WRC : derrière ces 3 lettres se cache le championnat du monde des Rallyes. Toyota France m’a proposé de suivre le team officiel TOYOTA GAZOO Racing pendant le Rallye d’Espagne. Direction la station balnéaire de Salou, en Catalogne, pour suivre cette manche espagnole qui s’annonce ultra disputée ! C’est l’avant dernier rendez-vous de la saison et 3 pilotes se disputent le championnat : Ott Tanak sur Toyota Yaris, Thierry Neuville sur Hyundai et Sebastien Ogier sur Ford. Ce rallye d’Espagne a commencé par 2 jours de spéciales sur terre. Pour ma part, arrivant le vendredi soir, je n’assisterai qu’à des spéciales asphalte, ou plutôt boue… mais j’y reviendrai.
Départ matinal le samedi pour assister aux premières spéciales de la journée. Avant le départ, Ott Tänak est en tête du Rallye et il a été assez impressionnant sur les spéciales terre. Nous avons rendez-vous dans un restaurant, à proximité des massifs montagneux de l’arrière pays de Salou, pour attendre les hélicoptères. Le ballet des hélicos est superbement orchestré par Bernard Occelli (l’ancien co-équipier de Didier Auriol). Quelques minutes plus tard, nous atterrissons sur une toute petite zone au milieu des vignes et rejoignons notre « base ». Toyota a mis en place une zone VIP (avec abri et café chaud…) dans un bel enchainement qui nous permet d’observer les voitures longuement. Les conditions pourraient être idéales s’il n’y avait pas des invités surprises : la pluie, le froid et la boue ont fait leur apparition !
Cette année avec les nouvelles voitures, les pilotes ont très peu roulé sur route humide et la route est rendue hyper glissante avec les coulées de boue. Les premiers passages confirment que les pilotes sont « sur des oeufs » et les virgules du train arrière ne semblent vraiment pas évidentes à contrôler. Certaines voitures (Craig Breen par exemple) portent les stigmates de touchettes. Le public est bien évidemment très chaud au passage du pilote local : Dani Sordo sur Hyundai. On surveille particulièrement les Toyota Yaris : Lappi vit un mauvais rallye avec beaucoup de malchance, Latvala remonte bien et Tänak a ce matin déjà perdu la tête du Rallye à cause d’une crevaison. Retour aux hélicos et direction les spéciales suivantes.
L’après midi, les conditions se dégradent encore et c’est sous une bonne pluie et dans un « bain » de boue que nous assistons au passage des voitures. La route semble encore plus délicate. Nous observons les passages d’un point en hauteur, ce qui permet d’apprécier les différentes trajectoires des pilotes. Loeb attaque fort et semble apprécier ces conditions apocalyptiques (il est vrai qu’il n’a rien à perdre, faisant une « pige » pour Citroen). Une Skoda Fabia WRC2 se fait piéger et reste longuement plantée dans la boue. Dire que 48h avant, il faisait grand soleil et 26°C. Je suis trempé et frigorifié mais je ne suis pas à plaindre, certains spectateurs ont passé la nuit sur place et passeront toute la journée dans ces conditions : le rallye, ça se mérite !
La fin de journée nous emmènera sur la super spéciale de Salou, tracée dans la ville sur le front de mer. Le public est venu en masse pour assister au spectacle, surtout que la pluie s’est arrêtée. Le WRC est une des rares épreuves automobiles 100% gratuite et il fascine toujours autant ! Dans cette spéciale le but est surtout de ne rien taper, ce n’est pas ici que les pilotes vont gagner du temps. Tout se jouera donc pendant la dernière journée pour la victoire finale. Loeb est bien remonté sur Latvala qui est leader du rallye le samedi soir mais les écarts sont vraiment très serrés.
Dimanche matin, il fait encore plus froid, gris et le vent s’est levé mais … la route est sèche. Aujourd’hui pas d’hélico, nous nous rendons sur les spéciales avec notre confortable (et surtout chauffé ^^) Toyota Proace Verso. La première spéciale se déroule dans la montagne et il n’y a qu’une route pour y accéder … C’est une pagaille monstre mais on arrive à se faufiler grâce à notre sticker Presse pour se rapprocher au plus près du village de Pratdip. Je me positionne à l’approche d’une épingle, premier constat : ça attaque beaucoup plus que la veille. Je peux même dire que Sébastien Loeb a sorti la très très grosse attaque. Grâce à un choix de pneumatique risqué mais payant, il « atomise » tout le monde dès cette première spéciale et prend la tête du Rallye. L’évènement important de ce début de journée est la touchette Latvala qui provoque une crevaison sur la Yaris.
La spéciale suivante de RiudeCanyes est connue de tous les passionnés. Nous sommes positionnés dans une sorte d’arène naturelle surplombant un rond point. Les pilotes doivent tourner à gauche dans ce rond point mais… il doivent en faire un tour complet avant de repartir. Le spectacle dantesque et l’ambiance ressemble plus à un stade de foot. Sébastien Loeb se rate dans ce 360° et se bloque sur l’ilot central, il perd au moins 4 secondes dans la manœuvre. Le plus beau passage, et certainement le plus efficace, est celui de Ott Tänak avec sa Yaris WRC : fluide, efficace, grosse maitrise. Avec pratiquement 400 ch tirés de son bloc 1,6, la Yaris est extrême visuellement (avec ses gros appendices aérodynamiques) et techniquement elle est sans doute la plus évoluée.
Retour au parc fermé de Salou, je découvre les installations du TOYOTA GAZOO Racing. La légende et patron du team, Tommi Mäkinen, est présent avec ses ingénieurs. Il assistera à la dernière spéciale dans l’hospitality à quelques mètres de nous. On sent une énorme tension de tout le team. Tout le monde a les yeux fixés sur le chrono de l’ultime spéciale : la Power Stage. Thierry Neuville est victime d’une crevaison dans les derniers kilomètres et Sébastien Loeb gère son avance pour gagner ce Rallye d’Espagne : dingue !
Après cette spéciale les pilotes rejoignent Salou. Les mécaniciens commencent déjà à tout remballer. Je suis placé dans le stand, à proximité des mécaniciens et c’est un beau moment de voir les pilotes arriver, les uns après les autres, et saluer tous leurs mécanos. Tommi Mäkinen est présent pour les accueillir : le rallye est avant tout un sport d’équipe et je ressens bien la cohésion du team.
Au terme de la dernière spéciale, c’est donc Sébastien Loeb qui remporte ce Rallye d’Espagne et sa … 79ème victoire. Sébastien Ogier est 2ème et au championnat pilote, Ogier prend la tête du championnat à Thierry Neuville. Tout se jouera donc ce week-en en Australie, pour un final qui s’annonce très chaud ! Ott Tänak, 3ème du championnat n’est plus vraiment en bonne position même si mathématiquement tout est encore possible. Au championnat constructeur c’est également hyper serré : Toyota est en tête mais la lutte avec Hyundai s’annonce terrible !
Vivre une telle expérience à l’intérieur d’une équipe est toujours une expérience extraordinaire, merci Toyota France pour cette géniale immersion dans le team TOYOTA GAZOO Racing WRC.
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