Non, nous n’allons pas parler cinéma, mais de Volkswagen, et plus particulièrement de la nouvelle Golf VII restylée. Alors certains me demanderont pourquoi ce titre (fort peu original, j’en conviens) ? Et bien tout simplement parce que Volkswagen nous a permis de prendre le volant de trois versions de cette nouvelle Golf :
– La E-Golf, dans le rôle du bon
– La Golf GTI, dans le rôle de la brute
– et la Golf GTE qui prend le dernier rôle, celui du truand.
C’est donc sur les belles routes ensoleillées de Majorque que nous avons fait connaissance avec cette Golf restylée.
Pour commencer, comment la reconnaître ?
Visuellement, peu d’évolutions, et seuls les spécialistes de la Golf arriveront à la distinguer de l’ancien modèle sorti en 2012. Globalement, on change les boucliers et on travaille l’identité lumineuse (phares LED à l’avant et à l’arrière) et on s’arrête là.
Non, ce qui change vraiment ne se voit pas au premier abord… Ce n’est qu’une fois dans l’habitacle qu’on remarque que tout le système multi-média a évolué, avec des écrans tactiles allant jusqu’à 9 pouces, dotés d’une excellente qualité d’image, et qui complètent à merveille le cockpit digital et son écran de 12 pouces.
Ce qu’on remarque ensuite assez rapidement (une fois le contact mis), c’est la qualité de l’éclairage LED, vraiment agréable. Et enfin, les aides à la conduite, avec un régulateur de vitesse adaptatif et un système de maintien dans sa file de circulation… dont le communiqué de presse dit le plus grand bien, mais que les routes relativement dégagées de Majorque ne nous auront pas permis de réellement éprouver.
Donc, une fois les généralités passées, place aux essais :
– Le bon : l’E-Golf
Je ne vous cacherai pas que depuis tout petit, j’aime les voitures de sport. En grandissant, j’ai pris le goût des gros moteurs avec toujours plus de cylindres. Et puis un jour, j’ai essayé une voiture électrique… Et bien entendu, ça ne procure pas le plaisir d’un gros V8 culbuté américain au niveau des oreilles. Ni même le frisson d’un Flat 6 dépassant les 8500 tours par minute. Mais, ces capacités d’accélération instantanée (tout le couple est disponible à tout moment), cette quasi absence de bruit et ce sentiment d’économiser les poumons de nos enfants font que je vous encourage à essayer ce type de voiture. Et en particulier cette E-Golf.
Car si l’ancienne version atteignait péniblement les 150 Km d’autonomie en conduite réelle, le restylage apporte de nouvelles batteries de 35,8 kWh (+50%) qui permettent d’envisager de dépasser la barre symbolique des 200 Km d’autonomie (300 Km annoncés selon la norme NEDC). Alors malheureusement, je ne pourrai pas confirmer ces chiffres, d’autant plus que le style de conduite adopté lors de l’essai a plutôt eu tendance à faire fondre l’autonomie (…), mais en contrepartie, je peux vous confirmer les excellents chiffres de performances, avec un 0 à 100 Km/h en 9,6s, et surtout, un 0 à 80 Km/h en 6,9s. Autant dire que même si on ne parlera pas de sportivité, le fait qu’il ne faille pas cravacher le moteur (pas besoin de launch control) pour obtenir ces performances honorables donne au final l’impression d’un véhicule avec un sacré répondant. En tous cas, seuls les plus sportifs pourront se sentir frustrés…
Mais pour ceux-là, il y a fort heureusement la Golf GTI !
La brute : Golf GTI Performance
C’est certain que passer de la E-Golf et ses 136CV à la Golf GTI Performance et ses 245CV permet d’assouvir une certaine soif de puissance. Surtout qu’en plus des 15 CV offerts avec le pack performance par rapport à la GTI « de base », on gagne aussi des freins majorés et, surtout, un différentiel autobloquant à l’avant (heureusement, puisque cette GTI reste une traction). Enfin, à noter que la version essayée était équipée de l’excellente boite de vitesse manuelle à 6 rapports… qui risque de ne pas trouver énormément d’acquéreurs en France, pénalisée par un important malus écologique de 1400€ (770 € pour la DSG).
Ce qui étonne tout d’abord sur cette GTI est son confort, avec des suspensions qui savent toujours rester prévenantes. Et surtout, ce confort ne se fait pas au détriment de l’efficacité… car cette GTI reste rivée à la route et ce n’est certainement pas sur route ouverte que vous arriverez à la prendre en défaut.
Non, le principal point négatif de cette Golf GTI est que, malgré l’autobloquant apporté par le pack performance, le train avant a parfois bien du mal à faire passer correctement toute la puissance à la route. De sorte que celui qui souhaitera rouler vite à son volant se devra d’adopter une conduite dynamique mais douce plutôt qu’une conduite plus brutale qui se caractérisera par de nombreuses pertes d’adhérence.
Mais une fois le mode d’emploi adopté, cette GTI est une excellente voiture qui saura enchanter vos trajets quotidiens avec son échappement sympathique.
Le truand : Golf GTE
Disons le tout de suite, cette GTE n’a rien d’un truand. Mais je n’avais aucun film sous la main qui se serait appelé « Le bon, la brute et le compromis ». Alors du coup, va pour le truand. Mais à la limite, ce titre ne lui va pas si mal. Une voiture qui vous offre des performances proches de la GTI, avec une consommation proche de l’E-Golf ? Y’a forcément un peu de truanderie là dessous.
Car un 0 à 100 Km/h en seulement 7,6s (6,2s pour la GTI), et surtout un 0 à 80 Km/h en 4,9s (4,8s pour la GTI), avouez que le petit 1,4L hybride a du coffre (merci la puissance combinée des deux moteurs pour un total de 204 CV).
Et même au niveau des vocalises, il est loin d’être ridicule. Ha ! Qu’elle est loin l’époque des 1ères hybrides, anémiques et avec des moteurs au bruit insupportable. Du coup, une fois comparée à la GTI, on va regarder ce qu’il en est par rapport à l’E-Golf.
Certes, niveau autonomie, la GTE ne parcourra que 50 Km (NEDC) en mode full électrique. Mais dans ce mode, ses 102 CV (comparés aux 136 CV de l’E-Golf) font le travail.
Du coup, au moment de rendre les clefs, une question se pose… laquelle choisir ?
Le plaisir écologique de l’E-Golf ?
Le plaisir des performances de la GTI ?
Ou le juste milieu de la GTE ?
Chacun pourra choisir en fonction de ses besoins et de ses envies (et aussi de son budget)… pour ma part ce sera…
En bonus : Golf R
Ben oui, Volkswagen nous avait réservé une petite surprise avec une session sur circuit au volant de la Golf R.
Donc, ça se passe sur le « Circuito Mallorca » (un circuit de 3,2 Km assez technique). Là, on gagne encore quelques chevaux par rapport à la GTI pour arriver à un cheptel de 310 CV, on chausse des semi slicks, on gagne la boite DSG (pour l’anecdote, la version manuelle existe aussi, agrémentée d’un malus de 7000 €) et surtout, on bénéficie du 4-Motion. Et là, ça change tout, même si l’ESP restera omniprésent et castrateur (Volkswagen nous ayant demandé gentiment de ne pas le désactiver).
Équipé de l’échappement optionnel Akrapovic, avec cette DSG qui nous gratifie de jolis coups de gaz à chaque rétrogradage, le plaisir est à son comble. Bien entendu, on pourrait souhaiter des baquets avec un meilleur maintien, mais ce serait pinailler. Alors voilà, à la fin des quelques tours de circuits, envolées les pulsions écologiques qui m’ont fait apprécier l’E-Golf.
Totalement oublié le compromis raisonnable de la GTE, et même la sportivité polyvalente de la GTI ne sont plus qu’un lointain souvenir.
Au final, celle qui me fait rêver, c’est la Golf R… que voulez-vous ? Je vous l’ai dit, depuis tout petit, j’aime les voitures de sport… et je suis resté un grand enfant.