Quand on s’intéresse au monde des sports mécaniques, on connait forcément le nom ORECA. Depuis 40 ans ORECA, fondé par Hugues de Chaunac, conçoit, prépare, optimise des véhicules de compétition et enchaine les victoires sur tous les circuits de la planète.
Aussi j’étais très heureux et flatté de recevoir une invitation pour tester leurs stages de pilotage sur le circuit école du circuit Paul Ricard : Le Driving Center.
Rendez-vous tôt au Castellet (je passe devant les tribunes en plein montage pour le GP F1) pour découvrir le Driving Center. Nous sommes 3 « élèves » et nous allons avoir à disposition pour cette journée : 2 Abarth 124 Spider, 2 Porsche Cayman, et 2 pilotes instructeurs ! Tout est réuni pour passer un excellent moment et surtout bien progresser en pilotage.
Après un briefing « sécurité » direction la piste et les premiers ateliers consacrés à la sécurité :
1er atelier : le freinage sur piste mouillée avec les Abarth 124 Spider. La portion de circuit spécifique est revêtue d’un revêtement arrosé qui simule une route enneigée. Les freinages d’urgence s’enchainent à différentes allures et je constate de suite que la vitesse a une influence énorme sur les distances de freinage. 10 km/h d’écart se transforment en plusieurs mètres supplémentaires avant d’être arrêté, synonymes d’accident grave. À méditer sur la route quand les conditions sont mauvaises et que l’on voit les conducteurs largement dépasser les limitations collés aux pare-chocs !
Le même exercice sur goudron sec illustrera l’importance de l’ABS dans le freinage. Déjà, avec cet équipement de sécurité incontournable, il ne faut pas hésiter à bien taper dans les freins. L’ABS gèrera le reste pour freiner la voiture le plus « court possible ». Ensuite sur piste sèche bien évidemment, les distances de freinage sont considérablement raccourcies. Ce genre d’ateliers permet de se remettre en mémoire des évidences que l’on oublie trop souvent une fois sur la route.
Le 2ème atelier est plus fun, direction l’anneau consacré à la glisse (même revêtement arrosé simulant une route glacée). Le but est de glisser sur 360° au volant de la 124 Abarth. Avec l’ESP activé, les gaz se coupent dès la première amorce de glisse, c’est hyper frustrant et en fait on ne glisse pas, on sous vire même. Mais sur route ouverte, bien sûr, c’est très sécurisant pour une propulsion plutôt joueuse du train arrière.
Exercice suivant, l’ESP est déconnecté ! Là ce n’est plus du tout la même histoire, tête à queue assuré. Hyper délicat à maîtriser, la moindre sollicitation du pied se transforme en glisse quasi impossible à maîtriser. Il faut être hyper doux sur l’accélérateur et réagir hyper vite au volant.
Il faut savoir qu’Oreca en plus des stages de pilotage, organise des stages sécurité essentiellement destinés aux entreprises. Prendre conscience des distances de freinage, des limites des véhicules (que les aides électroniques nous font souvent oublier), tel est le but de ces formations.
Après cette mise en jambe, il est temps de passer aux choses « sérieuses » : le pilotage.
J’embarque avec un des pilotes instructeurs pour un tour de reconnaissance du circuit : points de freinage, points de corde. Le circuit du Driving Center est hyper rythmé et hyper technique, idéal pour apprendre et progresser.
Après un rapide briefing, explications au tableau, freinages dégressifs, techniques de rétrogradage, trajectoires, transferts de masse … c’est parti pour plusieurs tours derrière le véhicule du pilote instructeur. Ce dernier nous guide et nous corrige au talkie. Après plusieurs tours, les trajectoires sont bien enregistrées, on va pouvoir augmenter la cadence seul en piste. et quelle cadence, je pense que c’est la première fois que j’attaque autant sur un circuit.
Je pense n’avoir jamais autant progressé sur circuit que pendant cette journée. Les pilotes instructeurs m’ont bien mis en confiance et je me suis senti super à l’aise sur ce circuit et au volant de la 124 Abarth, que je connaissais déjà, pour l’avoir essayé en Alsace. j’étais de plus en plus rapide tout en me sentant parfaitement à l’aise et en contrôle de mon véhicule.
Le passage à la Porsche Cayman ne fera que confirmer cette impression. Je me suis senti tout de suite à l’aise au volant de la Porsche, son 6 cylindres est un bonheur pour les oreilles et les virages arrivent bien plus vite avec une grande facilité. Par contre, sur le circuit du Driving Center, c’est bien moins fun que la 124 Abarth, plus stable, sur un rail, c’est beaucoup plus efficace mais moins joueur.
Pédagogie, ambiance, apprentissage, plaisir, je suis pas loin de mettre la note maximale à ce stage Oreca. Je ne peux que vous conseiller de vous renseigner pour participer à votre tour. Que ce soit en perso ou avec votre entrerise (on peut le faire avec son comité d’entreprise), vous passerez un super moment en compagnie de pros qui vous feront progresser tout au long de la journée.
Mais la journée n’est pas finie, cerise sur le gâteau, Oreca nous a réservé une immense surprise, un truc réservé à quelques privilégiés sur la planète sports méca : la visite de leurs ateliers de Signes. Malheureusement, interdiction totale de faire la moindre photo ou vidéo. Mais je peux quand même vous décrire en partie ce que j’ai pu observer (pas tout … secret oblige). Bureau d’étude (de loin), usinage des pièces, métrologie, atelier composite (pièces carbone) avec four autoclave. montage de coques (LMP2) assemblage, câblage … salle des trophées, le tout guidé par Eric Martini, le fils de Tico Martini (il nous a raconté de nombreuses anecdotes de courses) !
J’en ai pris plein les yeux, c’est tellement rare de pouvoir visiter ce genre de lieux hyper exclusif rempli d’histoires ! À chaque conversation avec des membres Oreca, on comprend un peu plus que le sport mécanique est avant tout tout une histoire d’hommes, d’équipe et de passion.
Merci Oreca, pour cette journée d’exception, depuis plus de 40 ans, la magie opère sur les circuits du monde entier et la magie va continuer d’opérer pour longtemps !
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