J’ai eu le permis de conduire à la fin des années 90… à l’époque, si vous vouliez embarquer 4 personnes pour rouler cheveux au vent sans dépenser une fortune, vous aviez le choix : Renault 19, Ford Escort, Peugeot 306, Opel Astra, Fiat Punto, Rover 200 ou encore Volkswagen Golf. La plupart des constructeurs généralistes disposaient d’une version cabriolet à leur catalogue.
30 ans plus tard, et depuis que Volkswagen a arrêté le T-Roc Cabriolet, il n’y a plus que la Mini pour tenir le flambeau des cabriolets 4 places accessibles. (et même si le critère des 4 places n’est pas important pour vous, ça ne rajoute finalement que la Mazda MX-5 à votre liste de choix)
En tant que seul cabriolet 4 places à moins de 50.000 € sur le marché, la Mini Cabrio mérite-t-elle qu’on craque ?
Génération F67 ?
C’est donc avec un enthousiasme certain que j’ai pu tester la nouvelle Mini Cabriolet. Nouvelle ? Oui et non.
En effet, bien que visuellement, on ne puisse pas confondre cette nouvelle F67 avec sa devancière F57, les dimensions sont très proches :
Longueur : 3,874 mm (+53 mm par rapport à la F57)
Largeur : 1,754 mm (+27mm par rapport à la F57)
Hauteur : 1,427 mm (+12 mm par rapport à la F57)
Empattement : 2,496 mm (+1mm par rapport à la F57)
Ceci trahit le fait que la nouvelle venue partage en réalité sa plateforme avec la génération précédente.
En soi, cette réutilisation de l’ancienne plateforme n’est pas problématique du fait que l’ancienne Mini Cabriolet avait un comportement irréprochable. Mais surtout, le changement de génération permet à Mini d’équiper la nouvelle de toutes les ADAS qui faisaient défaut à la précédente.
On retrouve donc l’intérieur de la nouvelle gamme (déjà vu lors des essais du Aceman), avec les mêmes qualités… et les mêmes défauts.
Ainsi, on retrouve le même écran OLED, le même intérieur sobre et lumineux (beaucoup moins chargé que sur la F57)… mais aussi les tissus un peu rêches et les plastiques durs qui nous avaient déjà déçus sur le mini-SUV électrique…
À l’extérieur, l’évolution se veut plus timide, à savoir que la signature lumineuse change (tout en gardant, à l’arrière, le rappel à l’Union Jack), que les lignes s’assagissent (les dernières F57 pouvaient sembler un peu chargées) mais ça ne va pas beaucoup plus loin…
Petit regret : la disparition des sorties d’échappement (sauf sur JCW) qui enlèvent une bonne part de personnalité à l’arrière de cette nouvelle Mini.
3 motorisations…
La Mini cabriolet F67 est disponible en trois motorisations :
Cooper Cabrio C
Cooper Cabrio S
John Cooper Works Cabrio
Dans les 3 cas, on retrouve le désormais bien connu 2L BMW B48. Ce moteur équipait déjà l’ancienne génération de Mini Cabriolet (sur les Cooper S et JCW), et on l’a croisé récemment sous le coupé de la Série 2 Gran Coupé M235i.
Remarque : pas de motorisation électrique ! C’est bien dommage, car cruiser cheveux au vent dans le silence d’une électrique, c’est plutôt tentant, mais non, il faudra se tourner vers le marché de l’occasion et trouver une des rares Mini Cabriolet électrique qui étaient sorties sur la génération précédente.
Cooper Cabrio C
Commençons par la Cooper C, avec ses 163 chevaux, elle semble assez proche de l’ancienne Cooper S (178 chevaux), pourtant, avec 150 kg d’écart (1455 Kg pour la nouvelle contre 1305 Kg pour l’ancien modèle) et un bel écart de couple (250 Nm contre 280 Nm), c’est plus d’une seconde qui sépare les deux voitures sur le 0 à 100 km/h (8,2s contre 6,6s).
Autant dire que les reprises de cette Cabrio C se montrent assez quelconques. Ne tournons pas autour du pot, cette version met plus en avant la balade à rythme modéré que le sport.
Sur nos routes camarguaises du jour, les suspensions se montrent plutôt souples, loin de ce qu’on attend habituellement d’une Mini, mais cette souplesse se révèle en pratique cohérente avec les performances modestes du moteur. Même la direction se veut plutôt légère (loin de l’esprit Karting… et un peu lourd… des anciennes Mini). Bref, sans vraiment vous donner le frisson, cette version se veut parfaitement homogène.
Cooper Cabrio S
Je passe ensuite à la Cooper S, que je testerai à deux reprises : tout d’abord sur les routes de Provence et de Camargue, puis à travers toute la France pour suivre l’édition 2025 du Tour Auto.
Ici, la puissance passe à un enthousiasmant 204 chevaux, le couple passe à 300 Nm : de quoi s’attendre à une nette progression par rapport à la précédente Cooper S… pourtant, l’augmentation de poids fait passer le 0 à 100 km/h à 6,9s (soit 0,3s de plus que l’ancienne version de 178 chevaux). En soi, ce n’est pas honteux. Mais ce n’est même pas le problème.
Le problème vient plutôt du fait que même en mode « GO Kart », la suspension et la direction se montrent (comme sur la Cooper C) très souples. Sur les routes dégradées des Baux de Provence, là où l’ancienne version brillait par son efficacité et par sa capacité à maltraiter vos lombaires, la nouvelle choisit de préserver votre dos… mais au prix d’une efficacité moindre. Les virages s’enchaînent et immanquablement, il faut se faire une raison qu’on passe plus lentement.
Alors pour ceux qui trouvaient le côté Karting de l’ancienne version trop caricatural, ce nouveau compromis pourra plaire. Mais pour ceux, comme moi, qui aimaient bien cette direction consistante et ces suspensions inconfortables, la déception est grande.
Retrouver la Cooper S sur les routes du Tour Auto ne fera que confirmer la première impression ressentie sur les routes provençales : dès qu’on veut hausser le rythme, on se sent brider par la direction moins incisive que sur l’ancienne version.
Dernière bizarrerie, comme si Mini voulait vraiment nous faire passer le message que la Cooper S n’est pas une version sportive, les palettes au volant sont aux abonnés absents, même en option.
John Cooper Works Cabrio
3ème motorisation, cette fois sur la Côte d’Azur, pour jouer sur les routes du col du Turini. Niveau puissance, on passe à 231 chevaux (une puissance équivalente à l’ancienne génération), ce qui, après la déception relative de la Cooper S, laisse craindre le pire. Mais il suffit de regarder le couple de 380 Nm (en hausse de 60 Nm par rapport à la précédente JCW) pour se dire qu’une bonne surprise est possible.
Et une fois au volant, grand soupir de soulagement : non seulement le moteur se montre particulièrement alerte, mais surtout la direction retrouve une consistance proche de l’ancienne génération, et la suspension retrouve la fermeté qu’on attend d’une petite sportive.
Bref, si vous voulez un petit Kart, pas le choix, c’est la JCW qu’il vous faut. Alors oui, l’essai sera pénalisé par des pneumatiques manquant d’adhérence, avec un arrière parfois un peu trop mobile et un train avant à la motricité perfectible, mais les vitesses de passage commencent à être vraiment intéressantes.
Les accélérations sont franches… très franches. Si bien que les 6,1 s annoncés pour le 0 à 100 km/h semblent parfaitement crédibles (et certains essais ont pu mesurer des temps encore meilleurs). Dernier point, si vous vous rappelez des Pop & Bang de l’ancien modèle, oubliez-les, ces excentricités sont terminées.
Vie à bord
Commençons par éliminer le sujet de l’espace à bord. À 3 adultes sur les routes du Tour Auto, nous avons survécu ! Bien sûr qu’avec mon 1m90, la Mini Cabrio s’est directement transformée en 3 places. Mais mes deux acolytes de moins d’1m80 ont pu s’installer l’un derrière l’autre dans un confort acceptable.
Au quotidien, je ne répéterai pas que l’OS qui équipe les Mini actuelles (et les BMW) est toujours un peu fouillis. En revanche, ce qui m’a gêné, c’est la disparition de l’écran côté conducteur qui existait encore sur l’ancienne version. Désormais, pour afficher l’odomètre, il y a 2 manipulations… à recommencer à chaque fois que quelqu’un change un mode de conduite ou un autre réglage. Pour suivre le road-book du Tour Auto, ce point a été une grande source d’énervement.
À la caisse
Récapitulons un peu la gamme. Nous avons 3 moteurs :
Cooper C à 33.450 €
Cooper S à 36.800 €
JCW à 44.560 €
Les deux « petits » peuvent être pris dans un des 3 niveaux de finition :
Classic
Flavoured (+ 1.200 € par rapport à Classic)
JCW (+1.600 € par rapport à Flavoured)
(la motorisation JCW est forcément associée à la finition JCW)
Et enfin, ensuite, on ajoute des packs d’option (XS, S, M, L ou XL).
Lors de ces essais, j’aurai donc eu la Cooper C en finition Flavoured et pack M, la Cooper S en finition Flavoured et pack XL et enfin la JCW (je n’ai pas noté le pack).
Comme vous pouvez le constater sur les photos, la Cooper S Flavoured, avec sa sellerie en similicuir beige était splendide, sans doute la plus jolie configuration possible sur cette Mini Cab. Au niveau du pack d’options, le choix peut s’avérer compliqué.
Le pack XS semble être le minimum (affichage tête haute, recharge par induction). Le pack S apporte pas mal d’éléments intéressants (phares LED, accès confort). Le pack M ajoute la sono Harman Kardon tandis que le pack L vous donne la caméra 360 et le pack XL le régulateur de vitesse adaptatif et les sièges électriques.
Mon choix : si les performances ne sont pas importantes et que votre budget est restreint, je vous conseille une Cooper C en Flavoured, avec le Pack S à 37.370 €.
Ensuite, à vous de voir si vous voulez ajouter toutes les options pour atteindre 39.070 €.
Pour plus de performances, j’éviterais la Cooper S (+ 3.500 € par rapport à Cooper C). Son comportement manquant d’homogénéité, je me tournerais directement vers la JCW (+ 1.500 € par rapport à la Cooper S) avec une facture qui grimpe alors jusqu’à 44.030 € en pack XL.
Conclusion
La Mini Cabriolet génération F67 est toujours une voiture plaisir. Elle vous propose soit le plaisir épicurien du cabriolet avec la Cooper C, soit la folie sportive avec la JCW. Entre les deux, la Cooper S m’a laissé sur ma faim.
Mais en 2025, si vous voulez un cabriolet 4 places (ou 3 places si vous êtes grands) à l’aise pour se faufiler en ville, c’est votre seul choix. Vous bénéficiez (comme sur l’Aceman) de ce que le groupe BMW sait faire de mieux en termes d’ADAS, d’un design flatteur (qui fait oublier certains détails de finition).