Non, le centre de style de Hyundai n’est pas du tout situé dans mon Vaucluse natal, mais je trouvais ce titre bien approprié, vu le très fort Mistral qui a soufflé pendant ces essais et vue l’importance accordée à la finesse aérodynamique de cette nouvelle Hyundai Ioniq 6 !
On peut dire que ça va bien pour le groupe coréen Hyundai – Kia. Récemment passé 3ème groupe mondial, le groupe Hyundai est également devenu 4ème constructeur européen et 3ème constructeur importé en France derrière VW et Toyota !!!
Et pour cause, le Kona et surtout le Tucson cartonnent en France. Avec des tarifs agressifs et des délais courts (ça sert d’être un immense groupe qui maîtrise toute la chaine de production de la feuille d’acier au véhicule final, en passant par le cargo géant pour livrer ses autos en Europe), Hyundai France grappille des parts de marchés à ses concurrents et vient même titiller les constructeurs premium, avec des véhicules comme le Ioniq 5 et désormais le Ioniq 6 qui arrive en concession.
Un Streamliner électrique ???
Directement issu du concept Prophecy (presque) présenté au salon (annulé) de Genève 2020, le Ioniq 6 rend hommage au mouvement Streamliner des années 30. Visant avant tout l’efficience aérodynamique, son design multiplie les appendices et respire le travail en soufflerie : la preuve par exemple avec les volets actifs à l’avant (pour une fois visibles), le soubassement parfaitement lisse, les appendices au niveau des passages de roues ou l’aileron arrière apparemment inspiré des célèbres avions de guerre Spitfire Anglais.
Bref, tous ces diffuseurs, becquets et écopes permettent d’afficher un Cx record de 0,21 ! Et on va le voir, cette finesse aéro joue un très grand rôle dans les chiffres d’autonomie et de consommation de cette Ioniq 6.
La technologie qui énerve
Maintien dans la voie, avertisseur de dépassement de vitesse, avertisseur de lignes blanches, messages d’avertissement au démarrage…. Stop à tous ces « biiiipppps » omniprésents quand on conduit. Et chose vraiment énervante, ils se réactivent automatiquement à chaque démarrage ! Tous ces artifices, censés servir notre sécurité, la desservent vu que l’on cherche à tout désactiver en roulant et on doit donc quitter la route des yeux pendant quelques secondes !
Attention, je ne suis pas contre la technologie, ça peut être une aide formidable et utile, essentiellement en matière de sécurité, mais elle doit rester discrète et assister intelligemment. Là, le curseur est un peu trop agressif, à mon goût en tout cas !
La technologie qui satisfait
J’ai été très agréablement surpris par les temps de recharge de cette Ioniq 6. Avec sa recharge 800 v, il ne faut que 15 minutes pour gagner 350 km d’autonomie. Cette Ioniq 6 inaugure, en effet, le pré-conditionnement de la batterie lancé automatiquement avant d’arriver à une borne de recharge (à condition d’avoir utilisé le nouveau planificateur d’itinéraires intégré).
Plutôt que de faire toujours plus gros, plus lourd avec plus d’autonomie, je suis de plus en plus convaincu que la clé du succès des voitures électriques passe par le temps de recharge et cette Ioniq 6 l’a parfaitement compris.
Autre point parfaitement maitrisé par Hyundai : la consommation ! Grâce à son efficacité aérodynamique, cette Ioniq 6 fend l’air et offre le moins de résistance possible. Résultat, une consommation titillant les meilleurs avec un chiffre avoisinant les 17 kWh / 100 km. Et encore notre modèle d’essai n’était pas équipé des rétroviseurs camera qui améliorent encore la finesse aéro.
Dans sa version propulsion, avec la batterie 77,4 kWh, le Ioniq 6 annonce le très bon score de 614 km d’autonomie WLTP.
Sur les petites routes des Alpilles
Je connais ces routes par coeur, je les ai arpentées depuis l’obtention de mon permis. Mais ça me fait quand même diablement plaisir de les retrouver car le décor est toujours aussi grandiose. Enorme mistral oblige, il n’y a pratiquement pas de cyclistes ou de motos, les touristes sont également restés bien au chaud près de la cheminée. La route est à nous et c’est un plaisir d’y emmener cette Ioniq 6.
Autant le dire tout de suite, ce n’est pas une sportive. Son long empatement de 2m95 et sa longueur de 4m85 n’aident pas au dynamisme du châssis sur ces petites routes sinueuses, d’autant plus que la direction n’offre pas un excellent retour d’information, pas vraiment aidée par les pneumatiques à faible résistance Hankook.
Avec une puissance de 229 ch en propulsion, la voiture est suffisamment vive pour doubler avec une large marge de sécurité. Elle est loin de la course à l’ultra performance avec ses 7,5 secondes pour abattre le 0 à 100 km/h mais c’est largement suffisant pour tous les jours et ça reste un excellent chiffre par rapport à une thermique.
Hyundai est un des précurseurs du sytème de régénération de freinage réglable avec les palettes aux volant. C’est toujours aussi pratique et agréable à l’usage. Toutes les voitures électriques devraient en être équipées !
Cette Ioniq 6 montre un comportement rigoureux et sécurisant, mais ce seront surtout les nationales et autoroutes qui lui conviendront le mieux. Ça tombe bien, nous devons rejoindre Aix-en-Provence et j’ai pu apprécier l’excellent confort proposé par cette Ioniq 6 sur la Nationale 7 et l’autoroute.
Un intérieur zen
Avec son habitacle au dessin si particulier, on se sent comme dans un cocon. Les teintes claires participent à mettre une ambiance quasi scandinave. On remarque néanmoins un manque d’homogénéité dans les matériaux utilisés. Certains sont très agréables au toucher et à l’aspect avec leur texture comme la planche de bord ou les poignets de portes très originales… Et à côté, certains plastiques comme les commandes de climatisation qui imitent aluminium sont beaucoup moins qualitatifs et dénotent avec le reste de la présentation. C’est vraiment dommage de ne pas porter plus d’attention à ces petits détails car pour le reste les assemblages et la finition sont très bons.
Bien sûr les matériaux éco-responsables sont omniprésents comme les tapis en filets de pêche recyclés ou les pigments naturels utilisés pour le traitement des cuirs.
L’espace pour les passagers, aussi bien à l’avant qu’à l’arrière, est immense. Les sièges avant multi-confort offrent une multitude de réglages. L’éclairage d’ambiance est asservi à la vitesse et propose une multitude de possibilités de personnalisation. La double dalle de 12,3 pouces dispose d’un OS à la belle présentation mais à l’ergonomie encore trop complexe. Le volant dispose de leds lumineuses pour nous informer des aides utilisées et le système hifi Bose est excellent, tout comme le confort acoustique global du véhicule.
Malgré les dimensions extérieures généreuses, le coffre n’offre que 450 l de chargement et surtout ce n’est pas un hayon mais un coffre de berline classique : pas vraiment pratique !
Différente et vaillante !
Si le concept Prophecy présentait une allure superbe avec un faux air de Porsche 911, la version « production » de cette Ioniq 6 ne présente pas autant de charme mais conserve son design clivant. Cette Ioniq 6 a le courage de présenter un style différent dans ce paysage automobile mondial qui a tendance à s’uniformiser.
Proposée en 2 et 4 roues motrices (avec 325 ch), ma version d’essai propulsion et ses 225 ch débute au tarif de 52 000 euros. Avec la récente baisse des tarifs Tesla, cette Ioniq 6 a fort à faire face la concurrence des américaines, mais son efficience aérodynamique et la bonne maîtrise de toute la chaine électrique en fait un choix cohérent et capable de séduire un public en quête d’originalité.
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