Abarth France nous a invités à vivre une journée sous le signe du Scorpion ! Nous nous sommes donc rendus au Château de Savigny les Beaune pour une visite du musée Abarth, qui s’y trouve, ainsi qu’au Circuit de l’Auxois pour un essai dynamique de la plus puissante Abarth jamais produite : l’Abarth 600e. Place au sport !
Un musée de passionnés
En 1979, Michel Pont, propriétaire du domaine, entame plusieurs collections qu’il expose dans différents musées tout autour du château. On en compte pas moins de 7 : Musée de l’aéronautique, de la moto, de la maquette, de l’aérospatiale, du matériel vinaire et viticole, du camion de pompier et enfin, celui qui nous intéresse aujourd’hui, le musée de la voiture de course Abarth !
À peine rentré dans le « grenier », ou plutôt la caverne d’Alibaba, on tombe nez à nez avec une Abarth 600 1000 TCR exposée en hauteur. De quoi bien nous mettre dans le bain, mais ce n’est rien par rapport à ce que nous allons voir plus loin. Christophe Pont, le fils du propriétaire, nous raconte alors l’histoire de cette collection et son amour pour l’automobile ainsi que pour le préparateur italien.
Des plus connues Fiat 131 Abarth, ayant couru en rallye, en passant par la Fiat 124 Abarth ou encore la 850 TC, aux monoplaces et autres protos conçus à seulement quelques exemplaires, la collection est impressionnante ! Je ne pensais pas qu’Abarth avait été dans autant de projets et avait créé une telle quantité de modèles différents !
Ce fut un plaisir de l’entendre parler avec passion de toutes ces autos plus dingues les unes que les autres. Je pense que nous avons tous déjà rencontré quelqu’un que l’on pourrait écouter pendant des heures à tel point il a plein d’anecdotes. La visite n’a duré qu’une vingtaine de minutes, mais je serais resté là des heures à admirer toutes ces autos mises en valeur dans un environnement authentique bardé de petits détails d’antan. Une atmosphère très spéciale dans laquelle j’ai adoré me plonger et photographier.
Si vous êtes passionné par l’automobile, je ne peux que vous conseiller d’aller faire un tour dans ce cadre resplendissant, débordant de passion et d’histoire !
Discrétion ? Connais pas
Avant toute chose, sachez que la gamme se compose de deux versions : Turismo et Scorpionissima. La première sera commercialisée sur toute la durée de vie de la voiture, la deuxième est, elle, limitée à 1949 exemplaires dans le monde et propose quelques équipements de confort supplémentaires.
Lorsque l’on aperçoit l’Abarth 600e, on comprend très vite que la discrétion n’était pas au cahier des charges. Entre le Vert Acide et le Violet Hypnotique, les deux teintes proposées sur la Scorpionissima, il sera impossible de passer inaperçu !
Le kit spécifique vient radicalement changer la gentille 600e de Fiat. Le bouclier avant s’inspire de la 850 TC avec sa large bouche rectangulaire si caractéristique. L’inscription Abarth vient remplacer le logo 600 et accompagne le célèbre blason placé sur le capot.
Les larges jantes de 20″, au design reprenant la queue de scorpion, sont montées en Michelin Pilot Sport EV de 225/40. Ceux-ci sont spécialement conçus pour cette voiture afin d’offrir un grip optimal. Juste derrière se cachent les étriers 4 pistons peints en Vert Acide, provenant de chez Alcon, et les grands disques ventilés de 380 mm à l’avant ! Les arches de roues sont, sur cette version uniquement, peintes en noir laqué dans le but d’accentuer la sportivité de l’ensemble.
Et que serait une Abarth sans son Scorpion ? Ce dernier, à présent peint en vert et traversé par un éclair, vient, comme à son habitude, se positionner sur l’aile.
Le bouclier arrière reprend le même design qu’à l’avant en plus d’afficher fièrement le scorpion au centre. Scorpion que l’on retrouve, encore une fois, sur le becquet très géométrique et moderne ayant un effet sur l’aéro du véhicule. Globalement, cette Abarth 600e en impose. Son look « tape-à-l’œil » ne plaira pas à tout le monde, mais pour ma part, c’est un sans faute !
Je vois la vie en vert 🎶
L’habitacle adopte un look sportif. Exit la planche de bord colorée de la 600 qui laisse place à quelque chose de sombre. Le volant mélange à présent cuir, alcantara et détails verts contrastants, comme sur le rappel aux 12 h. Les écrans proposent eux des menus retravaillés en plus d’une page performance spécifique nous indiquant quelques informations telles que la puissance utilisée, la température de la batterie ainsi que son voltage ou encore les G encaissés.
Je dois vous avouer être tombé sous le charme des baquets creusés de la Scorpionissima. Les scorpions dispersés partout sur l’alcantara et les surpiqûres vert acide lui octroient un look racé tout en maintenant un confort acceptable. La Turismo sera, elle, équipée de baquets moins extrêmes, mais, dans les deux cas, ils sont signés Sabelt.
La planche de bord présentée ici, l’éclairage d’ambiance ainsi que le clapet magnétique, permettant de fermer le vide-poche de la console centrale, seront, eux aussi, exclusivement disponibles avec le pack limité.
Si les baquets grignotent quelques cm sur l’espace aux jambes à l’arrière, on est quand même là sur l’Abarth la plus habitable jamais sortie. C’est en quelque sorte la familiale de la marque puisque l’on profitera de 360 L de chargement dans le coffre, loin des 185 L de la 500.
Sous le capot
Les deux versions proposent différentes puissances : 240 ch pour la Turismo et 280 ch pour la Scorpionissima. Dans les deux cas, le couple est de 345 Nm et est distribué sur le train avant. Le Torsen JTEKT fera en sorte de les faire passer au sol, on en parle un peu plus bas. Le moteur électrique, étudié par la branche Motorsport de Stellantis et paramétré sur les bancs d’essai de Formule E, atteindra un régime moteur impressionnant de 15 000 tr/min !
Le tout pour abattre le 0/100 en 6.2 secondes sur la Turismo et 5,85 s sur la plus extrême et plafonner à 200 km/h sur le mode de conduite Scoprion Track.
La batterie n’est pas tout à fait identique non plus. Si la capacité est la même (54 kWh), un travail a été fait sur le refroidissement afin d’améliorer l’endurance lors des fortes sollicitations sur circuit et les Bus Bar ont été renforcés afin de délivrer plus de puissance en instantané ! Les performances sont donc accrues, au défaut de l’autonomie, puisqu’elle est annoncée jusqu’à 322 km en cycle mixte WLTP. La charge de 10 à 80% s’effectuera en 27 min grâce à une charge rapide de 100 kW. En Type 2, elle encaisse 11 kW et il faudra compter 5h45 pour le 0 à 100 %.
En piste !
Mais alors, qu’est-ce que ça donne sur la piste ? Et bien, vous vous en doutez, le travail d’Abarth et Stellantis Motorsport ne s’arrête pas à une puissance plus élevée et un système de freinage amélioré, les réglages châssis ont, eux aussi, été revus. Les suspensions à butée hydraulique, plus fermes de 41%, abaissent la 600 de 25 mm. Ces derniers, combinés aux voies élargies de 30 mm à l’avant et 25 mm à l’arrière, posent la 600 et lui apportent une carrure sportive en plus d’améliorer grandement le plaisir de conduite. Une barre antiroulis a également été ajoutée à l’arrière, améliorant la rigidité de 140 % !
Enfin bref, vous l’avez compris, Abarth n’a pas fait les choses à moitié et ça se sent une fois le volant pris en main ! Nous partons du château en direction du circuit. Sur la route, nous profitons du mode de conduite Turismo, le mode de tous les jours qui bride la puissance à 150 ch. On tâtonne le Scorpion Street, le mode sport qui déploie un peu plus de puissance, mais qui garde un ESP sécuritaire ainsi qu’une régénération lors des freinages. Puis, on passe très rapidement au mode le plus radical, Scorpion Track, qui désactive complètement la régénération, libère les 280 ch en plus d’avoir un ESP beaucoup plus permissif.
Sur les départementales bosselées, on sent le travail du différentiel à glissement limité qui fait en sorte de passer toute la puissance au sol malgré l’état de la route. Elle se montre alors assez compliquée à tenir pour adopter une conduite fluide, le train avant à juste envie de partir dans tous les sens. En revanche, une fois en ligne droite, ça pousse ! Mais je n’ai pas spécialement accroché à ce type de conduite, j’ai préféré la piloter sur piste sur un revêtement bien lisse et ça tombe bien, on y arrive !
En effet, la conduite s’y montre tout de suite plus fluide et appréciable. On retrouve un train avant plus précis et accrocheur, la direction est directe, même si elle manque un petit peu de retour d’informations, on ressent tout de même le travail du Torsen et c’est une sensation très agréable ! Le grip est très bon, les 1 625 kg se font à peine sentir en courbe. Courbes que l’on va pouvoir passer en s’amusant avec un train arrière joueur si l’on place bien la voiture au frein. À l’image de la 595 !
Seul bémol, le feeling de la pédale de frein. Même si, en mode Track, la régénération est désactivée, offrant une pédale sans intervention d’électronique, je l’ai trouvée peu précise et sans aucune remontée d’info. D’autant plus que le freinage s’essouffle vite après quelques tours de circuit, dommage.
Je n’ai pas roulé avec le sound system (uniquement dispo sur la Scorpionissima) imitant le son de la fameuse ligne Monza, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur, et pour autant, le son moteur ne m’a pas dérangé sur circuit ! On est concentré sur nos trajectoires et on oublie très vite que l’on est à bord d’une voiture électrique !
Globalement, cette Abarth 600e se montre fun à emmener et nous montre qu’une électrique peut aussi être sportive et amusante !
Pour finir
Mais pour acquérir ce jouet, il faudra compter 44 900 € pour sa version Turismo ou 48 900 € pour la Scorpionissima. Je dis bien version et non pas finition, puisque la seconde est en fait un pack facturé 4000 €. Elles ont donc toutes deux droit au bonus écologique. Notez qu’Abarth ajuste ce dernier jusqu’à 6000 € ! Si vous avez droit à 2000 €, ils vous feront une remise de 4000 €. Ou 3000 € si vous avez droit à 3000 € par exemple.
Il est juste dommage que la Turismo ne puisse pas profiter des équipements spécifiques de la Scorpionissima, et ce, même optionnellement. Notamment les baquets par exemple, ou encore le coffre électrique, certaines aides à la conduite, les radars 360°, la caméra de recul, etc… Beaucoup d’options sont réservées à l’édition limitée, ce qui donne l’impression d’avoir une Turismo d’entrée de gamme un peu vide. Son seul intérêt est son prix et le fait que l’on puisse choisir une très belle teinte orange ou des plus discrets noir et blanc. Heureusement, tous les équipements techniques de la version Abarth restent les mêmes, hormis les 40 ch en moins.
Une seule question me vient alors à l’esprit. À qui s’adresse cette voiture ? Nul doute sur le fait que la team Abarth a travaillé pour nous proposer un produit efficace, fun à conduire et avec l’esprit du Scorpion. Mais les fans de la marque ne sont pas encore prêts à laisser de côté leur (vraie) ligne Monza… Et si vous êtes l’un d’entre eux, je vous invite tout de même à aller essayer cette nouvelle Abarth afin de vous faire votre propre avis, il y a de grandes chances que votre discours en sorte différent 😉
A voir sur le même thème
