Lexus et moi c’est une grande histoire d’amour ! Mais lorsque que le LBX a été présenté je me suis posé une question : est-ce que ce SUV urbain ne sort pas trop des codes de la marque ? Je suis donc allé vérifier ça à Bordeaux afin de le découvrir ce qu’il a à offrir et vous le partager.
Européanisé ?
Après être parti à la conquête des États-Unis à la fin des années 80, avec leur luxueuse berline LS, Lexus s’oriente vers l’Europe en créant leur premier SUV de segment B. Conçu spécialement pour le marché Européen, Lexus mise gros avec ce nouveau modèle. En 2024, ils prévoient d’en vendre 25 000 en Europe dont 3 000 en France : soit 37,5 % de leur prévision de ventes dans l’Hexagone.
On se retrouve face à un petit SUV au look plus consensuel que ses grands frères. On perd les lignes coupées au couteau pour quelque chose de plus arrondi. Malgré cela, l’identité de Lexus est tout de même visible, notamment sur la grande calandre si caractéristique. En revanche, exit la signature lumineuse en « L », cette fois-ci, on retrouve des sourcils en virgule conférant un regard sportif au LBX. Cette sportivité est également accentuée avec ces fausses entrées d’air sur le bouclier qui élargissent visuellement le petit SUV de 4m19.
Vous avez surement remarqué la teinte de notre modèle d’essai. Il s’agit du Cuivre Basson, une belle teinte colorée qui côtoie jaune, bleu ou encore rouge au catalogue. Bien évidement, des teintes plus classiques et sombres sont aussi disponibles.
Les arches de roues en plastique brut surplombent les jantes de 17 ou 18″, comme ici sur notre finition haut de gamme « Cool ». C’est d’ailleurs sur cette atmosphère, comme Lexus appelle ses finitions, et sur « l’Émotion » qu’est proposée la peinture bi-ton avec le toit noir. Le profil est dessiné par trois lignes marquées qui ont pour but d’accentuer le dynamisme, ce que fait bien cette ligne partant de la porte qui fuit tout en créant le galbe de l’aile arrière.
Le bandeau lumineux, récemment déployé sur tous les nouveaux modèles de la gamme, est souligné par le monogramme Lexus écrit en toute lettre. En partie basse, le bouclier reçoit le même traitement qu’à l’avant avec de fausses sorties d’air.
Basé sur la plateforme GA-B, utilisée pour la gamme Yaris, ses proportions sont réussies grâce à un empattement plus long et un design plus « ramassé » que son cousin direct : le Yaris Cross.
Tout d’un grand
L’habitacle adopte le même traitement que l’extérieur, plus consensuel. On y retrouve une planche de bord assez linéaire dans laquelle est incrusté un bandeau de prolongeant jusque dans les panneaux de portes. Au centre de cette dernière est placé l’écran central de 9.8″. Intuitif et réactif, le système d’info-divertissement profite d’un GPS et permet d’afficher les flux et données de consommations, de paramétrer toutes les aides à la conduite ainsi qu’une multitude d’autres réglages liés au véhicule. Cet écran, bien incrusté dans la planche de bord, apporte également une touche de modernité à l’habitacle.
En termes de connectivité, il vous sera possible de profiter d’Apple CarPlay en sans fil et d’Android Auto en filaire en connectant votre smartphone à l’une des 3 prises USB-C proposées à l’avant. Deux autres sont situées à l’arrière afin que les passagers puissent charger les leurs. En revanche, il manque un raccourci afin de rejoindre directement le menu du véhicule lorsque le téléphone est connecté, dommage quand on sait qu’il est présent sur d’autres modèles de la marque. Peut-être que cela arrivera en mise à jour ?
Avec une taille de 12.3″, cette nouvelle instrumentation numérique fait son apparition et équipera dans le futur toute la gamme. Plus grand et de meilleure qualité, ce dernier est entièrement personnalisable et propose trois affichages différents. Il était temps que cela arrive, car il est vrai que l’ancien compteur digital n’était pas à la hauteur d’une marque premium.
Il peut être secondé par un affichage tête haute, compris dans le pack optionnel Advanced (détaillé plus bas), aux côtés, entre autres, du système audio Mark Levinson à 13 haut-parleurs.
Lexus a pour habitude de soigner leurs habitacles et une fois de plus, c’est le cas. Bien que l’on soit sur l’entrée de gamme de la marque, le soin apporté aux matériaux et à l’assemblage est excellent. Sur notre modèle d’essai, nous avions une sellerie en cuir semi-aniline et en suédine gris foncé surpiqué de cuivre, mais il est également possible d’opter pour un taupe, brun, blanc cassé ou plus traditionnel, noir. Sachez en revanche que chaque finition ne propose pas toutes les teintes. La seule imperfection notée dans cet habitacle est la rigidité de l’accoudoir central qui me parait un poil faiblarde. Tout comme le rangement dans les bacs de portes qui ne peut accueillir qu’une seule bouteille de 50 cl.
Heureusement, le bac sous la console centrale et le vide-poche, cachant le chargeur à induction, se montrent plus généreux.
L’habilité arrière est assez limitée et principalement prévue pour des enfants. De mon mètre 84, ma tête touchait le plafonnier et mes genoux le siège avant. Néanmoins, la banquette est confortable et moelleuse. Concernant le coffre, le volume de chargement est de 402 L ou 992 L une fois la banquette en 40/60 est rabattue. La version 4 roues motrices voit le sien amputé de 85 L pour un volume de 317 L.
Sous le capot
On retrouve le bloc moteur partagé avec la Yaris Cross légèrement réétudié, il s’agit du bloc 1.5 essence de 136 ch et 185 Nm de couple. Bien évidement ce moteur est couplé à la fameuse boite de vitesse CVT de Toyota qui permet de grandement baisser les consommations. Lors de mon essai, je tournais autour de 5 L/100 km contre les 4.6 annoncés pour la version 2 roues motrices. Le LBX est également proposé en 4 roues motrices sur les finitions Relax et Cool, sa consommation est donc légèrement supérieure : 4.8 /100. L’efficience est, comme toujours, excellente chez le géant japonais.
La batterie, située sous la banquette arrière, est différente de celle que l’on retrouve sur les Yaris et Yaris Cross. Elle adopte une technologie venue du flagship de la marque : le RX. C’est une batterie bipolaire, une technologie permettant un meilleur rendement de puissance dans une batterie plus petite et légère. Le délai de réponse lors de l’accélération est donc réduit afin d’offrir davantage de couple, plus rapidement, en plus de mieux régénérer la batterie lors des freinages.
D’ailleurs, sur ce LBX, nous n’avons pas de mode brake. Un frein régénératif, plus doux et réglable sur 5 niveaux à l’aide des palettes situées derrière le volant, le remplace.
Qui dit Lexus, dit confort
Lexus est en partie connue pour son confort de conduite. Ce LBX n’est pas en reste, ou presque. Dans l’ensemble très confortable, le LBX pêche dès lors que les déformations de la route deviennent plus importantes en devenant alors assez ferme. On perd ainsi son côté « smooth » que l’on a la majorité du temps. Mais globalement, il se montre très convaincant, au même titre que le confort auditif. L’insonorisation a été étudiée et améliorée par rapport au Yaris Cross. Ainsi, même le vrombissement du moteur dû à la boite CVT se fait discret et ne m’a pas interpelé.
Pour ce qui est des aides à la conduite, le LBX pioche son système (LLS+3) chez son grand frère RX, autant vous dire que l’on a quelque chose d’abouti et rassurant. Le maintien dans la voie est agréable, je n’ai pas noté d’à-coup important. Quant au régulateur adaptatif, il décélère tout en douceur lors des phases de décélération.
Comme expliqué plus haut, les consommations sont faibles. Sur la majeure partie de l’essai, j’étais en mode « Eco », le seul autre mode conduite en plus du mode « Normal ». Il n’y a pas de mode sport donc.
Alors ? Une vraie Lexus ?
Proposé à partir de 34 300 €, notre modèle d’essai, en finition la plus haute « Cool », est proposé à 47 200 €. Nous disposions de la teinte Cuivre Basson (facturée 1000 €) ainsi que du pack optionnel « Advanced », affiché au prix de 3400 €, incluants bon nombre d’options tel que la caméra 360°, l’affichage tête haute avec commandes tactiles au volant, le système audio Mark Levinson, le changement de fil automatique, le Park Assist ou encore l’avertisseur de circulation avant.
Pour répondre à ma question, et bien je dirais que oui. Malgré sa taille, Lexus a réussi à « nous faire du Lexus ». Le LBX est bel et bien un SUV urbain premium et malgré un tarif plus attractif que ses grands frères, il ne néglige pas l’atmosphère unique que l’on retrouve à bord des modèles de la marque.
Dans un marché très peu concurrentiel, Audi Q2 et DS 3 Crossback, le LBX peut même tâtonner le segment C comme le MINI Countryman avec sa clientèle chic. Reste à voir si ce dernier va plaire, mais je n’ai pas trop de doute sur ce point.