Depuis l’arrivée de Xpeng en Europe, j’entends beaucoup de bien de cette jeune marque chinoise et notamment de son modèle phare : le G6. Avec ses allures de Tesla Model Y (le nom est lancé), et ses données impressionnantes sur le papier, j’avais hâte de m’en faire une réelle idée. Ce G6, je ne l’ai pas essayé juste sur 1h ou 100 km, j’ai pu le tester sur un long trajet, que j’effectue souvent, et pendant une semaine complète !
Direction la Provence à bord de ce Xpeng G6 long Range.
Le design : sobre et fonctionnel
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce Xpeng G6 est conçu pour plaire au plus grand nombre. Pas de design clivant ou de formes osées, c’est un design tout en rondeur et consensuel que je découvre. Ce n’est pas désagréable, ce n’est pas non plus un immense coup de cœur : ça fait le job ! Ses lignes fluides et épurées sont là, avant tout, dans le but de servir l’efficacité avec un Cx de 0,248. À l’avant, la calandre est pleine et les phares LED sont effilés et reliés par une barre lumineuse.
À l’arrière, même logique avec une barre lumineuse sur toute la longueur et des feux intégrés au design de façon assez minimaliste, mais ça marche bien. Mon angle préféré est clairement le 3/4 arrière avec ce montant C pouvant rappeler un Porsche Cayenne coupé.
Son design réussi permet de ne pas donner une impression de grande longueur et pourtant ce G6 mesure tout de même 4,75 m de long, pour 1,92 cm de large et un empattement de 2,89 m. Oui, c’est grand et ça me vaudra quelques sueurs froides dans les petites ruelles étroites de certains villages provençaux. Si sur le papier ce G6 fait partie des SUV, dans la pratique, il n’a rien d’un SUV avec une garde au sol de berline et une position de conduite légèrement surélevée.
On ne va pas se mentir, en voyant le Xpeng G6 on comprend tout de suite quelle est sa cible : le Tesla Model Y ! Même gabarit, même esprit, c’est celui qu’il faut « abattre » !
À l’intérieur : beaucoup d’espace
Tout comme l’extérieur, le design intérieur ne révolutionne pas le genre, mais reprend en gros tout ce qu’il se fait de mieux en ce moment chez ses concurrents. Encore une fois, aucun choix clivant, mais des formes épurées et fluides avec tout ce qu’il faut, où il faut. Il faut bien le reconnaitre, j’ai été très surpris (en bien) par la qualité de la finition et des matériaux choisis. On flirte clairement avec le premium et j’ai beau chercher, je ne trouve rien à redire. C’est bien fait et bien pensé !
L’immense toit panoramique offre une belle visibilité dans l’habitacle (ma fille a adoré), les sièges en cuir synthétiques sont ventilés et chauffants. Au centre du tableau de bord prend place un écran central de 15 pouces, réactif et intuitif, qui contrôle presque toutes les fonctions du véhicule. Je n’ai pas pu tester l’application mobile, n’ayant pas eu l’accès donné à l’application iPhone.
Bon, soyons sérieux, le loup doit être quelque part, dans l’info divertissement sûrement ? Et bien non !! Contrairement à MG par exemple, aucun bug ou gros problème de traduction, c’est fluide, ergonomique et assez logique. C’est limite trop complet tellement il est possible de tout paramétrer : le ressenti du volant, de la pédale de frein, d’accélérateur etc… On peut passer des heures à tenter de tout paramétrer et tout découvrir dans les menus. Certains vont adorer, moi j’aime la simplicité et que ça fonctionne vite et bien, sans trop se prendre la tête.
Cette interface Xmart OS, enrichie par des mises à jour OTA (Over-The-Air), s’avère à l’usage facile à apprivoiser, avec des raccourcis pratiques pour les réglages essentiels comme la climatisation ou les rétroviseurs. Je regrette néanmoins l’absence de boutons physiques pour les réglages essentiels.
Spotify est intégré, ainsi que Youtube (qui fonctionne en roulant) et on peut ajouter différentes applications issues du catalogue d’appli. À noter l’excellente sono maison, 18 haut-parleurs , qui vous « plonge » dans la musique avec un excellent rendu.
Les places arrière offrent beaucoup d’espace, y compris pour les grands gabarits et le coffre de 571 l permet de partir en famille sans se limiter. Il n’y a pas de frunk à l’avant.
Performances, autonomie, consommation : un concurrent de taille
Cette version Long Range du XPeng G6 embarque une batterie de 87,5 kWh, offrant une autonomie WLTP de 570 km. Il est animé par un moteur de 282 ch (440 Nm de couple) et affiche un 0 à 100 km/h en 6,2 secondes. La vitesse max est de 200 km/h. Bref, ça pousse bien et ça permet de vous sortir de n’importe quelle situation en toute sécurité.
Plus que l’autonomie déjà conséquente, c’est l’architecture 800 V qui permet de prendre la route, pour de longs trajets, en toute sérénité. Celle-ci permet une recharge rapide juqu’à 280 kWh et une recharge de 10 à 80% en moins de 20 minutes. Des chiffres testés et approuvés entre Strasbourg et Montélimar. Sur ce trajet que je connais par cœur, j’ai effectué les mêmes arrêts qu’avec ma thermique. Le Xpeng a passé plus de temps à nous attendre sur les aires de repos que l’inverse. Il faut dire que sur cette autoroute, les chargeurs grande puissance Electra, Ionity et Total Energies ne manquent pas. À aucun moment, je n’ai ressenti le « stress de l’électrique ».
Petite anecdote amusante : pendant les recharges, j’ai été abordé par plusieurs « collègues électriques » qui délaissaient leur Model Y ou ID.3 pour venir voir le G6, qu’ils considèrent comme une réelle alternative au Model Y.
Question consommation, là encore l’efficience est au rendez-vous. Sans faire particulièrement attention, ma consommation tournait autour des 16 kWh toutes routes confondues (j’ai fait moins de 13 en ville et autour de 22 sur autoroute à 130). Il est possible de régler le mode de régénation (sans palette au volant malheureusement) sur 4 niveaux différents, dont un mode X-pedal qui se rapproche le plus d’une One Pedal (même si la voiture ne stoppe pas seule).
Au volant : oubliez le plaisir de conduite, appréciez le confort
Alors sur la route, ça donne quoi ce Xpeng G6 ? J’ai adoré et détesté à la fois, je vous explique.
Déjà cette G6 n’est pas faite pour être brusquée. Avec 2 tonnes sur la balance et un réglage de suspensions très typé confort, il vaut mieux adopter une conduite cool.
La suspension indépendante, bien que passive, absorbe efficacement les irrégularités de la route. Les énormes pneus Michelin Pilot Sport EV de 20 pouces et 235 de large ne viennent pas contrarier ce confort et offrent une excellente adhérence. Les 4 modes de conduite et de régénération permettent une personnalisation appréciable, mais je me suis rendu compte que j’ai essentiellement roulé en mode Eco que j’ai trouvé parfait pour tous les jours.
Ce que j’ai adoré, c’est le confort : quel que soit l’état de la route, ce G6 vous emmènera dans un confort royal et dans un excellent silence grâce à l‘insonorisation particulièrement efficace. Les ADAS dans l’ensemble fonctionnent très bien, surtout la fonction de stationnement automatique dont j’ai largement abusé. La voiture est dotée de caméras de tous les côtés. Vu le gabarit et la mauvaise visibilité au volant, c’est très pratique de se reposer sur « l’intelligence » de la voiture pour se garer sans aucun risque.
La G6 brille ainsi par ses aides au volant. Le système XPilot 2.5, avec ses 29 capteurs, caméras et radars, offre une assistance à la conduite avancée efficace même si elle manque de fluidité dans certaines circonstances. Sur Plus de 2000 km au volant, à aucun moment, je n’ai eu un « coup tordu » de la part de ce système.
Ce que j’ai détesté, c’est la direction : elle est beaucoup trop aseptisée, avec aucun ressenti au volant. J’avais comme l’impression d’avoir une multitude de filtres entre la route et moi. Ok, je ne m’attendais pas à être au volant d’une BMW ou une Porsche, mais sur ce Xpeng, le rendu est assez terrible. Ce n’est pas du tout dangereux, mais ça vient vraiment gâcher le plaisir de conduite. Et comme le volant à une forme pas du tout ergonomique, avec cette large bande horizontale qui empêche une bonne prise en main, ça n’aide pas à avoir un bon ressenti de la route. C’est un sentiment très personnel, certains ne seront pas du tout dérangés par cette direction, question de goût.
Un rapport qualité-prix imbattable et surprenant
Affichée à partir de 46 990 euros, ce XPeng G6 Long Range est très proche des tarifs du Tesla Model Y Long Range (47 484 euros). Il offre un équipement de série pléthorique, une qualité de fabrication proche du premium et une garantie étendue à 8 ans/160 000 km, un argument de poids pour une marque dont on n’a encore que peu de recul sur la fiabilité. Le Xpeng G6 est également disponible en version Standard Range et AWD Performance.
Même si ce XPeng G6 Long Range n’est pas parfait (cette direction !!). Il impressionne par ses prestations : autonomie, charge ultrarapide, confort… Face au Tesla Model Y, il se positionne comme une alternative crédible à l’heure où il ne fait pas bon rouler en Tesla.
J’ai hâte maintenance d’essayer le vaisseau étendard de la gamme, le G9 et de voir comment cette jeune marque très prometteuse va évoluer dans le futur.