En mai dernier, j’ai eu l’opportunité d’assister au Grand Prix de Paris de Formula E avec le Team ABT Audi et Audi France. La veille j’avais pu rencontrer les pilotes du team : Lucas Di Grassi et Daniel Abt lors d’une soirée organisée à l’Audi City Paris. La légende du Mans, Tom Kristensen, était également de la partie en tant qu’ambassadeur de la marque aux anneaux.
Si les pilotes ont joué le jeu des photos et des autographes, on les sentait déjà « focus » sur leur week-end de course. Paris est certainement la course la plus prestigieuse du calendrier de Formula E. Il faut dire que le cadre est unique entre la Seine et Les Invalides, la vue depuis la piste est somptueuse ! La Tour Eiffel pointe ainsi son nez entre 2 courbes et en plus cette année la météo était au rendez-vous avec un beau temps printanier.
Le championnat de Formula E connait de plus en plus de succès. Cet été, 3 importantes arrivées ont été annoncées, toutes venant de l’autre côté du Rhin. C’est Audi qui a dégainé en 1er en annonçant leur arrivée officielle en 2018. Se basant sur la structure du team ABT présente depuis le lancement de la discipline, Audi sera le grand favori de la prochaine saison avec en tête de file Lucas di Grassi titré champion du monde 2017 Formula E.
C’est ensuite Porsche qui a annoncé son arrivée suite à leur arrêt du championnat WEC en LMP1 et des 24h du Mans. Mercedes a également annoncé son engagement suite à son arrêt du DTM. L’année prochaine, la Formula E présentera ainsi le plus beau plateau de grands constructeurs engagés dans un championnat du monde FIA. Un beau succès pour cette série à laquelle peu de personnes croyait à son lancement.
Mais revenons à cette course de Formula E de Paris. Arrivé sur le circuit j’apprécie dans un premier temps la super organisation (l’année dernière c’était loin d’être parfait). On sent que c’est un championnat du monde FIA tout est carré, pro et très bien indiqué.
J’ai la chance d’avoir un accès VIP me donnant accès aux meilleurs points du circuit. Je commence par la zone publique du village de la course. Plusieurs animations et stands présentent le championnat et les différents acteurs. Les constructeurs exposent ainsi leurs modèles dont bien entendu leur version électrique. Il y a déjà foule ce samedi matin, les parisiens sont au rendez-vous.
Direction ensuite l’espace VIP qui se situe dans le superbe cadre du musée Rodin. Les jardins abritent les hospitality des écuries, l’occasion de croiser du beau monde (Jean Todt, David Coulthard, Damon Hill…).
J’assiste aux essais Chronos du matin, je me place au bout de la ligne droite de départ dans la principale zone de freinage du circuit. Premier constat ça arrive fort, ça fait quand même du bruit et on entend les pneumatiques Michelin travailler dans les courbes. Le ressenti est très différent d’une course thermique classique mais ce n’est pas moins intéressant. Le plateau pilote est sacrément relevé avec un paquet d’anciens de la Formule 1 ou du WEC : Jean Eric Vergne, Sebastien Buemi, Nick Heidfeld, Stéphane Sarrazin, Loïc Duval, Esteban Gutierrez … Les pilotes testent les limites de freinage, et sont régulièrement obligés d’emprunter l’échappatoire en bout de ligne droite. Les temps sont hyper serrés, la concurrence est rude, la course promet d’être chaude.
Direction ensuite la Pit-lane pour observer les équipes travailler avant la course. C’est rare qu’on puisse approcher les voitures d’aussi près. Les pilotes sont abordables et on sent que tout la discipline est tournée vers le public. Les courses se déroulent essentiellement dans des grandes capitales à proximité des populations. La Formule E va chercher les spectateurs où ils sont, du coup le public présent est très varié : cela va du simple voisin venu en curieux au passionné pur et dur.
L’après midi place à la course. La procédure est originale puisque qu’il n’y pas de tour de chauffe. Partant arrêtées, les voitures n’arrivent pas très vite à la première courbe serrée mais les contacts sont omniprésents et feront des dégâts dans le peloton. Une belle lutte s’engage entre Buemi et Vergne pour la victoire. Malheureusement le Français heurtera un muret suite à un problème technique. Pour le team ABT Audi c’est clairement une course à oublier. Entre accrochages et abandons le résultat est loin d’être satisfaisant pour l’écurie allemande.
Que penser de ce championnat et des courses électriques ?
Pour ma part, j’ai beaucoup aimé ce premier contact avec la Formula E. On oublie rapidement le côté « électrique » pour se focaliser sur la course avec de vrais et grands pilotes et des luttes à tous les niveaux. Bien sûr, il manque encore des Watts et de l’autonomie à ces voitures, mais le spectacle est déjà au rendez-vous et l’intérêt sportif est bien présent. Et nul doute qu’avec l’arrivée des nouveaux constructeurs les voitures vont faire un bond spectaculaire en performances. L’évolution automobile est désormais à l’électrique et il est logique que les sports mécaniques se tournent vers cette technologie désormais incontournable.
Rendez-vous en 2018 pour assister à un nouveau Eprix de Paris qui promet d’être encore plus disputé et passionnant.