Vous savez déjà tous, Porsche est ma marque de coeur. Aussi quand on aime, on ne compte pas : après avoir essayé le Taycan dans ses versions 4 roues motrices Turbo S, Turbo et 4S au Mans, il me restait à découvrir la version, censée être « l’entrée de gamme », j’ai nommé le Taycan Propulsion. Autant vous le dire tout de suite, ce Taycan est la version la moins chère de la berline électrique de Stuttgart, mais il n’est en aucun cas un Taycan au rabais, bien au contraire.
Direction la belle région de Reims pour prendre en main ce Taycan Propulsion et répondre à la question (essentielle) : peut-on « drifter » en voiture électrique ?
Mais avant de nous focaliser sur le véhicule un mot sur la « Porsche Expérience » offerte par Porsche France la veille de ces essais. Je découvre Reims pour la première fois, et la vue de ma chambre d’hôtel, face à la célèbre Cathédrale a fini de me convaincre : j’adore cette ville, l’architecture y est superbe et on se sent bien vraiment dans ses rues.
Une grande maison de Champagne
Qui dit Reims, dit Champagne et grandes maisons de Champagne. Justement les Champagnes Louis Roederer sont partenaires de Porsche France depuis plusieurs années (lorsque vous achetez une Porsche neuve, une bouteille de Louis Roederer vous est offerte, pour rendre le moment encore plus inoubliable), l’occasion était trop belle de découvrir les caves et le siège historique de Louis Roederer situé dans le centre de Reims.
La visite était réellement passionnante, je connais bien le monde du vin mais j’ai découvert plusieurs spécificités au Champagne. Les caves en sous-sol, taillées dans le calcaire, s’étendent sur plusieurs centaines de mètres, c’est très impressionnant. Merci aux équipes de Louis Roederer de nous avoir partagé leur passion et leur savoir. Désormais, je dégusterai différemment une coupe de Champagne.
Re-découverte
Revenons à nos Taycan qui nous attendent, le lendemain matin, au pied de la superbe Cathédrale Notre-Dame de Reims. La lumière du matin révèle les courbes des Taycan. On identifie tout de suite les galbes d’une Porsche, je suis fan du dessin à la fois futuriste et classique.
Je ne vais pas vous refaire tout l’historique du Taycan (je vous invite à re-découvrir mon article de juillet dernier) concentrons-nous sur cette version du Taycan dite « propulsion ». Comme son nom l’indique, il ne dispose que de 2 roues motrices à l’arrière. Esthétiquement, impossible de différencier cette version propulsion des autres Taycan de l’extérieur. Il en est de même à l’intérieur, c’est exactement le même qu’un Taycan Turbo S de 761 ch avec peut-être quelques options en moins. L’ergonomie est parfaite, la technologie omniprésente avec les multiples écrans digitaux et on trouve en quelques secondes une position de conduite idéale.
Avec sa batterie Performance plus, mon modèle dispose de 380 ch (476 ch overboost) contre 326 ch (408 ch Overboost) avec la batterie performance.
Dans la circulation matinale de Reims, le Taycan se faufile avec beaucoup d’aisance. Il est surprenant par sa facilité de prise en main : tout est simple et évident !
3 modes de conduite sont disponibles : Normal, Sport et Sport plus. Ce dernier ,comme toujours chez Porsche, modifie la réponse de l’accélérateur et de la direction en les rendant encore plus incisifs.
Sur route ouverte c’est un régal mais difficile d’exploiter notre Taycan en toute sécurité et surtout dans la légalité, tant les performances sont au rendez-vous.
Porsche nous a donc emmenés sur le circuit d’essais Bosch à Juvincourt, un lieu ultra secret où sont développés les nouveaux prototypes pour mettre au point leurs différents systèmes type ABS, ESP et autres aides à la conduite…
Au programme : de la glisse et du fun !
Non, je ne me fixe pas pour ambition de battre le record du monde de drift réalisé au volant d’un Taycan avec 210 tours sur un plateau détrempé !
Ma mission plus modeste : démontrer qu’il est possible de « drifter » avec un Taycan et prendre autant de plaisir qu’avec une thermique, si ce n’est plus.
1er atelier : le plateau arrosé glissant
Premier passage, toutes les aides sont connectées, j’ai beau essayé de faire décrocher le Taycan, il ne bronche pas et reste scotché à la route. Je déconnecte le PASM (Porsche Active Suspension Management) et donc toutes les aides…. Ah oui, là ça part bien du train arrière. Ce n’est vraiment pas évident de maintenir la glisse, les 2200 kg entrainent vite le Taycan en tête-à-queue. Au final, j’ai réussi à enchainer 2 tours en drift total ^^.
2ème atelier : le slalom
On commence par un slalom serré enchainé par une large courbe en sortie. Là encore, avec le PASM déconnecté, il est facile de faire pivoter le train arrière et c’est vraiment fun d’essayer d’être le plus propre possible pour bien enrouler les cônes.
3ème et dernier atelier : le drift rapide
J’arrive à 80 km/h et je me lance dans une grande courbe en essayant de faire une belle virgule sur l’asphalte détrempé. Attention au coup de raquette (mon poignet s’en rappelle encore ^^). L’espace pour se rattraper est immense, ce qui est très rassurant pour cet exercice (toujours PASM déconnecté).
La température extérieure est froide mais dans l’habitacle je suis en sueur ^^.
Glisser en toute sécurité
Bilan de ces différents ateliers : avec toutes les aides enclenchées, le Taycan Propulsion se comporte vraiment très bien, y compris sur des surfaces très glissantes. Un futur client Taycan peut légitimement se demander pourquoi dépenser une somme non négligeable pour la version 4 roues motrices. Cette version propulsion est déjà hyper sécurisante et peut même s’avérer très joueuse avec quelques notions de pilotage.
Alors je vous entends « ouais une voiture électrique, jamais de la vie, rien ne vaut une thermique… » Ok c’est une voiture électrique mais c’est une Porsche avant tout ! La direction est précise, le toucher de route inimitable, le comportement hyper sportif, vous ressentez la route et prenez un énorme plaisir au volant. Et pour un daily, ce Taycan sait aussi se faire docile et confortable et vous « transporter » dans un environnement luxueux et sportif.
À l’heure du choix
Question performances, ok l’accélération ne vous « décroche pas la tête » comme la Turbo S mais dans le fond à quoi ça sert ? La puissance est déjà largement suffisante pour offrir un incroyable dynamisme à ce »petit » Taycan qui parcourt tout de même le 0 à 100 km/h en 5,4 sec et atteint 230km/h en vitesse de pointe.
Cerise sur le cake : cette version 2 roues motrices affiche une meilleure autonomie avec 484 km WLTP, de quoi être serein sur la route. D’ailleurs sur notre parcours d’essais, nous avons pu expérimenter la recharge rapide sur les bornes Ionity. Il est ainsi possible d’obtenir 80 % de charge en 20 minutes !
L’enjeu lorsque l’on parle d’électrification du parc automobile reste encore et toujours le réseau de bornes de recharges qui restent trop rares dans l’Hexagone. Justement Porsche envisage de développer son propre réseau de chargeurs, un peu sur le modèle de Tesla (oui j’ai réussi à ne citer la marque américaine qu’en toute fin d’article), les clients et futurs clients de la marque ne peuvent que s’en réjouir.
Chez Porsche, le pari de la transition électrique est déjà réussi. Le succès commercial est au rendez-vous et la gamme gagne encore en cohérence et accessibilité avec cette version propulsion qui s’affiche à partir de 86 000 euros. L’arrivée du futur Taycan 4 Cross Turismo va rendre la gamme encore plus forte, et le prochain Macan électrique devrait achever de convertir les plus réticents.
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