Direction le Luberon, pour essayer le tout nouveau SUV de Volvo : le XC60. Je dois bien avouer que j’avais déjà du mal à me remémorer la ligne de la première version, qui, bien que née en 2008 et vendue à 40.000 exemplaires en France, souffrait à mes yeux d’une ligne manquant de folie. Ne jouant ni sur le terrain des SUV sportifs ou baroudeurs, l’ancienne version commençait esthétiquement à sérieusement souffrir depuis la sortie sur le marché de concurrents plus jeunes comme le Mercedes GLC, le BMW X3 ou l’Audi Q5.
La nouvelle version du XC60 vient donc considérablement rafraichir cette ligne afin de la mettre au niveau des concurrents. Et même si la filiation entre les deux générations est évidente, Volvo y a clairement ajouté une touche de raffinement avec des lignes bien plus travaillées et modernes. On remarquera en particulier les lignes sur les portières qui dynamisent sensiblement le profil ainsi que la calandre qui gagne en agressivité. Au final, ce XC60 reste assez discret, mais dégage néanmoins une certaine prestance et donne la sensation d’avoir un véritable véhicule premium moderne. Surtout, il marque le renouveau du style Volvo qui, s’il ne fait toujours pas dans l’extravagance, se montre infiniment plus moderne, design et flatteur.
Au fait, en parlant de premium, si nous jetions un œil à l’intérieur voir si le XC60 peut rivaliser avec ses rivaux allemands au niveau de l’habitacle. Là, c’est la claque. Je ne m’attendais tout bonnement pas à un tel niveau de finition, à une telle sensation de qualité. Alors certes, tout n’est pas parfait (et je vais donc commencer par les défauts) et l’habitabilité arrière pourrait être un peu meilleure. Certains plastiques pourraient aussi présenter une meilleure qualité (l’encadrement de l’écran du GPS ou certains boutons).
Mais pour le reste, on se sent merveilleusement bien dans ce XC60. Les cuirs respirent la qualité, les inserts d’aluminium ou de bois sont magnifiques. Le tout assemblé avec le plus grand soin… nul doute que tout ça devrait parfaitement vieillir. On prend donc le temps d’admirer les petits détails, comme ce drapeau suédois gravé un peu de partout ; ces surfaces tactiles pour l’écran central, bien entendu, mais aussi pour la commande de climatisation à l’arrière… et ces jolis petits haut-parleurs jaunes cachés par de non moins jolies grilles en aluminium. Et oui, car les versions essayées étaient toutes les deux équipées de l’option Bower & Wilkins avec ses 1400 Watts de puissance et, surtout, les hauts parleurs en kevlar si chers à la marque britannique (malheureusement, option à 3100 €).
Avant de démarrer, on joue un peu avec l’écran tactile histoire de voire toutes les fonctions proposées. GPS, Line assist, régulateur de vitesse adaptatif avec lecture des panneaux, suspension pneumatique, sièges chauffant, ventilés et massants etc… Bon, ça fait pas mal de choses à tester mine de rien. Autant le dire tout de suite, les 41°C affichés par le thermomètre ne nous auront pas donné envie de tester les sièges chauffants (ni le volant chauffant d’ailleurs), mais par contre, un petit coup de siège ventilé et massant nous permet de nous relaxer un peu pendant qu’on continue le tour du propriétaire.
Mais qu’en est-il sur la route ? Notre premier véhicule est équipé du 4 cylindres (toute la gamme est équipée de moteurs 4 cylindres) diesel de 2L et 190 ch distribués aux 4 roues via la boite de vitesse automatique à 8 rapports. Pour le moment, seules les versions à transmission intégrale sont disponibles, les tractions viendront plus tard. Idem pour la boite de vitesse, les versions manuelles arriveront aussi plus tard. On commence donc notre périple par les embouteillages avignonnais. Ceci nous permet de continuer à profiter des sièges massants et de la sono B&W. Il ne manquerait plus qu’une coupe de Champagne (pour le moment, je suis sur le siège passager) pour compléter ce tableau idyllique.
La route finit par se dégager et on peut juger un peu mieux des capacités de l’engin. Tout d’abord, le moteur… pas franchement sportif, il assure le travail sans faire d’étincelles. Comprenez qu’il vous autorise des dépassements en toute sécurité, mais qu’il a tout de même la lourde tâche de mouvoir les plus d’1,8 tonne de ce XC60. Du coup, il s’accommode plutôt d’une conduite coulée que d’une conduite très sportive. De plus, même en mode dynamique (avec une garde au sol diminuée de 5 centimètres, une meilleure réponse à l’accélérateur etc…), la suspension reste souple. Ce qui est très bon pour le confort, mais qui aura tendance à tempérer vos envies d’utiliser votre XC60 dans une spéciale de WRC.
Après une heure de route, il est temps de laisser cette version de 190 ch pour monter dans la version équipée du même moteur, mais poussé à 225ch. Enfin… même moteur… pas tout à fait quand même ! Le responsable produit de Volvo nous explique que sur cette version, une petite bouteille d’air comprimé a été ajoutée afin d’injecter de l’air directement dans le turbo sans attendre l’arrivée des gaz d’échappement. Ceci permet de diminuer sensiblement le temps de réponse du turbo.
Est-ce que ça fonctionne ? Oui : le temps de réponse du turbo est très nettement diminué, permettant de gagner sensiblement en agrément de conduite. En outre, les 30 ch de gagnés se sentent bien et la voiture accélère nettement plus fort. Néanmoins, les réglages de suspensions sont, eux, toujours les mêmes, si bien que le comportement ne se prête toujours pas vraiment à une conduite sportive. Mais ce n’est pas la vocation de de XC60 fait pour vivre la route dans le bien être et le confort et non pour faire des temps sur des spéciales de rallye.
Je profite ensuite d’un dernier tour en tant que passager pour feuilleter la grille tarifaire de la voiture. 1er constat, les deux motorisations essayées sont séparées de 4500 €. Alors oui, les prestations de la version 225 ch sont bien supérieures à celles de la version 190 ch. Néanmoins, compte tenu du comportement général de la voiture, j’aurais tendance à privilégier la version 190 ch et à dépenser les 4500 € ainsi économisés pour piocher dans le catalogue d’options.
Car des options, les versions que nous avons eues entre les mains n’en manquaient pas : affichage tête haute, régulateur de vitesse adaptatif, line assist… Quand on voit le catalogue d’options du XC60, on est d’un côté ravi de pouvoir personnaliser son véhicule, mais aussi un peu surpris de voir qu’un certain nombre d’équipements de sécurité nécessitent de passer par la case « options ». Ainsi, pour bénéficier du régulateur de vitesse adaptatif, il vous en coutera 1600 €, ou choisir la finition Inscription Luxe. Au final, si le XC60 est proposé à partir de 46.900 € en D4 (190 ch) boite manuelle, je pense que son juste prix bien équipé (en D4 boite automatique) tourne plutôt autour de 55.000 €. Ce qui reste dans les tarifs de ses principaux concurrents premium.
Au final, si la sportivité n’est pas votre recherche principale, le XC60 est un SUV premium à essayer sans tarder. Par contre, si vous recherchez un comportement plus sportif, il faudra peut-être plutôt se pencher sur les versions Polestar à venir, prévues pour offrir à ce XC60 : la touche « bleue » de sportivité supplémentaire.
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