En 2013, BMW lançait la I3, une petite citadine électrique survitaminée qui montrait tout le savoir-faire de BMW en termes de conception durable d’un véhicule.
En effet, entre châssis aluminium, habitacle en fibre de carbone (en pratique du plastique renforcé avec de la fibre de carbone) pour garder une masse contenue, et l’utilisation de matières recyclées (par exemple pour les sièges), il s’agissait presque plus d’un manifeste que d’une automobile.
Il n’empêche que 8 ans plus tard, l’I3 est toujours là… mais le marché de la voiture électrique a, par contre, considérablement évolué.
En effet, alors qu’en 2013, 2 modèles (Renault Zoé et Nissan Leaf) représentaient en France 80% des ventes de voitures électriques (pour un marché de moins de 750 voitures électriques vendues mensuellement). Nous sommes aujourd’hui à 17.000 voitures électriques vendues tous les mois, soit plus de 10% des ventes de voitures électriques.
Autant dire qu’avec une telle croissance du marché, l’approche des constructeurs évolue considérablement.
En effet, à côté des voitures atypiques (comme l’était la I3… et comme l’est l’iX dont je vous parlerai plus tard), il faut des voitures plus consensuelles, plus classiques !
Et voici la BMW I4
Justement, cette BMW I4 rentre dans cette dernière catégorie.
Ainsi, contrairement à ce que pourrait laisser penser son patronyme, elle n’est pas une grande sœur de la I3. Non, elle est « juste » une BMW Série 4 électrifiée.
Alors n’y voyez rien de péjoratif, puisque du coup, on retrouve les lignes magnifiques de la Série 4. On retrouve aussi son habitabilité tout à fait correcte à l’avant… plus mesurée à l’arrière.
Enfin bref, en regardant cette I4, hormis l’absence de sorties d’échappement, dur de deviner qu’au lieu de brûler du Sans-Plomb, ce coupé 4 portes tourne grâce à la fée électricité.
A l’intérieur, les différences avec la Série 4 sont plus marquées, avec cet immense double écran central incurvé (pour être orienté vers le pilote, comme il se doit dans une BMW) qui attire tout de suite l’œil.
Il permet de contrôler toutes les fonctions de la voiture, mais heureusement, BMW l’a accompagné de la commande vocale et du bon vieil IDrive. De sorte que sans être noyé dans les boutons, vous avez toujours plusieurs manières possibles pour activer les fonctions (et si vous êtes comme moi et que vous n’aimez pas trop tendre le bras pour manipuler un écran tactile en conduisant, vous apprécierez de pouvoir vous rabattre sur l’IDrive).
Pour ce qui est de la finition, elle est toujours irréprochable. Et notre modèle du jour, avec son cuir marron fait vraiment son petit effet.
Un petit moteur d’entrée de gamme ?
Vous savez comment sont les (grands) enfants : à toujours regarder les modèles les plus gros, les plus puissants, les plus rapides etc…
Du coup, c’est avec une petite déception que je regarde les clefs de ma I4 eDrive 40 qu’on me tend alors qu’il y avait tout un tas de I4 M50 sur le parking !
Donc, je devrais me « contenter », pour cet essai, d’une puissance de 340 chevaux. Bon, en contrepartie, au moins, j’ai une « vraie BMW » (autrement dit, une propulsion) et une masse 170 Kg plus contenue que mes collègues avec leurs M50 (544 chevaux, via deux moteurs, un sur chaque essieu). Il me reste quand même 2125 Kg à déplacer… mais avec un 0 à 100 Km/h en 5,7 secondes et une VMax à 190 Km/h (3,9 secondes et 225 Km/h sur la M50), ça devrait quand même le faire.
Pour s’en convaincre, direction la région de Saumur et l’Abbaye Royale de Fontevraud. Notre chemin mélange routes départementales et autoroutes.
Les premiers kilomètres se font à l’allure réduite d’une circulation parisienne un samedi matin. C’est-à-dire sans embouteillage, mais sans non plus réussir à atteindre les 80 Km/h trop souvent… à cette vitesse, on apprécie le confort exemplaire de cette I4, la sonorisation Harman Kardon, tout autant que les assistances de conduite (régulateur de vitesse adaptatif avec fonction Stop & Go). Bref, malgré l’heure matinale, le début du trajet se déroule dans une grande tranquillité et on sent que les kilomètres vont pouvoir défiler sans fatigue. D’ailleurs, des kilomètres, l’ordinateur de bord m’annonce que je peux en parcourir 470 (pour une autonomie WLTP de 585 Km, contre 513 Km pour la M50). Le thermomètre est tout juste au-dessus de 0 degrés et le froid n’est pas vraiment favorable à l’autonomie des voitures électriques.
D’ailleurs, vu le rythme très modéré de notre première partie de trajet, cette autonomie (dont le calcul dépend entre autres du parcours précédent effectué par la voiture) aura bien du mal à baisser. Un coup d’œil à ma moyenne de consommation pour confirmer : 16,4 kWh/100 Km.
Consommation : 16,4 kWh/100 Km
Impressionnant (puisque les données constructeurs évoquent 16,3 kWh) !
Pour mieux situer les choses, il faut savoir qu’une I3s, avec son châssis en aluminium et l’utilisation de fibres de carbone qui lui permettent de contenir sa masse à 1365 Kg est, elle aussi, donnée pour une consommation de 16,3 kWh. Bref, en 8 ans, le gain d’efficience est tel que notre I4 arrive à proposer la même consommation, malgré ses 750 Kg de surpoids, ses 160 chevaux de plus, tout en proposant 230 Km d’autonomie en plus.
Et ce, alors que la base technique n’est pas spécifique à l’électrique (comme en atteste le tunnel de transmission).
Certes, certains concurrents font mieux, mais ce qu’il faut surtout retenir c’est que sur nationale, la batterie de 84 kWh (80 kWh utiles) vous permettra de tourner autour des 500 Km d’autonomie.
Sur autoroute en revanche, on consomme assez logiquement plus, et de mon côté, la moyenne de l’essai finira par se stabiliser juste en dessous des 20 kWh/100 Km, indiquant une autonomie sur autoroute un peu en dessous de 400 Km.
Bref, avec une telle autonomie, et l’accès aux bornes de charge rapide Ionity qui permettent une recharge (de 10% à 90% de batterie) en 35 minutes, les longs voyages peuvent sans problème s’envisager et cette I4 peut facilement devenir l’unique véhicule du foyer !
Moins, c’est bien !
Au début du billet, je vous ai dit que j’avais été déçu de prendre les clefs de cette « version d’appel » de la I4. Et bien l’essai m’a rapidement fait changer d’avis !
Je ne vous vanterai pas les bienfaits de la propulsion car avec ses plus de 2 tonnes, il semble bien difficile d’essayer de drifter avec cette I4 eDrive 40. Néanmoins, en adoptant une conduite dynamique (à défaut d’être sportive), j’ai été bluffé par le comportement. Un châssis extrêmement sain, avec une tenue de route exemplaire. Mieux, et plus étonnant, un freinage efficace qui arrive à faire oublier la masse. Certes, on ne dispose pas des suspensions pilotées, mais le compromis adopté ici est intéressant : ferme à souhait pour inciter à la conduite sportive, il sait prévenir quand on commence à aller trop vite et nous invite gentiment à baisser le rythme. Tout en rappelant qu’avec son 0 à 100 Kmh en 5,7 secondes, vous êtes à un niveau d’accélération qui se situe entre la M3 E36 et la M3 E46 (qui driftent, elles !)
Au final, je suis content d’avoir pu l’essayer car cette version est hautement recommandable… et à moins de 60.000 €, sous réserve de ne pas prendre d’options, vous pourrez même encore bénéficier du bonus écologique, ramenant le tarif quasiment au niveau d’une 420i.
Il ne me reste plus qu’à rendre les clefs et à aller essayer la iX…
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