Volvo V40 : le renouveau ?

Qu’il est compliqué pour une marque de changer son image !

Les exemples sont nombreux de marques qui veulent paraître plus jeunes, plus sportives, plus luxueuses etc… et modifier la vision qu’a le public sur une marque peut prendre des années d’efforts.
Prenez le cas de Volvo. Si vous me demandez de vous décrire une Volvo, je vous dirais que c’est robuste, fiable, confortable, et surtout très sûr. Et puis je finirais pas une toute petite remarque, un tout petit nota bene en bas de page, du genre « mais c’est moche !!! ».
En effet, il faut bien que j’avoue que j’ai grandi avec l’image des Volvo construites entre 1970 et 2000… pour faire simple, un design fait à la règle et à l’équerre. Alors que les modèles de la marque se montrent de plus en plus réussis depuis une grosse dizaine d’années, cette image peu « sexy » des modèles Volvo reste malheureusement largement répandue dans mon esprit (et probablement aussi dans celui du grand public).

D’ailleurs, cette V40, au final, elle est plutôt jolie. Certes, les têtes ne se retournent pas sur son passage, mais globalement, c’est une voiture dont les lignes extérieures soutiennent sans problème la comparaison avec ses concurrentes… et, mais c’est tout à fait subjectif, c’est quand même moins austère qu’une Golf.
Ce facelift de la V40 ne change d’ailleurs pas grand chose à la recette du modèle précédent. Un regard et une calandre qui évoluent, de nouvelles jantes. Et c’est à peu près tout.

A l’intérieur, les matériaux sont de qualité, les assemblages semblent sérieux. Ici aussi, la comparaison avec la Golf, référence de la catégorie, est tout à fait pertinente. Seuls quelques points d’ergonomie m’ont laissé perplexe. Par exemple, quelle idée de mettre des portes gobelets devant le levier de vitesse ? Il suffit d’y mettre quelque chose de haut (comme un gobelet) pour être gêné à chaque changement de rapport. De même, l’ensemble des commandes du GPS se gère au volant, ce qui interdit au passager de régler le GPS pendant que le conducteur reste concentré sur la route. D’ailleurs, ce GPS, à l’écran plutôt petit et non tactile est sans doute le principal point noir de l’équipement, par ailleurs pléthorique dont jouit cette V40.

D’ailleurs, le modèle d’essai (D3 BM6), équipé du moteur diesel de 150CV, affichait tout de même un joli tarif d’un peu plus de 40.000 € (40.240 € pour être précis), ce qui commence à faire assez cher (environ 1.000 € de plus qu’une Golf avec le TDI 150CV et un niveau d’équipement comparable). Bien entendu, on pourra toujours trouver plus cher chez Mercedes, où une Classe A 200d, peut monter bien plus haut en termes de tarifs… sans proposer toutes les aides à la conduite que propose Volvo sur sa V40.
Car même si Volvo sait désormais faire de belles voitures, la marque conserve son expertise dans le domaine de la sécurité. Et sur la V40, le nombre de dispositifs présents en série pour vous protéger est impressionnant. On a le limiteur de vitesse, le régulateur, les radars d’angles mort, des airbags de partout (même pour les piétons) et j’en oublie sans doute. Malheureusement, je n’ai pas pu tester tous ces systèmes, à l’exception du système qui prévient d’un fort ralentissement devant (bien que ce système soit sans doute calibré un peu trop sensible et soit un peu fébrile dans la circulation parisienne).

A part ça, que donne cette V40 au volant ?
Et bien tout d’abord, cette motorisation D3 est sans aucun doute suffisante pour rouler au quotidien sans danger. Mais en terme d’agréments, je conseillerais à ceux qui cherchent un peu de dynamisme (tout en restant en diesel) de regarder la version D4 de 190 CV. Car cette D3 ne brille pas par sa nervosité. Pour le reste, la voiture est maniable (bien que son rayon de braquage me semble un peu trop grand) et son comportement est sain. Je n’ai pas eu le temps de la pousser, mais la voiture ne prend pas de roulis et est bien suspendue. A priori, entre cet excellent châssis et ce moteur qui ne pousse pas au crime, le propriétaire de V40 D3 ne se fera pas piéger par sa monture et saura rester sur la route en toutes circonstances.

Mon avis ?
Bien entendu, je préférerais une voiture plus nerveuse, plus joueuse, avec un plus joli bruit. Peut-être que la V40 T5 et son moteur essence de 245 CV me satisferaient plus. Néanmoins, si j’essaie d’écouter la raison et cherche une voiture utilisable au quotidien, pas piégeuse et qui saura même me remettre sur le droit chemin quand je ferai des excès d’optimisme… et bien dans ce cas, cette V40 D3 est pas mal du tout.