Après le Kodiaq, Skoda continue le renouvellement de sa gamme en lançant un nouveau SUV plus compact : le Karoq. Nous avons pris son volant en Sicile et autant vous le dire de suite, c’est une réussite.
Le Karoq est un « petit » SUV… en effet, tandis que le gabarit du Kodiaq correspond à un Renault Koleos (4,70m de long), le Karoq est plus proche de l’Audi Q3 avec 30 cm de moins en longueur. Mais ne croyez pas que vous vous sentirez à l’étroit dans ce gabarit. Il suffit d’ouvrir le coffre pour se rendre compte que l’espace intérieur est énorme (jusqu’à 1810 litres une fois les sièges rabattus). Mieux, même avec un grand gaillard au volant, la place à l’arrière reste tout à fait correcte… en bref, si vous jouez au basket, vous et vos quatre coéquipiers, serez l’aise dans ce SUV, sans faire le moindre sacrifice au niveau des bagages.
Ceci étant dit, n’allez surtout pas croire qu’un Karoq se limite à une capacité de remplissage… car ça, c’est ce qu’on attend depuis toujours d’une Skoda. Non, là où on attendait moins Skoda, c’est par exemple sur le terrain du design. Faisons rapidement le tour de la voiture et constatons que dans l’ensemble on est face à un véhicule tout à fait désirable. Certes, le profil de ce Karoq reste très classique, relativement carré, sans trop de fioriture. L’avant affiche clairement l’identité visuelle des Skoda actuelles et c’est très réussi. Les lignes acérées au niveau des optiques, les nervures sur le capot… ces attributs donnent une impression de dynamisme plutôt agréable, sans pour autant jouer l’exagération.
L’intérieur est sans doute plus classique… tout en étant globalement agréable, il est surtout extrêmement bien fini. Et au-delà de la qualité perçue, l’essai en mode tout terrain, au cours duquel je n’aurai rien épargné à ce Karoq, m’aura permis de me rendre compte qu’aucun bruit de mobilier ne se fait entendre, montrant ainsi toute la rigueur des assemblages, qui devraient donc bien vieillir.
Mais avant d’en prendre son volant parlons un peu tourisme. La Sicile : j’avais toujours rêvé d’y aller (ben oui, le Parrain est quand même un des meilleurs films de tous les temps). Et cet essai m’aura permis de réaliser ce rêve (merci Skoda France). Notre essai nous aura donc fait relier Palerme à Sciacca, puis faire quelques boucles dans la région de Sciacca. Et si les paysages sont tout bonnement magnifiques avec ces montagnes qui se jettent directement dans la Méditerranée, j’ai aussi été frappé par l’état de délabrement de certains villages et de l’ensemble des routes. Une chose est sûre : avec de telles routes, les responsables Skoda doivent avoir des certitudes sur le confort de leur Karoq : voyons s’ils ont raison.
J’ai pu essayer deux modèles, tous les deux en 4 roues motrices (le Karoq existe aussi en traction), tous les deux équipés du diesel 2.0 TDI 150 CV, mais l’un avec la boite automatique DSG 7 et l’autre avec la boite manuelle 6 rapports. Je n’ai malheureusement pas eu le temps de prendre le volant des motorisations moins puissantes. Mais ici, les 150 CV ne m’ont clairement pas semblé être de trop. Tout particulièrement sur la version DSG où les sensations étaient particulièrement lissées. A vrai dire, j’ai trouvé que la version DSG manquait de dynamisme, avec des relances très linéaires, gommant toute sensation. La version manuelle m’a bien plus enthousiasmé, en permettant de jouer du levier pour profiter de chacun des chevaux disponibles, et du coup en autorisant une conduite dynamique sans frustration.
Au-delà du dynamisme, ce qui m’aura marqué sur le Karoq c’est son confort. Même sur les routes souvent dégradées de Sicile, la filtration des suspensions est d’une efficacité rare. Ceci associé au confort des sièges permet d’envisager de longs trajets, sur tous types de routes, sans avoir à prendre rendez-vous chez son chiropracteur.
D’ailleurs, ma recherche (infructueuse) d’un spot photo m’a amené à sortir de la route pour tester les aptitudes du Karoq en tous chemins. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que j’ai pu exploiter son potentiel hors bitume. Avant toute chose, il convient de sélectionner le mode « off-road » qui joue sur la répartition du couple entre les essieux avant et arrière. La différence est saisissante : je me suis retrouvé sur une montée où je n’avais plus du tout d’adhérence pour grimper. Je me voyais déjà repartir en marche arrière pour prendre un peu d’élan (ce qui, vu la largeur du chemin m’ennuyait quand même un peu)… et, comme par magie, une simple pression sur le bouton off-road m’a permis de repartir tranquillement. Et donc, une fois le bon mode sélectionné, on est bluffé par le confort des suspensions qui se confirme une fois sorti du goudron.
Je termine mon essai en feuilletant la grille tarifaire qui révèle quelques surprises. Avec des prix débutants à 25.790 € en 3 cylindres essence de 116 chevaux et atteignant 36.190 € et 37.790 € pour nos deux versions haut de gamme (finition Style) et leur 2.0L TDI respectivement en boite manuelle et en DSG, on ne peut clairement pas parler de premier prix. Mais on se situe entre 1.000 € et 3.000 € moins chers que les concurrents que sont le Seat Ateca et le VW Tiguan (pour rester sur les cousins partageant la même plateforme).
À ce prix, on a un véhicule d’un confort bluffant, au dynamisme satisfaisant (en boite manuelle), avec un niveau de finition sans reproche… et sans carence d’équipement. Même si vous devrez malgré tout passer par le catalogue d’options pour pouvoir bénéficier des aides à la conduite (régulateur de vitesse adaptatif, line assist etc…).
Après donc le Kodiaq et le Karoq, rendez vous pour la prochaine étape avec la probable sortie d’un SUV Urbain pour venir combattre sur le terrain des Captur, Arona, 2008 … Sera-t-il à la hauteur de ses 2 grands frères ? On donne rendez-vous à Skoda dans quelques mois pour le vérifier.