En 2020, la jeune marque Cupra (auparavant division sportive de Seat) présentait son premier modèle 100% Cupra : le Formentor. Reposant sur le même châssis (MQB) que le VW T-Roc ou l’Audi Q3, ce concurrent du Mercedes GLA est un beau succès pour Cupra, en se positionnant au sommet des ventes de la marque (avec plus de 60% des ventes).
Me voici donc à Barcelone, dans la région natale de Cupra, pour essayer la version restylée du Cupra Formentor… restylage ? C’est vite dit, car les changements sont nombreux. À commencer par la plateforme qui passe à la récente MQB Evo (la même que sur la Golf VIII phase 2).
Esthétiquement, les évolutions sont assez timides.
Évolutions timides à l’extérieur, où on note à l’arrière une nouvelle signature lumineuse avec le logo Cupra désormais illuminé et à l’avant, des triangles de partout (pour les entrées d’air, les antibrouillards…) et un nouveau « museau de requin ». L’ensemble est toujours très agréable, mais clairement, cette évolution du design ne ringardise pas l’ancien modèle.
Évolutions encore plus timides à l’intérieur, où l’évolution la plus visible concerne l’écran multimédia de 12,9 pouces livré de série. Ceci nous permet donc de profiter de tout ce que Cupra sait faire de mieux en termes d’infotainement, avec un système qui se veut plus réactif et plus stable que dans l’ancien modèle. Lors de l’essai, j’ai principalement utilisé Apple Carplay, aussi ne m’étendrais-je pas sur cet aspect.
En s’installant au volant, on constate que ce Formentor s’accompagne d’un excellent niveau de finition : plastiques de qualité, pas de bruits de mobilier, des sièges au maintien impeccable et agrémentés d’une sellerie de qualité.
Maintenant place à la conduite…
Je mets le contact, le 2L TSI s’ébroue assez discrètement.
Oui, je n’avais pas évoqué le sujet, mais c’est bel et bien la version la plus musclée que je teste aujourd’hui. Qui ne serait pas heureux de tester un SUV pas trop gros (certes, ça reste un SUV) avec un moteur 100% thermique de 333 chevaux ? En 2024, ça commence à se faire rare.
Malheureusement, l’amateur de sensations fortes se rappellera que l’ancien Formentor existait en version VZ5, équipée du célèbre 5 cylindres de l’Audi TT RS (entre autre)… alors se retrouver avec un 4 cylindres de Golf, ça peut frustrer. Mais bon, si perdre 1 cylindre permet de se faire plaisir sans se faire assassiner par le malus écologique, pourquoi pas… Perdu ! Avec ses 198 g de CO2/km, ce Formentor hérite de la peine maximale (60.000 € en 2024… bonne nouvelle, en ayant déjà atteint ce plafond, il échappe au malus au poids que ses 1641 kg auraient dû lui coûter).
C’est le moment où la question de continuer ce test se pose réellement. En effet, ce Formentor VZ, bien équipé, avec une finition flatteuse, est plutôt bien placé en termes de tarif à 55.730 €. En revanche, avec 60.000 € supplémentaires de malus, qui va pouvoir l’acheter ?
Continuons malgré tout le test de cette voiture qui risque de se faire aussi rare sur nos routes que certaines supercars bien plus élitistes.
Donc, ce 2L de 333 chevaux, en mode normal, se montre extrêmement linéaire et avare en sensations. Le châssis se montre très sain et avec les 4 roues motrices, peu de chances de se faire peur !
Alors, on appuie sur le bouton Cupra sur le volant pour passer en mode sport. Là, le son de l’échappement Akrapovic se montre plus (trop ?) présent. La réponse à l’accélérateur est plus franche. Mais le moteur reste très linéaire et toujours aussi avare en sensation. Pour mon usage du jour, le passage de la boite de vitesse en mode manuel ne m’aura pas semblé indispensable, je laisse donc la DSG se débrouiller toute seule.
On enchaîne sur une portion de route fermée (4 km), mise à disposition par Cupra, où on peut vraiment aller chercher les limites (mais pas trop, faute d’avoir pu faire un tour de reconnaissance). Là, ce que j’avais pu entrevoir sur route ouverte devient flagrant : les Goodyear d’origine saturent vite et sont incapables de suivre la hausse du rythme. Amis sportifs, les Bridgestone Potenza Race optionnels sont indispensables ! (avec, bien entendu les freins Akebono).
Que penser de ce Formentor ?
Clairement, à plus de 110.000 € malus inclu, il faut réellement être un fan inconditionnel de Cupra pour craquer. Et encore, le fan inconditionnel ira sans doute chercher sur le marché de l’occasion un VZ5 de l’ancienne génération, qui sera moins bien suspendue, mais qui offre un moteur avec bien plus de caractère.
Alors l’acheteur un peu plus raisonnable se rabattra sur l’hybride rechargeable 272 chevaux qui, pour 57.000 € (sans malus) et vraiment agréable à conduire, et à vivre de manière générale (malgré une visibilité arrière très limitée).