2 salles, 2 ambiances : Élégante sur papier, sportive sur le papier… mais que vaut réellement la Série 2 Gran Coupé sur route ?
Pour le découvrir, j’ai pris le volant de deux modèles très différents : la 220d, diesel économique de 163 chevaux, et la M235 xDrive, sommet de la gamme avec ses 300 chevaux.
Que penser, à l’issue d’une prise en main rapide sur une journée dans la vallée de Chevreuse, de ces deux motorisations ?
Les Motorisations
Puisqu’on parle motorisation, parcourons un peu la gamme Série 2 Gran Coupé.
La gamme Série 2 Gran Coupé se compose de cinq motorisations, avec une option diesel (220d de 163 chevaux) et quatre moteurs essence. Les moteurs 216, 220, 223 xDrive et M235 xDrive couvrent un éventail de puissances allant de 122 à 300 chevaux, avec des versions micro-hybrides 48V sur tous les modèles, sauf le 216.
Les mythiques versions 6 cylindres (M240i, M2, voir M2cs) restent l’apanage de la Série 2 coupé… dommage !
Le design
Commençons par faire le tour de cette Série 2 gran coupé. À première vue, la nouvelle venue (F74) reprend à peu de chose près les dimensions de sa devancière (F44) avec 2cm de plus en longueur, autant en hauteur. Si ceci améliore sur le papier la vie à bord (notamment pour les occupants des places arrière), en pratique, on retrouve les défauts inhérents aux coupés 4 portes compacts : l’accès à l’arrière n’est pas très pratique, et les passagers de plus d’1m80 auront la tête qui touche le pavillon. Bref, avec mon 1m90, je me sens incontestablement mieux installé à l’avant.
Au niveau de la ligne, avec ses phares plus allongés, sa calandre moins large, elle ne bouscule pas les lignes mais la F74 actualise le style avec justesse. De profil, le style reste sage face à la CLA, spécialement avec des vitres arrière moins dynamiques, dont la forme renforce le côté coupé de la Mercedes.
En ouvrant la porte, ses différences plus marquées
Tout d’abord, on passe à la grande dalle (ou double dalle en pratique) Curved Display qui fait tourner l’OS 9 de BMW. C’est joli… mais cette standardisation des écrans fait perdre un peu de personnalité à l’habitacle de cette série 2.
Toujours parmi les défauts, la disparition de la molette iDrive, iconique depuis les années 2000 (on se rappellera son arrivée sur la Série 7 e65), fait place à un système totalement tactile. Bien que cela rende l’interface plus moderne, certains puristes risquent de regretter la simplicité de la molette, surtout pour les manipulations en conduite.
La planche de bord de la nouvelle F74 est plutôt sympa avec ses surpiqures aux couleurs Motorsport, en revanche l’intégration des aérateurs pourrait être améliorée et le plastique mou qui les entoure choque. Néanmoins, l’ensemble reste cohérent et plutôt bien assemblé. La finition, dans cette gamme de prix, reste sérieuse.
Pour finir, mention spéciale pour les magnifiques sièges sports rouge de notre M235.
Au volant de la 220d
La suspension de la 220d favorise la rigueur dynamique… au détriment du confort sur routes dégradées ou dans les virages serrés, surtout en ville. Un modèle sans la finition M Sport et ses suspensions sportives pourrait offrir un meilleur confort.
En contrepartie, notre coupé 4 portes s’accommode sans peine d’une conduite dynamique, sans perte de motricité. Sur les petites départementales entre Montigny le Bretonneux et la vallée de Chevreuse, où se déroulent l’essai du jour, le châssis encaisse sans peine chaque accélération (8s au 0 à 100 km/h). Cette Série 2 ne souffre d’aucune perte de motricité, même les remontés de couple dans la direction se font très discrètes. L’arrière reste totalement imperturbable en toutes circonstances.
Une fois lancé, le moteur diesel se fait discret et niveau consommation, avec 4,3 l/100 km, il faudra attendre 1100 km avant de penser au plein.
N’y allons pas par 4 chemins, cette version sera sans doute plutôt choisie en flotte d’entreprise (les chanceux qui peuvent avoir une Serie 2 Gran Coupé en voiture de société) puisqu’avec ses 110g de CO2 rejetés par kilomètre parcouru, cette version émet moins de CO₂ que la 220 essence (119g CO2/km), malgré une puissance presque équivalente (163 chevaux pour le diesel et 170 chevaux pour l’essence). Quant à la 216, ses 122 chevaux non électrifiés entraînent 133 g de CO2/km.
Au volant de la M235 xDrive
Après une pause déjeuner, je quitte la rigueur du diesel pour le tempérament d’une autre Série 2… bien plus explosive.
Parlons maintenant du moteur essence le plus puissant de la gamme : le 300 ch de la M235 xDrive (xDrive comme transmission intégrale).
En mode Sport, dès la première accélération (0 à 100 km/h en 4,9s), le son artificiel ajoute une touche de sportivité, même s’il ne remplacera jamais la voix rauque d’un 6 cylindres. Certains apprécieront cette touche sonore, qui renforce le sentiment de sportivité, l’effet reste quelque peu contre-nature et je m’empresse de le désactiver. Le son du moteur est alors très métallique et déçoit un peu, surtout au regard de ce que laissaient augurer les 4 magnifiques sorties d’échappement.
Cette déception passée, le comportement est admirable, la voiture se place avec précision, le train avant suit sans délai, et l’ensemble inspire une vraie confiance — typiquement BMW. Direction la célèbre route des 17 tournants, prisée des motards et cyclistes de la région. La raideur des suspensions, qui semblait excessive sur la 220d prend ici tout son sens. Au premier freinage, on se sent en confiance : les freins M pourraient encaisser bien plus que les 300 chevaux de cette M235. Là, j’enchaine les virages, ça freine fort, ça reste constant… dommage que les routes des Yvelines limitent l’occasion de pousser ces freins surdimensionnés dans leurs retranchements !
En forçant le rythme, le train arrière reste verrouillé… si ça met en confiance et que c’est indéniablement bon pour l’efficacité, j’ai connu des BMW un peu plus joueuses.
L’heure des comptes
Ma 220d, affichée à un tarif de base de 45.000 € était équipé de près de 15.000 € d’options. En regardant la longue liste de ces options, je pense que la Finition M Sport (avec ses suspensions sport) est à éviter sur ce modèle qui n’a pas vraiment une vocation sportive (3450 € d’économisés) … en se privant encore d’une ou deux options (comme le toit ouvrant à 1250 €), on peut avoir un véhicule très bien équipé à 55.000 €, sachant que ces 110g de rejets de CO2 l’exemptent de malus.
Côté concurrence, on pense tout de suite au CLA de Mercedes. En termes de motorisation, les prestations de notre Serie 2 se situent entre un CLA 200d et un CLA 220d, tout en se situant proche du tarif d’un CLA 180d. Clairement, le tarif de la BMW est plutôt agressif. Reste un confort un peu en retrait, au bénéfice d’un comportement un peu plus dynamique.
Le prix de base de la M235i xDrive est de 60 000 €, mais avec 12 000 € d’options et un malus écologique de 19 000 € en raison des émissions élevées de CO2 (173 g/km), la facture finale grimpe à 91 000 €. Un coût qui fait réfléchir, mais reste compétitif face à des rivaux comme le CLA 35 AMG.
En effet, la Mercedes avec son tarif de base à 70.000 €, son malus à 49.000 € (oui, plus cher que le tarif de la 220d, ce n’est pas une faute de frappe) dû à ses 186g CO2 / km, la barre des 120.000 € est franchie dès la première option. Alors bien sûr, le moteur de l’AMG est un sensiblement plus expressif, mais niveau efficacité, les deux semblent se valoir (un comparatif serait intéressant).
Conclusion
Nouvelle ligne, nouvel intérieur, nouveau système d’infotainment… en somme, cette nouvelle Série 2 Gran Coupé modernise la formule sans révolutionner le genre. Les amateurs de dynamisme trouveront leur bonheur dans la M235i… s’ils digèrent le malus. Les plus pragmatiques se tourneront vers la 220d, sobre, discrète et fiscalement vertueuse. Entre élégance, efficacité et compromis, à chacun son ambiance.
Mais, pour les amateurs de sportivité que le malus rebuterait, il peut être tentant de jeter un œil sur la 223 Gran Coupé, qui bénéficie aussi du xDrive, mais dont les 218 chevaux ne rejettent que 132g de CO2 (740 € de malus) tout en promettant un 0 à 100 km/h déjà honorable en 6,4s pour un tarif de base sans option de 50.000 €.
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