Après l’#1 et l’#3, Smart continue d’alimenter sa nouvelle gamme avec un tout nouveau SUV familial.
L’#5 est leur premier véhicule sur le segment C, mais aussi la plus grande voiture jamais produite par le constructeur allemand. Il est vrai que placer « Smart » et « familial » dans la même phrase est quelque peu étrange, mais est-ce que pour autant ces mots sont incompatibles ? C’est ce que nous sommes allés vérifier sur les hauteurs du Lac d’Annecy !
Caractériel
La première chose qui frappe lorsqu’on aperçoit l’#5, c’est sa nouvelle identité. En effet, on dit au revoir aux bandeaux lumineux de l’#1 et #3 qui mêlaient visuellement les deux modèles à la gamme EQ de Mercedes-Benz. Ici, on retrouve de nouveaux codes stylistiques propres à Smart et ça commence par des feux Matriciels arborant des « ovales ». On va les retrouver tout autour du SUV, comme sur ces bandeaux lumineux revisités. Cet élément de design se retrouve pratiquement sur tous les nouveaux véhicules. Ce qui était innovant à l’époque devient presque lassant à la longue.
Pour apporter une touche de nouveauté à cette pièce, Smart a décidé d’y ajouter de la structure avec ces ovales illuminés. On aime ou on n’aime pas, mais on ne peut pas enlever le fait que cela confère une identité forte à l’#5. Si les angles restent arrondis, le dessin global du véhicule affiche un air de robustesse et de maturité. Impression accentuée avec notre finition Summit Edition s’inspirant du off-road avec une teinte spécifique : le Vert planète mat. Cette finition reprend les boucliers de la finition BRABUS, plus sportifs que ceux des versions standards qui optent pour un look baroudeur avec des inserts en gris alu.
Le profil, particulièrement lisse, surplombe les jantes sculptées de 20″ de notre finition. Les rétroviseurs se vêtent d’une peinture de couleur or se mariant parfaitement au kaki. Or que l’on retrouve tout autour du toit panoramique (venant de série) en suivant le prolongement du toit très rectangulaire. Sur cette finition, Smart propose des accessoires « off-road » telles qu’une galerie de toit et une échelle latérale afin d’y accéder plus facilement. La face arrière est, elle, pratiquement symétrique à l’avant puisqu’on y retrouve le nouveau bandeau lumineux ainsi que le même style de bouclier.
Ce qui est top avec Smart, c’est qu’ils proposent toujours un choix très varié de configurations et de teintes colorées ! Sur cet essai, j’ai aussi eu l’occasion de prendre en main la version BRABUS qui adopte un look résolument plus sportif. Pour cause, cette teinte noire accompagnée de détails rouges et de jantes de 21″ qui, je trouve, ressemblent à celles de la C63 AMG Black Series, ce qui n’est pas un reproche. L’habitacle opte pour une combinaison classique, mais efficace, noire et rouge. Les touches Alcántara renforcent d’ailleurs davantage cet esprit racé.
La famille s’agrandît
L’habitacle de la Summit se tourne vers quelque chose de plus raffiné. La sellerie en cuir, de couleur Olive, rappelle la teinte extérieure et ramène l’esprit off-road à l’intérieur. Je dois vous avouer avoir eu un faible pour cette couleur, très originale, qui se retrouve sur le volant bi-ton ou encore sur les panneaux de portes entièrement moussés ! Cela se fait de plus en plus rare, je ne m’attendais pas à retrouver ça ici. C’est aussi le cas de la partie arrière de la console centrale intégralement recouverte de cuir Olive. Ce sont ces petits détails qui font la différence dans la qualité de finition. Car globalement, la qualité d’assemblage est bonne, et ce, même en ayant quelques zones en plastique dur.
À bord, le gap avec les précédents modèles est notable. Ici, c’est mieux agencé et surtout plus technologique. Impossible de passer à côté de la double dalle de 13″ OLED partagée entre le conducteur et le passager. Le système d’info-divertissement est à présent plus ergonomique grâce à l’ajout de raccourcis physiques sur le côté gauche de l’écran. Des raccourcis personnalisables, en partie basse, permettent également d’accéder à n’importe quel menu avec facilité.
Différentes applications sont téléchargeables et il est même possible de regarder des films via deux plateformes de streaming. Pratique pour le passager avant qui pourra connecter un casque bluetooth directement sur son écran dédié afin de s’occuper sur les longs trajets. Bien évidemment, Apple CarPlay et Android Auto sont de la partie pour les adeptes du téléphone portable. Par ailleurs, ces derniers pourront être chargés à l’aide des recharges par induction sur supports ventilées.
Le compteur numérique de 10,25″ est à présent plus grand que sur #1 et #3. Celui-ci affiche les informations liées à la conduite et permet également d’afficher la navigation en plein écran, au cas où les infos affichées sur le grand affichage tête-haute à réalité virtuelle ne sont pas suffisantes.
L’avantage d’avoir une voiture plus grande est le gain de place. Cet #5 accueille les passagers arrière avec aisance. L’espace aux genoux est plus que généreux et le toit rectangulaire contribue à une hauteur sous plafond très correcte, et ce, même pour mon mètre 84. Autre point fort, malgré la batterie située sous le plancher, les jambes sont bien soutenues et reposent entièrement sur la banquette, ce qui n’est pas le cas de toutes les électriques. La luminosité à bord apportée par le toit panoramique est appréciable et nous avons noté que les finitions ne sont pas négligées puisque c’est également moussé à l’arrière.
Le coffre propose lui un volume de chargement de 630 L dont 122 L situés sous le plancher, dans lequel un renfoncement permettra facilement d’y ranger un sac ou les câbles de recharge. Cela dit, ceux-ci peuvent être stockés dans le frunk de 72 L sur les propulsions ou 43 L sur les 4 roues motrices. Une fois la banquette, divisée en 40/60, rabattue, c’est 1530 L qui s’offrent à vous. La trappe à ski permettra d’en transporter facilement lors des séjours en montagne.
Sous le capot
Smart frappe fort, puisque l’#5 a droit à une plateforme 800 V et des recharges super rapides, du moins à partir de la finition Pro+.
En effet, la finition Pro, et ses 340 ch sur les roues arrière, est la seule à disposer d’une plateforme 400 V et de la petite batterie de 76 kWh bruts, offrant tout de même jusqu’à 465 km d’autonomie en cycle mixte WLTP. La charge est bridée à 11 kW en Type 2 et 150 kW en DC. De quoi réaliser des charges de 10 à 80 % de 8h30 ou 30 minutes en DC. Ce qui est raisonnable, mais bien moins intéressant que ce que nous propose la plateforme 800 V qui équipe toutes les autres finitions.
Celle-ci embarque une grande batterie de 100 kWh brut offrant jusqu’à 590 km d’autonomie en cycle mixte WLTP. La puissance de charge est démesurée puisqu’elle atteint un pic de 400 kW (423 kW mesurés) afin d’offrir une charge de 10 à 80 % en 18 minutes. Sachant qu’en réalité, on est plus proche des 15 minutes. C’est l’une des plus rapides du marché ! À cette vitesse, on n’a même plus le temps d’aller chercher un café sur les aires d’autoroutes. En Type 2, elle plafonne à 22 kW et charge en environ 5h30.
Notez que le V2L, permettant d’alimenter un appareil externe ou votre maison à l’aide de la batterie de la voiture, vient de série et que la pompe à chaleur est présente sur les modèles disposant de la plateforme 800 V.
Les puissances et les autonomies varieront en fonction des finitions :
- La Pro+ et Premium, toutes deux propulsion développent 363 ch et offrent l’autonomie maximale de 590 km en cycle mixte WLTP bien évidemment.
- La Pulse et Summit édition grimpent à 588 ch grâce au second moteur placé à l’avant les rendant donc 4 roues motrices. Leur autonomie maximale est annoncée pour 540 km WLTP.
- Et enfin, la BRABUS et ses 646 ch distribués aux 4 roues dont l’autonomie est également annoncée pour 540 km WLTP.
Sur la route
On est d’accord, autant de puissance ne sert pas à grand-chose. Mais, qu’est-ce que c’est amusant de se faire catapulter. C’est le terme qui exprime le mieux la sensation que j’ai eu à bord de cet #5, d’autant plus dans sa déclinaison BRABUS. Cette dernière s’équipe de suspensions plus fermes, mais ça n’en fait pas pour autant une sportive. En conduite dynamique, peu importe la version, l’#5 n’a pas réellement envie d’être bousculé en courbe. Il prend du roulis, se tasse et, à première vue, fait presque un peu peur. Mais en réalité, une fois que l’on ose le bousculer, il se montre tout de même sécurisant. On sent les 4 roues motrices travailler et nous aider à enrouler les virages.
Mais pour être franc, l’#5 n’a pas vraiment été pensé pour ça. Par contre, pour être confortable, ça oui ! Aucune finition ne dispose de suspensions pilotées ou pneumatiques, mais le tarage de ces dernières octroie un confort très plaisant sur tous types de route. Le double vitrage, des quatre vitres latérales, nous plongent dans une bulle de calme, du moins jusqu’à 110 km/h. Au-dessus, des bruits d’air se font entendre au niveau du pare-brise, très droit. Rien d’alarmant pour autant, cela se recouvre très bien par un peu de musique pouvant être diffusée par le système audio de série ou Sennheiser à 20 haut-parleurs doté de la technologie Dolby Atmos.
C’est donc une voiture que l’on va apprécier conduire calmement, au quotidien ou encore en direction des vacances avec toute la famille. D’autant plus qu’avec cette puissance de charge, les arrêts prévus à cet effet ne pénaliseront pas le temps de trajet ! Et ça, c’est un sacré avantage car même si l’#5 est un peu gourmand (25 kWh/100 à 130 km/h), les temps de charge sont courts, ce qui permet d’avoir un ratio intéressant. Il est possible de récupérer de l’énergie de deux manières. La première est à l’aide du frein régénératif, ajustable sur trois niveaux de puissance. Le second est un mode One Pedal, agréable à utiliser, allant jusqu’à l’arrêt.
Sur l’autoroute, on profitera d’ailleurs des aides à la conduite. Tout l’attirail est présent : régulateur adaptatif et prédictif (ralentissant à l’approche des ronds-points et des courbes serrées), maintient dans la file, lecture des panneaux, avertisseur d’angles morts, caméra 360° 3D, etc… J’ai juste noté que la lecture des panneaux est approximative, sur autoroute, elle détectait souvent du 110, ce qui me ralentissait automatiquement puisque mon régulateur adaptatif était réglé pour suivre les indications lues. Le maintient dans la file est, lui aussi, perfectible. Toutefois, après l’avoir notifié à Smart, ils m’ont indiqué qu’ils étaient au courant de ces lacunes et qu’une grosse mise à jour, prévue pour le mois d’août, allait venir corriger tout ça. Les clients réceptionnant leur #5 avant cette dernière seront prévenus.
Pour finir
Le tarif d’entrée est de 46 600 € pour la finition Pro. Mais, passer à côté de la plateforme 800 V serait dommage. Celle-ci vient avec la Pro+ affichée à 51 600 €. Pour la finition haut de gamme Summit Edition présentée ici, comptez 57 600 € ou 61 600 € pour la BRABUS. Aucune option n’est à ajouter aux prix annoncés hormis quelques teintes, même si la majorité sont offertes. C’est un point que j’apprécie chez Smart.
Smart propose ici un véhicule plus mature et caractériel que les deux précédents. On sent que c’est plus abouti. L’#5 se montre être une proposition intéressante en tant que véhicule familial, avec un énorme avantage sur les longs trajets grâce à la rapidité de ses charges, exemplaire sur le marché.