Lorsque l’on vous dit Smart, vous pensez tout de suite à une petite voiture. Et cela est dû à la réputation que s’est créée le constructeur allemand avec sa Fortwo qui a envahi nos grandes villes depuis un peu plus de 20 ans déjà. En 2019, Smart devient le premier constructeur à uniquement vendre des véhicules 100 % électriques.
Nous sommes à présent en 2023, année à laquelle Smart a entièrement revu son plan d’attaque afin de proposer une toute nouvelle gamme. C’est donc autour du bassin d’Arcachon que je me suis rendu pour essayer le Smart #1, premier modèle de ce grand renouveau.
Tout en rondeur
Si les anciennes Smart avaient déjà adopté un design tout en rondeur, l’’#1 l’accentue davantage. Sur sa face avant se dessine une signature lumineuse s’achevant en croix dans les blocs optiques full LED et matriciels (à partir de la deuxième finition). Cette dernière donne tout de suite une identité propre à la marque tout en marquant le #1 dans le présent et dans l’ère des véhicules électriques. Le bouclier se voit doter d’une calandre perforée en partie basse et, sur les extrémités, des entrées d’air afin d’améliorer le flux aérodynamique accordant un Cx de 0,29 au #1.
Sur le profil, nous retrouvons des jantes de 19’’ pourvues d’un dessin en trois branches (osé !), quasi pleines, afin de grappiller quelques km d’autonomie. Le flanc, très lisse grâce aux poignées affleurantes, donne un côté minimaliste au SUV. Une légère touche de dynamisme est appliquée en partie basse avec ce bandeau gris remontant sur l’aile arrière. Le toit « glisse » sur l’arrière avec cette vague arborant fièrement le logo Smart. Ce toit noir bi-ton, accouplé au soleil du bassin d’Arcachon, met en valeur le Bleu Quantum de mon modèle d’essai.
Il fallait s’assortir au cadre et aux couleurs des vagues empruntées par les surfeurs, et oui on ne fait pas les choses à moitié chez Kambouis ! Pour les adeptes des couleurs, Smart a pensé à vous en proposant un vert pastel, un rouge ainsi qu’un jaune permettant des combinaisons de couleurs estivales. Des teintes plus sombres sont également au catalogue avec différents blancs, noirs et gris dont un mat.
À l’arrière de ce EQ… euh #1, plus sérieusement, ce bandeau lumineux ne vous fait pas penser à la gamme électrique de Mercedes-Benz ? Ce n’est pas un mal étant donné que cela rend très bien visuellement et apporte un certain cachet au petit SUV (4m27 tout de même). Un bandeau gris vient finir l’ensemble en partie basse.
Un rapide mot sur la finition BRABUS qui s’équipe de boucliers au look plus sportif avec des ouïes artificielles sur l’avant, d’un becquet plus proéminent, de jantes plus racées ainsi que de différentes combinaisons de couleurs comme ce gris et rouge qui, je trouve, lui va à merveille ! Notez bien cette finition, je vous en reparle plus bas 😉
Un air de Mercedes
En effet, son air de famille ne s’arrête pas à l’extérieur, l’habitacle reprend lui aussi des codes déjà connus, comme cette console centrale en T formant également la planche de bord. Cette dernière peut être de différentes couleurs en fonction de la sellerie et la finition choisie, ici nous l’avons en blanc, ce qui apporte une touche de gaité à l’ensemble. Pour être franc, j’appréhendais que le résultat ait un rendu cheap au toucher et bien j’ai été agréablement surpris de constater que le tout est bien construit et que les plastiques ne craquent pas lorsqu’on les manipule.
Au centre de la planche de bord est placé un grand écran de 12.8″. À première vue chargé d’informations, car tout passe par l’écran (même le réglage des rétroviseurs extérieurs), j’ai cru que le tout allait être compliqué à prendre en main. Mais après quelques minutes de manipulations je m’y suis rapidement fait et son utilisation est finalement assez intuitive.
Face au conducteur, un second écran, plus petit, affiche toutes les informations liées à la conduite, il est d’ailleurs épaulé par un affichage tête haute de 10″ à partir de la finition de milieu de gamme.
La console centrale bénéficie de différents rangements : le premier accueille le chargeur à induction, deux prises USB-C ainsi qu’une prise 12V, le second, deux portes gobelets et un rangement pour le téléphone. L’accoudoir central se voit lui doté d’un compartiment réfrigéré et de quelque chose d’utile sur un véhicule électrique : un porte carte pour la carte de recharge !
Les assises, confortables, sont chauffantes et vêtues d’un simili-cuir noir, beige ou blanc. Les ovales arborés sur les renforts et appuis-tête rappellent les grilles d’aération de la planche de bord de la même forme. Et comme on est dans le groupe Mercedes, ces aérateurs sont forcément munis d’un éclairage d’ambiance. Car oui, si vous aimez ça vous serez servi ! Il y en a absolument partout, jusque dans le système audio Beats à 13 haut-parleurs. 64 couleurs sont mises à disposition afin d’adapter votre habitacle en fonction de vos humeurs !
À l’arrière, j’ai été étonné d’y trouver autant d’espace aux jambes. En effet, j’y étais très bien installé : l’accoudoir tombe parfaitement sous le bras, l’absence de tunnel de transmission libère la surface au sol et le plafonnier est assez haut malgré mon 1.84 m. Le toit panoramique plonge l’habitacle dans la lumière le rendant chaleureux. Autre point fort, la banquette arrière, qui en plus d’être rabattable en 60/40, est également coulissante sur 13 cm de quoi gagner quelques litres de chargement dans le coffre. Ce dernier dispose d’un volume de 323 L sur l’entrée de gamme et 313 L sur les autres finitions car le subwoofer du système audio est installé à l’arrière.
La finition BRABUS s’équipe du combo sportif gagnant : le noir et rouge. Effectivement, l’habitacle prend des airs de supercar avec de l’Alcantara sur le volant ainsi que sur les sièges et des surpiqûres rouges sur l’ensembles de l’intérieur. J’ai, pour ma part, adoré l’ambiance qui se dégageait de cet habitacle et l’ai trouvé visuellement plus qualitatif, sûrement en raison du plastique gris remplaçant le blanc de la finition Premium.
Sous le capot
Pour ce renouveau, le groupe Daimler s’est associé au groupe chinois Geely afin de partager leur savoir-faire en terme de véhicules électriques sur les nouveaux modèles Smart. C’est pourquoi le SUV est basé sur la plateforme SEA partagée entre différentes marques.
Côté motorisation, l’#1 est animé par deux motorisations. Les deux premières finitions sont équipées d’un moteur de 268 ch et 344 Nm de couple, largement suffisants au quotidien. Pour ceux qui en veulent plus, la BRABUS forte de ses 428 ch et 543 Nm de couple vous propulsera de 0 à 100 km/h en 3.9 sec. Ce qui explique l’habitacle de supercar ! Son deuxième moteur, placé à l’arrière, lui offre 4 roues motrices à l’inverse des autres finitions qui sont elles propulsion.
La batterie de 66 kWh brut offre une autonomie allant de 400 à 440 km en fonction de la version. Sa recharge se fait en type 2 et Combo CCS encaissant jusqu’à 150 KW pour une durée annoncée d’environ 30 minutes pour recharger de 10 à 80 %.
Parlons conso, j’ai constaté une moyenne de 15.2 kWh/100 mais il faut prendre en compte que je n’ai pu faire que très peu d’autoroute lors de mon essai, ce qui fausse un peu le résultat. Je peux tout de même vous dire qu’à 110 km/h j’étais aux alentours de 17 et 18 kWh/100.
En avant toute, mais tout droit
Autant les routes des Landes et des bords de mer sont superbes, autant il faut aimer faire du tout droit. Je me serais presque cru en États-Unis ! Un mal pour un bien car cela m’a permis d’essayer comme il se doit les systèmes d’aides à la conduite. Équipé de la conduite semi-autonome de niveau 2, l’#1 s’est montré convaincant sur ce point. Le maintien dans la voie est doux et ne donne pas d’à-coups. Le régulateur adaptatif ainsi que l’aide aux bouchons sont eux aussi bien calibrés malgré quelques freinages parfois légèrement brusques, rien d’alarmant cependant.
J’ai retrouvé le plaisir de conduire un véhicule électrique avec ce silence si séduisant, d’autant plus que l’insonorisation est plutôt bien réalisée. Le plaisir passe aussi par le volant grâce à une direction souple réglable sur 3 niveaux de dureté. Couplé au confort des sièges, le réglage de suspension orienté vers le confort rend l’#1 agréable sur tous types de revêtements. Je n’ai donc pas été étonné de retrouver du roulis lorsque j’ai adopté une conduite un peu plus dynamique, ce qui est tout à fait normal au vu de l’orientation choisie pour le tarage de la suspension.
Trois modes de conduite sont proposés sur ce #1 : Eco, Confort et Sport. Il vous sera aussi possible de choisir entre deux niveaux de régénération Standard ou Forte. Ce deuxième choix donne accès au One-Pedal qui permet de conduire le véhicule qu’à un seul pied sur l’accélérateur !
Au vu de ces longues lignes droites, il a été difficile de juger le dynamisme de la version BRABUS dans son mode de conduite supplémentaire portant le même nom. Cette version aurait, selon Smart, subit quelques réglages en terme d’amorti en plus de sa puissance supplémentaire.
En tous cas le système 4 roues motrices le rend plus sécuritaire que sa petite soeur propulsion qui, sur route mouillée doit avoir l’arrière qui gigote lorsque l’on met pied dedans en mode sport. On a tout de même une propulsion avec une certaine puissance et surtout un couple instantané. Pas d’inquiétude pour autant les autres modes de conduite sont plus linéaires.
Au final …
Le #1 débute à partir de 40 315 € hors bonus soit 35 315 € une fois déduit en finition Pro+. Le milieu de gamme Premium est affichée à 43 815 € et il faudra compter 47 815 € (hors bonus également) pour la finition la plus haut de gamme, la BRABUS.
Prix/équipement égaux, l’#1 est bien placé face à la concurrence. D’autant plus qu’aucune option supplémentaire n’est proposée hormis un supplément de 880 € pour la teinte mate. Attention tout de même à la MG 4 X Power en concurrence directe avec la BRABUS !
Smart frappe fort avec ce nouveau premier modèle. Le #1 vient, pour moi, remplacer la Foufour disparue du catalogue depuis 2021 en proposant un SUV compact premium au style atypique, proposant quelque chose de globalement réussi.