Audi continue son chemin vers l’électrique avec cette nouvelle génération d’A6. Celle-ci prend part sur la nouvelle plateforme PPE partagée avec le Q6 e-tron, déjà présenté, de quoi disposer d’une architecture 800 V proposant des recharges super rapides. Je ne vous en dis pas plus et vous embarque sur les belles routes du sud de la France pour découvrir cette nouveauté dans sa version break ou Avant pour les intimes de la marque.
Tout en douceur
En termes de style, aucun doute, nous sommes bien face à une Audi. Outre la très caractéristique Single Frame, pleine sur ce modèle électrique, nous retrouvons le style très moderne de la marque aux anneaux. Cette modernité vient en très grande partie du dessin des optiques : en partie haute, la signature lumineuse se dessine dans un phare effilé et élégant. Comme à son habitude, Audi met le paquet sur les technologies d’éclairage. Il est possible de personnaliser sa signature lumineuse en choisissant entre 8 rendus différents, que ce soit à l’avant ou à l’arrière si l’on opte pour le Pack Tech Pro incluant les feux arrière OLED.
Les optiques principales sont, elles, cachées dans le grand bandeau noir traversant le bouclier avant. Notre modèle d’essai, une S6, ressemblant comme deux gouttes d’eau à la finition S Line, est équipé du Black Pack venant passer les détails, de série en gris alu, en noir brillant.
Si les lignes sont marquées à l’avant, elles s’adoucissent sur le profil et le reste du véhicule. L’A6 opte donc pour un dessin tout en douceur, améliorant par la même occasion l’efficience ainsi que le CX. En effet, l’Avant est à 0.24 et la Sportback à 0.21, un record pour la marque ! Car il faut le dire, le point fort de proposer une berline et break électrique est la recherche d’une meilleure pénétration dans l’air au contraire des gros SUV plus imposants.
À cette occasion, il sera même possible d’opter pour des rétroviseurs extérieurs caméra faisant gagner jusqu’à 7 km d’autonomie, cela dit, ceux-ci sont facturés 1750 €, je ne pense donc pas que cela soit très rentable dans le temps !
Les suspensions pneumatiques (inclus dans le pack Tech Pro) assoient l’A6 tout en lui octroyant une carrure dynamique. Effet accentué par les jantes, allant de 19 à 21″. Nous avions ici des jantes de 20″ au design technique matchant à la perfection avec le reste de la configuration.
L’arrière opte pour un bandeau lumineux soulignant les anneaux éclairés, détail qui, je dois le dire, fait son petit effet de nuit. En partie basse, le bouclier s’achève par un diffuseur esthétique en noir laqué. Ces breaks et berlines de 4m92 allient donc modernité et fluidité afin de nous offrir un véhicule élégant et statutaire. Différentes teintes sont proposées, des classiques noirs, gris et blanc aux bleus Plasma et Malpelo, très pétants. La robe champagne du Beige Siam se montre parfaite si vous souhaitez adopter une allure plus chic.
Confort technologique
L’habitacle nous accueille avec la nouvelle planche de bord apparue sur le Q6. Très technologique, celle-ci incorpore 3 écrans OLED : un compteur numérique de 11.9″ entièrement personnalisable, un grand écran central de 14,5″ équipé de la dernière version du MMI. Audi a donc ajouté un 3ème écran pour le passager avant, sur lequel ce dernier pourra retrouver différentes applications telles que YouTube, des jeux ou encore gérer la navigation pour ne pas distraire le conducteur. La qualité d’assemblage est convaincante même si certains éléments auraient pu être plus soignés.
Si notre modèle d’essai était équipé d’un habitacle austère, il sera également possible d’opter pour des selleries grises, noires surpiquées rouge ou d’autres, plus originales, telles qu’un brun et gris clair tirant plus vers le blanc, ma favorite. Cela dit, l’intérieur est baigné dans la lumière naturelle grâce au grand toit panoramique opacifiant proposé en option.
L’empâtement de 2m94 profite aux places arrière qui se montrent accueillantes, les passagers auront droit aux sièges chauffants (inclus dans le Pack Hiver), à un accoudoir ainsi que de quoi recharger leurs téléphones. Pour autant, le coffre n’est pas impacté puisque l’on dispose tout de même d’un volume généreux de 502 L ou 1422 L une fois la banquette rabattue. De quoi partir en vacances en famille sans se poser de questions ! Notez que l’A6 dispose aussi d’un frunk de 27 L permettant d’y ranger les câbles de recharge sans empiéter sur le volume de coffre.
Sous le capot
Pour cette cette A6 e-tron, Audi propose trois niveaux de puissance :
– L’A6 e-tron « classique » avec 326 ch et 435 Nm. Celle-ci est dotée d’une batterie plus petite de 83 kWh (75,8 net) offrant jusqu’à 592 km d’autonomie.
– Nous avons ensuite l’e-tron Performance avec une puissance de 367 ch et 565 Nm. Celle-ci est aussi propulsion et s’équipe de la grande batterie de 100 kWh (94,9 net) offrant jusqu’à 713 km d’autonomie.
– Et une version 4 roues motrices, l’e-tron quattro encore un peu plus puissante avec ses 462 ch et 855 Nm. Elle dispose, elle aussi, de la plus grande batterie de 100 kWh, mais offrant, forcément, un peu moins d’autonomie avec 679 km.
Bien sûr, toutes ces données sont celles annoncées en cycle mixte WLTP.
On a donc des autonomies très généreuses en plus d’avoir des recharges super rapides grâce aux 800 V. La petite batterie encaissera jusqu’à 225 kW contre 270 kW sur la grande, de quoi permettre des recharges de 10 à 80 % en 21 minutes. Pour avoir essayé, le délai est respecté et le pic dépassait même les 290 kW avec le pré-conditionnement ! J’étais encore au-dessus des 110 kW arrivé aux 80 %, c’est tout bonnement impressionnant. Avec des recharges pareilles, impossible de se plaindre de la durée des arrêts sur les longs voyages. J’ai à peine eu le temps de prendre quelques photos et de filmer un contenu que la voiture était déjà à 80 % ! Pour ce qui est du type 2, il faudra compter respectivement entre 8 et 10h sur du 11 kW.
Et si vous trouvez que ça manque encore un peu de puissance, la S6 est toujours là avec ses 550 ch (en launch control) distribués aux 4 roues ! Notez qu’une version thermique de l’A6 a récemment été présentée. Audi revient donc sur leur décision de nouvelle nomenclature annoncée il y a quelques années qui indiquait que tous les modèles électriques seraient paires et les thermiques impairs. Retour à une gamme simplifiée comme on la connaissait. Les modèles électriques adopteront alors l’appellation e-tron, remplaçant les traditionnels TFSI et TDI.
Au volant
Ce qu’on attend d’une A6, c’est d’enchaîner les kilomètres confortablement. Et cette nouvelle génération ne déroge pas à la règle. La position de conduite est optimale, les assises, même si fermes, sont confortables et le restent même après quelques heures de roulage. L’insonorisation est, elle, correcte. On note quand même, malgré le double vitrage, quelques bruits d’air à 130 km/h, mais rien d’alarmant, d’autant plus si l’on opte pour le système audio signé Bang & Olufsen. C’est une auto qui donne envie d’avaler les kilomètres, et ça tombe bien, car elle en est capable.
Non seulement parce que ses aides à la conduite sont excellentes, avec un maintien dans la voie performant et une gestion de la vitesse qui s’adapte parfaitement aux panneaux (lorsque que le régulateur adaptatif est enclenché), mais aussi par son autonomie. Sa grande batterie nous permettra de dépasser, facilement, les 400 km de roulage sur autoroute, et ce à 130 km/h ! Et ça, combiné aux recharges rapides, et bien ça nous permet de réaliser de longs trajets sans souci !
Sur un rythme plus soutenu, c’est acceptable au vu de son poids (2200 à 2400 kg environ). Ce n’est pas non plus hyper dynamique, mais ça se débrouille. Les suspensions pneumatiques se raffermissent lors du passage en mode sport, ce qui nous permet de gagner en rigidité. L’inverse est tout aussi faisable puisqu’une fois passées en confort, elles se montreront davantage confortables que les suspensions « classiques ».
Celles-ci nous permettent également de gérer la hauteur de caisse sur 5 niveaux. On pourra alors la surélever manuellement lors d’un passage bosselé ou bien la laisser gérer automatiquement. Les modes de conduite et la vitesse influent aussi sur la hauteur, en mode Efficiency, elle s’abaissera pour gagner jusqu’à 6 km d’autonomie. Cela dit, si vous souhaitez grappiller des km, partez sur des jantes plus petites, vous gagnerez, en plus de ça, en confort.
Je dois vous avouer que, dans les rues étroites des petits villages du Var, son gabarit demande un peu d’adaptation. Heureusement, la caméra 360° est présente et vous permettra de voir où vous mettez les roues !
Pour finir
Mais pour profiter de toutes ces technologies, il va falloir mettre la main au portefeuille. En finition design et avec la petite batterie, la berline débute à 66 420 € et l’Avant à 67 920 €. Le modèle que vous voyez sur les photos est une S6 Avant e-tron affichée à un peu plus de 125 000 € avec quelques options.
Cela dit, après avoir essayé l’A6 Performance et la S6, j’ai trouvé que la différence de prix n’était clairement pas justifiée. Les 387 ch de la performance suffisent amplement, et la quattro est là si vous souhaitez une version 4 roues motrices. D’autant plus qu’en termes de look, seuls le monogramme S et les étriers peints en rouge les différencient.
Cette A6 n’est donc pas pour tout le monde, en réalité. Elle se destine plus à des sociétés qu’à des particuliers (seulement 32 % en prévision) et c’est dommage, puisque la proposition de cette A6, en tant que pure voiture électrique, est très intéressante !