Aujourd’hui, direction Valencia pour l’essai du nouveau Renault Symbioz.
Le Symbioz, ça ne vous parle sans doute pas. Normal, il s’agit d’un tout nouveau modèle dans la gamme du constructeur au losange. Cette gamme qui, on va le dire tout de suite, n’avait peut-être pas forcément besoin d’un nouveau SUV !
En effet, nous avions déjà la Mégane E-Tech (4,20 m), le Captur (4,24 m), le Scenic E-Tech (4,47 m), l’Austral (4,51 m) et l’Espace (4,72 m). Et je vous épargne les déclinaisons « coupés » que sont l’Arkana et le Rafale.
Par rapport au Captur, avec lequel il partage la plateforme (CMF-B), 5 adultes pourront voyager tout aussi confortablement (les longs trajets à l’arrière pour les gabarits de plus d’1m80 ne seront néanmoins pas des plus confortables). En revanche, dans le Symbioz, nos passagers pourront prendre leurs bagages, grâce à un coffre qui profite pleinement des 4m41 de long et qui passe de 348l dans le Captur à 492l dans ce nouveau Symbioz. Banquette rabattue, le Symbioz s’offre même le luxe de proposer un volume de chargement de 624l, plus important que celui proposé par le « gros » Austral (qui plafonne à 555l).
Finalement, pour qui est ce Symbioz ?
Si vous voyagez souvent avec votre équipe de basketteurs, l’Austral reste pertinent. Sinon, à vous de voir si le volume du coffre du Captur est suffisant, ou s’il vaut mieux se pencher sur ce Symbioz.
Design : comme un air de déjà vu
Si vous êtes encore là, c’est que vous pensez que le Symbioz peut être pour vous. Alors parlons un peu du design.
Pour expédier le sujet, on pourrait résumer la ligne de ce Symbioz comme étant le mélange de l’avant du Captur avec l’arrière du Scenic E-Tech. Bien que ce serait très proche de la réalité, ceci masquerait les efforts faits pour moderniser la calandre. Associé avec un arrière moins chargé que celui du Scenic, ceci donne un résultat que je trouve particulièrement homogène et agréable… sans doute mon modèle préféré de la gamme (avec la Megane e-Tech).
Bien entendu, à assembler des éléments de styles déjà vus sur le reste de la gamme, on passe à côté de l’effet « whaou ! » qu’on attendrait pour un tout nouveau modèle.
À l’intérieur, c’est encore plus marqué. Là, aucun effet Whaou possible : c’est l’intérieur du Captur !
Alors ce n’est pas une mauvaise chose en soi, mais ce point pourrait bien faire basculer les indécis vers l’Austral. On retrouve donc le système OpenR Link avec Google intégré, son écran de 10,4 pouces (à la réactivité moyenne). Bref, ça fait le travail, et on espère que l’intégration d’Android Automotive permettra à Renault de proposer des mises à jour régulières et sur le long terme.
Passons maintenant derrière le volant
Le modèle mis à ma disposition est équipé de la motorisation full hybrid 145 (seule motorisation disponible pour le moment). En termes d’agrément, le moteur (1,6l atmosphérique de 94 chevaux, épaulé par un moteur électrique de 49 chevaux) ne fait pas de miracle. Avec un 0 à 100 km/h avalé en 10,6 secondes, oubliez toute notion de plaisir au volant. Surtout, je m’attendais à ce que le moteur électrique permette des relances plus franches.
En conduite coulée néanmoins, rien à redire, les passages de rapport sont plutôt discrets, la tenue de route est saine… et surtout l’ensemble se veut hyper sécurisant.
Verdict
Ce Symbioz est esthétiquement réussi… mais sans pour autant se démarquer des autres productions Renault. Côté finitions, il n’y a pas de lacune, mais sans pour autant être particulièrement flatteur. À la conduite, les performances sont suffisantes, sans jamais arriver à décrocher un sourire au conducteur.
Bref, le Symbioz est l’exemple même de la voiture moyenne : vous ne lui trouverez aucun défaut, mais elle ne se démarque pas non plus par ses qualités.
Reste l’aspect budgétaire.
À 34.900 €, la version d’entrée de gamme se montre correctement équipée. Notre version Esprit Alpine, facturée 36.400 € n’ajoute que des éléments esthétiques (jantes 19 pouces, sièges sports…) dispensables. Encore au-dessus à 37.900 €, l’Iconic est plus intéressante et justifie parfaitement son surcout (ajout du régulateur de vitesse intelligent, de la caméra 360, des sièges électriques…).
En supplément de ces versions, le catalogue d’options n’est pas extrêmement fourni et se résume à la HIFI Harman Kardon (1000 €) et au toit en verre opacifiant Solarbay, déjà vu sur le Scenic (1500 €).
Niveau consommation, Renault annonce pouvoir atteindre les 1000 km d’autonomie de son réservoir de 48l, pour 4,6l/100 km sur le cycle WLTP. Lors de l’essai, sans ménager ma monture, et en abusant de la climatisation, j’étais plus proche des 5,5l/100 km. Dans tous les cas, avec 106g CO2/km, le Symbioz échappe au malus écologique.
La concurrence
Concernant la concurrence, le moins que l’on puisse dire est que l’offre est pléthorique. Du Peugeot 3008 au Dacia Duster, en passant par le Skoda Karoq et Nissan Qashqai, le Symbioz risque d’avoir du mal à se démarquer. Et c’est justement là que son manque de personnalité risque d’être un sérieux handicap.