Il y a quelques semaines j’essayais pour vous la Smart #1, le premier modèle du renouveau du constructeur allemand. Cette semaine, je me suis rendu dans le sud de la France du côté d’Aix en Provence afin de découvrir son grand frère : l’#3 et #3 BRABUS.
Coupé et dynamique
Face à l’#3, on pourrait croire qu’il s’agit en fait de l’#1, jusqu’à ce que nous nous décalions sur le profil. On y découvre alors un SUV coupé avec un toit plongeant plus dynamique que le premier modèle.
Peu de changements sur la face avant donc, on retrouve à nouveau le bandeau lumineux la traversant et s’achevant en croix dans les optiques affinés. La calandre, très largement découpée, laisse passer l’air afin de refroidir les batteries.
Sur les ailes avant, le monogramme Smart est fièrement arboré et surplombe les jantes de 19″ de notre finition Premium. Elles adoptent un style très plein avec ce disque en plastique venant se fixer par dessus dans le but de favoriser l’aérodynamique et laissant, je trouve, penser à des jantes de Maybach.
Les poignées affleurantes se dévoilent lorsque l’on approche du véhicule. Le toit plongeant dessine une partie vitrée en forme de vague visuellement très fluide. Globalement, je trouve les proportions de ce #3 plus harmonieuses que celle de l’#1, ses lignes arrondies, très lisses, lui confèrent plus d’élégance.
À l’arrière, le bandeau lumineux se fond en « paillettes » aux extrémités. Difficile de ne pas le comparer à un modèle EQ de chez Mercedes. Et c’est tout à fait normal car toute la partie design, que ce soit extérieure, intérieure ou encore du software, est désignée par des équipes provenant de chez Mercedes-Benz. En partie basse, le bouclier est lui traversé par un bandeau gris et équipé d’un petit diffuseur.
La finition BRABUS, légèrement différente des autres, s’octroie une fausse prise d’air sur le capot, des jantes de 20″ au look plus sportif, un aileron plus proéminent, des badges BRABUS sur les parties basses du véhicules et surtout, une superbe teinte orange !
Le même en plus spacieux
La planche de bord en « T » reprend presque trait pour trait le dessin de l’#1. Très épurée, elle nous plonge dans un habitacle moderne et minimaliste.
Seul le grand écran de 12.8″ vient la casser au centre. Sur ce dernier, nous retrouvons tout ce dont on a besoin pour la partie multimédia, un planificateur de trajet, ainsi qu’Apple CarPlay et Android Auto en sans fil. Le renard de l’#1 a retrouvé sa forêt pour laisser place à un guépard de compagnie. Celui-ci est tout simplement l’assistant vocal, il suffit de le toucher pour lui faire part de ses besoins. C’est aussi sur cet écran que tous les réglages du véhicule se font, que ce soit pour les aides à la conduite, d’assistances tel que la caméra 360° ou encore le Park Assist et toute la gestion de la climatisation.
Visuellement chargé, le système d’info-divertissement fait à première vue un peu peur, mais sa prise en main est rapide et intuitive notamment grâce aux raccourcis.
Secondé par un affichage tête-haute de 10″ (disponible sur les finitions Premium et BRABUS), le fin compteur digital dressé devant nous affiche toutes les informations utiles à la conduite dans un style très moderne avec ce fond blanc.
Côté sono, dès la finition Premium, c’est Beats qui s’occupe de mettre l’ambiance sur la route avec un système audio à 13 haut-parleurs. Deux d’entres eux sont mis en valeur par l’éclairage d’ambiance dispatché dans tout l’habitacle permettant de vous plonger dans l’atmosphère désirée en fonction du mode de conduite ou de votre humeur.
Différents styles intérieurs sont proposés en fonction de la finition. Ici nous avions une sellerie mélangeant cuir brun et noir surpiqué par un peu de couleur avec ce vert acide. Une combinaison élégante qui se mariait parfaitement avec la teinte extérieure blanche. Fermes mais confortables, les assises sont chauffantes en plus de proposer un bon maintien en courbe.
13 cm de plus que sa petite soeur, l’#3 mesure 4m40 de long. Ces quelques cm en plus contribuent à offrir des places arrières accueillantes et confortables. Les passagers profitent d’un toit panoramique (de série) créant un puit de lumière chaleureux dans l’habitacle. L’accoudoir cache une trappe à ski reliant au coffre d’une capacité de 370 L, soit 43 L de plus que sur l’#1, ou 1160 L une fois les sièges arrières divisés en 40/60 rabattus.
Les rangements ne sont pas en reste car on retrouve de vastes bacs de porte, un bac sous la console centrale, un vide poche dans cette dernière qui cache deux prises USB-C ainsi que le chargeur à induction. Un second compartiment avec deux portes gobelets et un repose téléphone. Et pour finir, l’accoudoir central donne accès à un vaste compartiment réfrigéré.
Sous le capot
On découvre un frunk de 15 L permettant de ranger les câbles de charge sans encombrer le coffre. Le moteur de 272 Ch et 343 Nm, situé sur l’essieu arrière, est fourni par Geely. Car effectivement pour ce renouveau, Mercedes-Benz s’est allié au groupe chinois afin de produire leurs nouveaux modèles Smart. Chacun détient 50% de la marque mais toute la partie technique est gérée par Geely, que ce soit la plateforme, les moteurs ou encore les packs batterie.
La finition d’entrée de gamme (Pro) embarque une batterie de 49 kWh brut pour 47 net, offrant jusqu’à 325 km d’autonomie, contre 66 kWh brut pour 62 net sur les autres finitions. De quoi permettre à l’#3 de réaliser jusqu’à 455 km en cycle mixte WLTP sur la finition Premium. La puissance maximale de charge est également limitée à 130 kW sur la finition Pro vs 150 kW sur la grande batterie. Toutefois, le temps de charge est lui identique et ce peu importe la capacité de batterie, comptez un peu moins de 30 minutes pour recharger de 10 à 80 %.
Si vous désirez plus de puissance, sachez que la version BRABUS s’équipe de 4 roues motrices grâce à un second moteur, placé à l’avant. La puissance cumulée grimpe donc à 428 ch et 543 Nm de quoi abattre le 0/100 km/h en 3.7 secondes ! Équipée de la batterie de 66 kWh, son autonomie est elle annoncée pour 415 km. Sa consommation plus élevée est due au 100 kg supplémentaires du second moteur, mais si l’on cherche de la puissance c’est généralement pour se faire plaisir. Lors de mon tour (très dynamique) avec la BRABUS j’ai réalisé une moyenne de 31 kWh/100.
Rassurez-vous, cette consommation n’est pas un chiffre de référence lors d’une utilisation normale et quotidienne. Pour preuve, sur la boucle d’essai réalisée au volant de la version Premium, je tournais autour des 17 kWh/100 et ce avec des routes vallonnées et en condition d’essai. Sur autoroute, il faut compter 20-21 kWh/100. En somme des consommations raisonnables malgré un CX pas forcément optimisé de 0.27.
Et au volant ?
Ce qui frappe sur les premiers mètres dans ce #3, c’est la douceur. Outre le fait que l’on est à bord d’un véhicule électrique et qu’il n’y ait aucun bruit, l’insonorisation est excellente et l’amortissement, typé confort, nous transporte tout en délicatesse.
Le confort de conduite est agrémenté par son moteur proposant assez de puissance, peut-être même trop. Je m’explique, lorsque j’ai essayé l’#1 j’avais trouvé qu’elle avait vite tendance à glisser de l’arrière. J’espérais donc que ce soit mieux sur l’#3, or j’ai remarqué que le comportement était assez semblable. Heureusement l’ESP fait très bien son travail et replace directement le véhicule.
Pour ce qui est de la conduite pure, elle est agréable. En plus de pouvoir activer le mode one pedal, permettant d’accélérer et freiner uniquement avec la pédale de droite, la direction est paramétrable sur 3 niveaux de fermeté de quoi s’adapter à tous les besoins.
Le frein régénératif, réglable sur deux puissances, se montre trop intense et demande un certain temps d’adaptation. Dommage qu’il ne soit pas possible de totalement le désactiver, chose que j’aurais apprécié faire lors de ma session de test dynamique avec la BRABUS. En conduite sportive j’aime avoir le contrôle complet sur ce que je fais et notamment sur le freinage. Ici, le frein régénératif freine automatiquement la voiture dès lors qu’on relâche l’accélérateur, c’est assez troublant. Ils auraient pu proposer cette option dans le mode de conduite exclusif à cette finition.
D’ailleurs, parlons-en de cette BRABUS. Si cela n’avait pas été fait sur l’#1, le tarage des suspensions a cette fois-ci été revu sur cette finition. Son comportement devient alors plus dynamique et précis grâce à une fermeté augmentée de 55 % à l’arrière et de 36 % à l’avant. Cela lui permet également de moins se tasser en courbe sur les gros appuis que les finitions standards, toutefois sachez que l’on perd en confort d’amortissement.
Même équipée de 4 roues motrices, la répartition du couple, plus élevée à l’arrière, fait en sorte de la rendre « survireuse » et amusante. Ce n’est pas pour autant qu’elle adopte un comportement sportif, il n’y a que très peu de retour d’information dans le volant. C’est parfois perturbant à comprendre, on ne sait pas trop comment cette dernière va réagir. Cette BRABUS est donc une version surboostée de l’#3 mais attention, elle ne se veut pas être une voiture électrique sportive.
Concernant les aides à la conduite, on a la totale avec une conduite semi-autonome de niveau 2. Le maintien dans la voie est convaincant et le régulateur adaptatif, très doux, va jusqu’à l’arrêt. Seul bémol, la lecture des panneaux a quelques fois du mal et indique souvent de mauvaises vitesses tout en freinant le véhicule si le régulateur est actif.
En conclusion
Proposé à partir de 37 315 € soit 1000 de plus que sa petite soeur, l’#3 propose une meilleure habitabilité, un design plus consensuel et harmonieux, ce qui plaira sûrement plus à la clientèle recherchant ce type de véhicule. Les « Smartiens » attendent eux une petite citadine électrique 2 places qui pourrait prochainement sortir sous le nom #2.
Point appréciable, hormis la peinture, aucune option payante n’est proposée au catalogue.
Le bon compromis serait peut-être de se diriger vers une Pro+, déjà très bien équipée, sauf si vous êtes à la recherche d’une efficience maximale dans ce cas proposée par la Premium. Pour ce qui est de la BRABUS, foncez si vous êtes plus adeptes de la conduite dynamique ou que vous cherchez à impressionner vos amis avec un 0/100 km/h, et pour le coup je n’ai aucun doute qu’ils seront bluffés !