En 2020, Peugeot coiffait sa gamme avec une sportive de 360 chevaux, capable de rivaliser avec certaines productions des premium germaniques (on pensera aux C43 AMG ou aux M340i) : la 508 PSE.
Je n’avais malheureusement pas eu l’occasion d’en prendre le volant. C’est pour cela qu’en recevant l’invitation pour essayer la phase 2, j’ai sauté sur l’occasion sans la moindre hésitation.
C’est ainsi que je me retrouve à Malaga pour essayer… le nouveau Peugeot e-2008 !
Nouvelle Peugeot e-2008
Et oui, avant de prendre le volant de la PSE, prenons le temps de faire quelques tours de roues à bord de cet e-2008 restylé.
Evacuons tout de suite la question du style, cette phase 2 n’évolue qu’à la marge par rapport à la version précédente. A l’extérieur, on change la signature lumineuse, et à l’intérieur pas grand chose. A vrai dire, bien que j’aurais aimé un peu plus de prise de risque de la part du constructeur sochalien, le 2008 reste néanmoins tout à fait désirable et actuel.
Attardons nous plutôt sur ce qu’il se passe sous le capot, car c’est là que les changements sont les plus marquants.
Tout d’abord, le moteur, qui passe de 136 à 156 chevaux (pour un couple identique de 260 Nm) promet un regain de dynamisme, tout en consommant légèrement moins (15,2 kwh/100Km au lieu de 15,9). Le tout, avec une batterie qui passe de 46,3 Kwh à 48,1 Kwh nous permettant d’espérer une autonomie de plus de 400 Km (406 Km lors du cycle d’homologation WLTP) au lieu des 340 Km réalisés avec l’ancien moteur (qui reste au catalogue).
Alors, les sensations de conduite ?
Je dois bien avouer que je suis resté sur ma faim… bien entendu, on retrouve le plaisir d’avoir le couple disponible à tout moment, comme sur toute électrique. On retrouve les bonnes qualités routières du 2008, avec des suspensions moins fermes, plus confortables que sur la 208, au détriment du toucher de route, moins précis. Mais j’ai beau chercher, le gain de puissance n’est absolument pas perceptible au volant. Certes, la fiche technique s’empressera de me faire mentir, puisque le 0 à 100 gagne 0,8 secondes (9,1s au lieu de 9,9s), idem pour l’exercice du 1000 m départ arrêté. Mais en fouillant un peu plus, on se rend compte que les chiffres de reprise sont les mêmes pour le passage de 30 Km/h à 60 Km/h (2,3 secondes) et que c’est au delà de 60 Km/h que le nouveau moteur se montre un peu plus vaillant.
Lors de notre essai sur les petites routes andalouses, la consommation de l’ordre de 15 kwh/100 Km ne m’a pas semblé réellement marquer le pas par rapport à l’ancienne version, mais un test sur une plus longue distance serait nécessaire pour vraiment conclure.
Toujours est-il qu’on retrouve une agréable capacité de charge rapide à 100 kw, qui ne feront peut-être pas de ce e-2008 le véhicule idéal pour partir en vacances, mais les longs trajets ne lui feront néanmoins pas peur.
Reste la question du tarif…
Avec un billet d’entrée juste au dessus des 40.000€, et jusqu’à 45.000€ pour notre version 156 chevaux en finition GT, cette e-2008 n’est pas donnée. Notre version d’essai se paie même le luxe d’être affichée au même tarif qu’une Tesla Model Y Propulsion, pourtant plus performante, plus spacieuse et disposant d’une meilleure autonomie.
Alors pour qui cette e-2008 ?
Tout d’abord pour ceux qui ont suffisamment besoin d’un SUV pour tourner le dos à la e-208, tellement plus dynamique et agréable à conduire. Mais aussi, à ceux qui seraient rebutés par l’ergonomie minimaliste d’une Tesla et qui accepteraient quelques menus sacrifices sur l’autonomie ou les capacités de recharge.
Vous pourriez aussi être tentés par les cousins, dont le récents Jeep Avenger, récemment élu voiture de l’année 2023. Avec son look de baroudeur, son tarif plus bas… mais un intérieur moins qualitatif !
Nouvelle Peugeot 508 SW PSE
Rendons les clefs de l’e-2008 pour prendre le volant de la 508 SW PSE.
Alors pour ceux qui ont bonne mémoire, en 2019, j’avais beaucoup apprécié la 508. Que ce soit au niveau du design intérieur ou extérieur, voici (enfin) une française qui n’a pas à rougir face aux allemandes ou aux italiennes. L’agrément de conduite n’était pas en reste, avec une belle agilité… Mais malheureusement, j’avais à l’époque regretté que l’offre de motorisation plafonne à 225 chevaux…
La version PSE hybride de 360 chevaux au look assez démonstratif était ensuite sortie, mais dont je n’avais pu en prendre le volant : chose réparée sur cette version restylée de la 508.
Changements dans la continuité
Avant de prendre le volant, essayons de contenir notre impatience en faisant le tour du propriétaire. Comme sur le 2008, qu’il est dur de faire évoluer un modèle dont le coup de crayon initial tenait déjà du coup de génie. Néanmoins, 4 ans c’est long et Peugeot s’est montré un peu moins timide dans le restylage de sa berline que dans celui de son petit SUV. Tout commence par le nouveau logo de la marque sur la calandre… mais aussi par toute la calandre qui évolue et donne un sérieux coup de jeune à l’ensemble. Le spoiler avant, s’il est toujours présent, se montre aussi plus discret en limitant les touches de jaune fluo (caractéristiques de l’ancienne version). Certains pourront regretter ce point qui donne un côté plus sage à la nouvelle arrivée.
A l’arrière, les feux s’inclinent pour affiner l’ensemble. Fini les « feux de Mustang », au bénéfice d’une identité plus personnelle.
A l’intérieur par contre, c’est le statut quo (ou presque, on verra plus bas que le diable se cache dans les détails).
Au volant de la Peugeot (de route) la plus puissante de l’histoire
Et puisque l’intérieur ne bouge pas, on va gagner du temps et sauter derrière le volant. Instrumentation tournée vers le conducteur, petit volant… on est directement mis dans les conditions idéales pour tester le dynamisme de notre sportive du jour. Là, premier constat, qui ne m’avait pas sauté aux yeux au premier abord : la disparition du levier de vitesse !
Alors, non seulement, je trouve le choix discutable, mais en plus, mettre la molette (qui remplace le levier) à côté du bouton pour sélectionner le mode me semble être vraiment une mauvaise idée. Sans doute qu’on doit s’y faire, mais me retrouver en Neutre en essayant de passer en mode Sport, c’est assez énervant ! Vivement une mise à jour de l’ergonomie… à venir sur le futur 3008.
Mode sport sinon rien
Une demi journée pour jouer avec la 508 PSE, autant dire qu’on va se faire plaisir. Au diable les économies de batterie et voyons ce qu’elle a dans le ventre cette lionne ! Alors j’enclenche le mode sport et j’accélère sur ces petites routes Andalouses…
Les suspensions font preuve d’une souplesse assez inattendue. On enchaine les virages sans trop sentir la masse (1950 Kg tout de même), mais avec un léger manque de précision assez surprenant pour une Peugeot sportive.
Premier dépassement : en appuyant franchement sur l’accélérateur, je suis à nouveau surpris. La puissance est délivrée de manière très progressive, sans jamais brusquer ni la voiture, ni le pilote.
Alors on hausse le rythme…
Le moteur n’est absolument pas rageur, les virages s’enchaînent avec une parfaite neutralité (ni survirage, ni sous-virage)… et là, je commence à me rendre compte que j’ai juste fait une erreur de casting.
Erreur de casting
Je suis monté dans cette 508 PSE en m’attendant à en découdre avec de la BMW M ou de la Mercedes AMG… quelle erreur ! Ne tournons pas autour du pot, Peugeot n’a pas créé une sportive.
Donc, non, cette PSE n’est pas la digne descendante des GTI de notre enfance, les attributs aérodynamiques nous ont induit en erreur, de même que la communication de Peugeot avec les références au programme 9X8 des 24 heures du Mans.
En réalité, il faut aborder cette 508 PSE comme une GT : une voiture capable de vous faire parcourir de grandes distances rapidement, mais en vous garantissant le meilleur confort possible, en vous impliquant, mais sans vous fatiguer. Bref, c’est une voyageuse au long cours.
Finalement, cette 508 PSE n’est donc pas la descendante des GTI, mais serait plutôt l’héritière des 406 V6, plus connues pour l’onctuosité de leur 6 cylindres que pour leurs chronos.
Et le porte-monnaie ?
Au niveau tarif, à 70.000€, quelles sont les alternatives ? La meilleure concurrente proposant le même niveau de confort et de performances serait la Volkswagen Arteon R de 320 chevaux. Mais avec 198g de CO2 sur l’homologation WLTP, il va sans dire que la facture finale fera immanquablement pencher la balance du côté de la berline française. En allant voir du côté des premium allemands, si une BMW M340i sera plus chère (avant même de passer par le catalogue des options et par la case malus), la concurrente la plus sérieuse est peut-être la BMW 330e qui s’affichera à un tarif comparable une fois optionnée et passera aussi à côté du malus mais en étant un peu moins puissante… Un comparatif entre les deux modèles pourrait être très intéressant (si les équipes de Peugeot et de BMW me lisent…)