Direction Lyon pour prendre en main la dernière nouveauté de Toyota : l’Aygo X.
+23cm
Pour ceux qui connaissaient l’Aygo, le changement est flagrant. En adoptant une nouvelle plateforme (TNGA-B, comme celle utilisée sur l’actuelle Yaris), la petite citadine nippone a grandi de 23 cm pour atteindre les 3m70. D’ailleurs, sautons directement à la conclusion : c’est bien là le principal reproche que je ferais à cette « Cross » (oui, le X se prononce cross d’après le marketing Toyota).
23cm, c’est énorme, surtout pour une micro-citadine. Pour faire simple, là où l’ancienne Aygo était 10cm plus courte que la référence française de la catégorie (la Twingo), la X est désormais 10cm plus longue. Cette longueur a des avantages en termes de comportement routier et surtout de volumes : à l’avant, les occupants sont un peu plus à l’aise que dans l’Aygo, et ils disposent d’un coffre nettement plus grand (231 l contre 168 l… à condition de ne pas prendre l’option caisson de basses, qui vient grignoter de l’espace dans le coffre !).
Pour les occupants des places arrière ? Ils n’avaient pas énormément de places dans l’Aygo… et ils n’en auront pas vraiment plus dans la X. C’est vraiment dommage. Bref, la voiture a grandi, mais je reste convaincu qu’une partie de la clientèle aurait préféré que l’Aygo X complète la gamme et que la petite Aygo reste au catalogue !
Dans le même ordre d’idée, les 13 cm de largeur en plus pourront aussi faire hésiter les possesseurs de box étroits !
L’extérieur
Vous l’aurez compris, cette Aygo X est plus longue, plus large et plus haute que sa devancière. Hormis cela, sa ligne extérieure a énormément évolué ! Même si c’est une question de goût, le fait de ne plus être un clone du couple C1/108 de Stellantis donne un sacré coup de jeune à l’Aygo X, surtout que les designers de Toyota se sont lâchés pour une fois ! Entre son air de petit SUV (accentué par les arches de roues en plastique noir) et la carrosserie bi-ton (à partir de la finition Design), la petite dernière ne fait pas dans l’excentricité, mais affiche un design résolument moderne. Esthétiquement, l’ensemble est sobre et chic ! Dans le combat qui oppose notre Toyota avec les Twingo et les Fiat 500, nos amis japonais marquent des points au niveau de la ligne extérieure.
Petite anecdote : si vous vous rendez sur le site de Toyota et plus particulièrement sur le configurateur de l’Aygo X, vous constaterez que les coloris disponibles font tous références à des épices : Rouge Piment, Vert Cardamone, Beige Gingembre et Bleu Genièvre…
Pour le premier jour d’essai, je choisis la Rouge Piment.
L’intérieur
Si vous êtes habitués aux intérieurs austères des Toyota, l’intérieur de l’Aygo X va vous surprendre. Ici on a une console centrale aux formes arrondies abritant un écran tactile de 7, 8 ou même 9 pouces, selon les niveaux de finition. Avec la compatibilité Android Auto et Apple CarPlay, la partie multimédia est conforme à ce qu’on peut attendre d’une voiture moderne.
A l’avant, on est bien installés (contrairement aux places arrière, qui peuvent vite être inconfortables, même pour des enfants si les adultes à l’avant font plus d’1m80) et tout serait parfait… si l’ambiance intérieure n’était pas définitivement noire !!! Planche de bord noire, sellerie noire, ciel de pavillon noir : clairement, dans une si petite citadine, quelques couleurs claires auraient pu permettre de soigner le sentiment de claustrophobie qu’un grand gabarit peut ressentir.
Sur la route
A la mise en route, on retrouve le 3 cylindres 1l de 72 chevaux de l’ancienne version, associé sur notre modèle d’essai de la boîte CVT.
Ne tournons pas autour du pot, malgré la masse contenue de 940 Kg, le dynamisme est aux abonnés absents. Clairement, si les prestations sont largement satisfaisantes en conduite urbaine (même si la CVT vous gratifiera de vocalises fort désagréables à chaque fois que vous tenterez d’adopter une conduite dynamique), sortir des villes n’est pas l’exercice que cette Aygo X affectionne le plus. Malheureusement, je n’ai pas pu essayer la boite de vitesses manuelle, certainement plus agréable.
Et en montant en gamme ?
Après l’essai de la version haut de gamme « Collection », je prends le volant de la série limitée de lancement nommée « Air Limited ». Et là, tout change !
Aussi étonnant que cela puisse paraître, ce n’est pas le fait de cocher l’ensemble du catalogue d’équipement qui rend cette version intéressante. C’est dans un premier temps sa teinte vert cardamome, rehaussée de touches orange, qui lui donnent un petit air baroudeur assez sympathique.
Mais le top est dans l’habitacle : fini le noir de partout, quelques rappels orange permettent de trouver la bouffée d’air qui manquait sur les finitions inférieures. Mieux, cette édition s’équipe d’un toit en toile qui élimine le sentiment de claustrophobie mentionné plus haut. Bref, on se sent bien dans cette version… à tel point qu’on en vient à espérer que d’autres séries limitées sortent, apportant les touches de fantaisie qu’il manque aux finitions standards.
Pour qui ?
On termine cet essai autour d’un bon repas chez Christian Tetedoie (avec un menu spécial reprenant sur le thème des épices donnant leur nom aux couleurs de carrosseries), ce qui laisse le temps de se poser la question… cette Aygo X, pour qui est-elle faite ?
Avec des tarifs oscillant de 16.000 € à 20.000 €, voir 23.000 € pour l’édition Air Limited, cette Aygo X apparait comme une parfaite concurrente de la Fiat 500. Et la comparaison des deux modèles est plutôt intéressante : dès les premiers niveaux de finition, l’Aygo X propose des aides assez évolués pour le segment (Lecture des panneaux de signalisation, aide au maintien dans la file, régulateur de vitesse adaptatif…). Alors oui, le comportement n’est pas joueur, l’habitacle peut sembler un peu tristounet (sauf finition « Air Limited »)… mais au final, si vous privilégiez la sécurité au dynamisme pour l’achat d’une citadine, l’Aygo X est faite pour vous !