Il y a quelques jours je me suis rendu dans le sud de la France et plus précisément dans le Luberon afin d’essayer la nouveauté de la gamme électrique de Volkswagen : l’ID7.
Ce 5ème modèle ID (6ème si on compte l’ID.6 commercialisée en Chine) est la première berline de la gamme. Elle prend, en quelque sorte, le rôle de routière familiale de la Passat en annonçant une autonomie digne d’un certain constructeur américain pionnier dans l’électrique. Mais que vaut cette Européenne ? C’est ce que nous allons voir ensemble !
Enfin une berline !
Si vous connaissez la gamme ID vous n’êtes pas perdus face à cette ID.7. Le bandeau lumineux caractéristique créant la signature lumineuse et liant les deux optiques matriciels à LED est de la partie. Sur le bouclier, de grandes entrées d’air se dessinent apportant de l’agressivité tout en favorisant l’aéro par les tunnels latéraux qui s’y cachent. L’aérodynamique est un point très important sur un véhicule électrique, Volkswagen le sait et l’a étudié afin de réduire le CX à 0.23. Un faible taux en partie dû au pare-brise positionné de façon à être le plus plat possible.
Elle reprend les lignes très arrondies des ID sauf sur le capot plus nervuré, à l’image des ailes avant dans lesquelles se forme la ligne de caisse en pli, typique de VW. En forme de vague, celui-ci marque le flanc jusqu’à l’aile arrière. J’aime particulièrement le dessin travaillé du bas de caisse créant l’empattement considérable de 2m96, de quoi promettre une bonne habitabilité. Les jantes allant de 19 à 20 pouces, comme ici, sont au même titre étudiées pour réduire la trainée du vent.
L’ID.7 adopte une ligne statutaire de berline coupée, ce qui l’allonge visuellement. Mais pas que, puisqu’elle fait tout de même 4m96 de long !
À l’arrière, ce qui frappe tout de suite, c’est ce bandeau lumineux. Translucide lorsque qu’il est éteint, il s’illumine en rouge une fois les feux allumés afin de former la signature lumineuse. Les monogrammes blancs nous rappellent discrètement que l’on a à faire à une VW électrique. Bien plus agréable que le turquoise que l’on retrouve généralement.
En partie basse, un large catadioptre traverse le bouclier. Peint en noir brillant, comme l’ensemble des contours de caisse d’ailleurs, ce dernier apporte une touche premium au véhicule.
Hausse de qualité.
Les intérieurs des premières ID ne sont pas réputés pour leur qualité. Volkswagen l’a pris en compte et a déjà amélioré celui de l’ID.3 récemment restylée (l’essai en Bretagne ici). Sur l’ID.7, la barre a été placée encore plus haute avec une qualité d’assemblage améliorée ainsi que l’utilisation de matériaux durables et recyclés. La planche de bord moussée en partie haute, très linéaire avec cette rangée d’aérateurs, est ‘’coupée’’ en deux par cet imposant écran de 15 pouces équipé de la dernière génération du système d’info-divertissement.
Fluidité et ergonomie sont au rendez-vous tout comme Apple CarPlay et Android Auto disponibles en connexion sans fil. Une nouvelle manière de régler la climatisation a aussi fait son apparition. Comme sur le Taycan, vous pourrez régler la ventilation précisément là où vous le souhaitez à l’aide de mécanismes insérés dans les aérateurs. Pour ce qui est de la partie électrique, le planificateur sera votre meilleur ami afin de prévoir vos temps d’arrêt sur les plus longs trajets.
Un second écran est situé face au conducteur. Beaucoup plus petit, il indique le minimum d’informations liées à la conduite. Pourquoi ? Parce que le grand affichage tête-haute à réalité augmentée s’occupe du reste en affichant la direction à prendre, les aides à la conduite et bien d’autres informations.
Les aides sont paramétrables via les boutons tactiles à retour haptique situés sur le volant. C’était la première fois que j’utilisais ces boutons qui font tant polémique et honnêtement, j’ai rapidement compris pourquoi. Ils ne sont pas spécialement ergonomiques et agréables à utiliser, il m’est parfois arrivé d’augmenter le volume sans même le vouloir, juste en frôlant avec ma main… Même si ce n’était pas forcément dérangeant car cela m’a permis de profiter du système audio Harman Kardon à 12 haut-parleurs.
Les jolies assises au dessin sportif se vêtent de matières d’origine non animale et s’équipent de la fonction ErgoActive offrant des fonctions massantes. Chauffants, il peuvent aussi être ventilés en option sur la finition Style Exclusive.
L’un des points forts de l’ID.7 est son habitabilité. Outre les multitudes zones de rangements dans et sous la console centrale flottante, dans les larges bacs de portes etc, les places arrières sont tout simplement impressionnantes. L’espace aux jambes est plus que suffisant, on a presque la sensation d’être à bord d’une grande berline en version rallongée. Malgré le toit fuyant, le plafond est assez haut malgré mon 1.84 m. On profite également d’un puit de lumière créé par le toit panoramique électro chrome permettant d’opacifier le verre en un instant (disponible en option sur la finition Style Exclusive).
Avec une aussi bonne habitabilité, cette ID.7 est envisageable en tant que berline familiale, d’autant plus que le hayon électrique laisse apparaitre un vaste coffre de 532 L, de quoi partir facilement en vacances. En termes de modularité, les banquettes sont rabattables en 40/60 à la simple pression d’un bouton et qu’une trappe à ski est présente.
Sous le capot
C’est une toute nouvelle motorisation qui fait son apparition. Situé à l’arrière, le moteur électrique développant 286 ch et 545 Nm propulse l’ID.7 de 0 à 100 km/h en un peu moins de 7 secondes. C’est dingue à dire mais ça parait long en 2023, mais je vous assure qu’il y a de la reprise.
Pour les batteries, Volkswagen met le paquet. Deux capacités sont proposées : la Pro avec ses 82 kWh et la Pro S, plus généreuse encore, avec 91 kWh bruts. De quoi parcourir respectivement 620 et 700 km en cycle WLTP. La charge de 10 à 80 % s’effectue en 25 minute environ grâce aux 175 kW encaissés sur la Pro et 200 kW sur la Pro S. Le préconditionement est activable automatiquement ou manuellement depuis l’écran central. Notez que la batterie Pro S arrivera uniquement au second trimestre 2024 et sur la finition la plus haute Style Exclusive.
Vraie routière ?
Les specs donnent donc envie, mais au volant, qu’est-ce que ça donne ? Et bien les performances sont là. Malgré ses 2172 kg, la berline se montre dynamique sur route sinueuse mode sport enclenché. Et si elle peut allier dynamisme et confort, c’est grâce à l’étude approfondie sur le châssis, le placement des batteries au plus bas dans le plancher ainsi qu’aux suspensions pilotées “DCC“. En effet, la dureté de ces dernières est entièrement configurable dans le mode de conduite « Individual » apportant une touche personnelle que n’ont pas les 3 autres modes Eco, Confort et Sport.
Le confort est bon, l’ID.7 absorbe les défauts des routes accidentées avec aisance. Sur autoroute (son domaine), c’est encore mieux. On profite d’une bonne insonorisation et surtout du très réussi système de conduite semi-autonome.
En termes d’aides à la conduite, on a la totale, mais ce qui fait la différence, c’est bien le Travel Assist. Le régulateur de vitesse adaptatif adapte automatiquement la vitesse selon les panneaux ou encore à l’arrivée d’un rond-point. Le changement de voie automatique est aussi présent avec une fonction particulière, je m’explique : lorsque que le maintien de ligne est actif, on peut choisir là où on souhaite se positionner sur la voie en tournant légèrement vers la direction souhaitée. Les virages, même plus serrés, sont eux enroulés d’une manière douce et sans à-coups.
Parlons un peu consommation, c’est assez compliqué de juger précisément cette dernière lors d’un essai presse, car les routes sont choisies à l’avance et nous ne conduisons pas le véhicule en conditions réelles. Pour ma part, je suis difficilement descendu en dessous de 20 kWh/100 km, mais comme dit, cela reste à prendre avec des pincettes.
Pour conclure
Proposée à partir de 62 650 € dans sa finition d’entrée de gamme Style, l’ID.7 est la plus chère, mais aussi la mieux équipée de la famille ID. Pour le modèle présenté disposant de la finition Style Exclusive, la plus haut de gamme, comptez 67 990 €.
Très clairement, cette berline n’a pas pour but de conquérir des particuliers (même si ses qualités de routière et son habitabilité en font une bonne berline familiale) mais plutôt les professionnels souhaitant une flotte électrique ou encore les VTC.
C’est une bonne première tentative sur le marché des berlines électriques. Une catégorie que l’on souhaiterait voir se développer davantage afin d’éviter les SUV moins efficients. Justement, Volkswagen en a profité pour nous présenter en statique la future ID.7 break qui arrivera bientôt sur nos routes. Les berlines sont de retour : moins lourdes, moins chères, plus aérodynamique… cette grosse tendance devrait se confirmer dans les mois à venir !