partie dû à certains plis, notamment celui de la ceinture de caisse qui s’apparente à ce que l’on retrouve sur le Defender ou le Wrangler. Les jantes de 20″ à gros bâtons accentuent davantage cette impression de robustesse. Lorsque l’on est à côté, on dirait qu’il est énorme, pourtant il ne fait « que » 4m83 de long (6 cm de plus que la précédente génération), l’empattement profite lui aussi de quelques cm supplémentaires afin d’atteindre 2m81.
Là où l’on se rend bien compte de sa taille, c’est quand on ouvre le hayon électrique. Une grande pièce de carrosserie s’avance alors vers vous, c’est assez impressionnant la première fois. C’est sur ce même hayon que l’on aperçoit le nom du modèle en toutes lettres étiré sur toute la largeur. Les feux, placés très bas, reprennent quant à eux le style en « H » et proposent quelque chose de visuellement futuriste.
Pour moi ce design est un sans-faute, je conçois cependant que c’est peut-être un peu trop osé pour le marché européen qui n’est pas forcément friand de ça.
Pour toute la famille
L’horizontalité se retrouve aussi dans l’habitacle avec cette planche de bord arborant la double dalle incurvée. La qualité d’assemblage est bonne malgré l’utilisation de beaucoup de plastique. En effet, les inserts en bois et en alu sont bel et bien du plastique. Ils présentent tellement bien que j’ai eu du mal à y croire avant de les toucher ! Malgré cela, je trouve que ça marche bien, le mélange de tous ces styles apporte quelque chose de visuellement très qualitatif. Les parties hautes sont vêtues de similicuir contrairement à la sellerie qui elle propose du cuir. Par ailleurs, ces dernières sont chauffantes et ventilées.
J’ai vraiment eu un faible pour cet intérieur blanc. Il confère une atmosphère premium, à défaut de demander un peu d’entretien si on a des enfants. L’habitabilité de ce Santa Fe est accueillante, au second rang l’espace aux jambes est plus que correct. Les passagers ont droit à des sièges chauffants, des portes gobelet, des prises USB-C ainsi qu’à la ventilation.
Ces derniers se retrouvent également au troisième rang où l’on peut même gérer la température de la climatisation. Personne n’est délaissé ! Pour ce qui est de l’habitabilité, l’accès est un peu compliqué (peut-être parce que je fais 1m84 hehe). Mais, si l’on coulisse la banquette arrière à mi-distance, on arrive à trouver un équilibre pour l’espace aux jambes entre le second et troisième rang.
En termes de coffre, la forme très rectangulaire du véhicule offre de grands volumes de chargement : 621 L lorsque la banquette est reculée au maximum. Avancée, c’est 985 L qui s’offrent à vous et, si cela ne vous suffit toujours pas, sachez qu’une fois que tout est rabattu, vous aurez accès à 1942 L de chargement !
Parlons un peu de tech à présent. Les deux écrans de 12,3″, de bonne qualité, modernisent clairement le Santa Fe. Le système d’info-divertissement est très intuitif, réactif et dispose d’Apple CarPlay et Android Auto en sans fil. Point positif, vous et votre passager pourrez recharger vos téléphones simultanément grâce aux deux chargeurs à induction situés sur la console centrale.
J’apprécie le fait que la climatisation se gère sur un écran dédié. D’autant plus que cela fonctionne bien et que le réglage de la température se fait encore à l’aide d’une molette. C’est un bon compromis entre le « physique » et le tout digital.
Vous vous demandez peut-être à quoi sert le bouton à droite de l’écran ? Il sert à ouvrir la seconde boîte à gant située sur la longueur de la planche de bord. Elle permet d’y ranger quelques affaires et même de désinfecter son téléphone sur la finition la plus haute. Comment ? Grâce au système UV-C qu’elle incorpore, c’est très coréen ça ! Petit + pour l’accès au vide-poche de l’accoudoir central également accessible depuis l’arrière !
Sous le capot
On retrouve, pour l’instant, qu’une seule motorisation : un plug-in hybride couplant un bloc 4 cylindres essence 1,6 et un moteur électrique pour une puissance cumulée de 253 ch et 367 Nm envoyée sur les quatre roues. Cela peut paraitre faible au vu des 2165 kg de la bête, mais il n’a montré aucun signe de faiblesse sur les routes vallonnées Beaujolaises. La batterie de 13,8 kWh offre la possibilité de réaliser jusqu’à 54 Km en cycle mixte WLTP.
Une version mild-hybrid arrivera prochainement avec le même bloc essence.
Du confort pour tous
Une chose est sûre, vous voyagerez confortablement dans ce nouveau Santa Fe. Outre le fait que les assises sont agréables, le tarage de la suspension est orienté vers quelque chose de souple apportant un effet « tapis volant ». Le confort passe aussi par le double vitrage qui nous permet de profiter plus sérieusement du système audio JBL à 12 haut-parleurs.
Malgré sa taille, j’ai été très serein par rapport au fait de croiser quelqu’un sur les étroites routes parcourues. Il est assez simple à prendre en main et s’est montré sécuritaire lorsque je l’ai un peu bousculé.
En revanche, ce qui a été compliqué à juger sur ces routes, c’est la consommation. Le temps était assez restreint ce qui ne m’a pas laissé l’occasion de l’essayer plus concrètement sur du plat et voie rapide. Malgré ça, j’ai tout de même réalisé une consommation de 5,8 L/100 en hybride. À prendre avec des pincettes donc…
La boite de vitesse automatique à 6 rapports est souple, tout comme les passages du thermique à l’électrique. Il est d’ailleurs possible d’utiliser les palettes au volant pour deux choses : passer les rapports lorsque l’on est en mode sport et gérer la régénération sur 4 niveaux en mode hybride. D’autres modes dédiés à l’off-road sont également présents : neige, sable et boue. Cependant, je ne sais pas ce que vaut le Santa Fe dans ce domaine, car la garde au sol est tout de même assez basse, les 4 roues motrices ne font pas tout.
Pour finir
Avec un prix de départ de 59 500 €, le Santa Fe est le modèle le plus cher de la gamme. La version haut de gamme culmine à 69 500 €. C’est cher, mais par rapport à ses concurrents, pas tant que ça. En vérité, il n’a pas de concurrent direct, on peut penser au 5008, lui aussi 7 places, mais ce Santa Fe est tout de même plus haut de gamme. Restent les BMW X5 ou Audi Q7 mais leurs tarifs sont bien au-dessus du SUV coréen à équipements équivalents.
Encore une fois, Hyundai ose et tente des choses et rien que pour ça, je les félicite. Cependant, ce modèle va peiner à trouver preneur sur notre marché et c’est bien dommage, car la proposition est plutôt réussie.