Pour une fois je ne vais pas vous faire tout un topo sur mon périple pour rejoindre ces essais vu que c’est … chez moi dans la région de Strasbourg que vont se dérouler ces essais Abarth.
Abarth, préparateur historique de la gamme sportive de Fiat est maintenant une marque à part entière (il n’y a même plus de logo Fiat sur les modèles). Rendez vous donc à la superbe brasserie des Haras (un de mes repères à Strasbourg) pour découvrir plus largement la marque (j’avais fait un rapide galop d’essais lors des essais Fiat 124 Spider à Vérone).
En arrivant dans la cour, les 124 spider sont alignées accompagnées par leurs « ancêtres » de compétition et la version Rallye moderne pilotée par François Delecour. Ce qui frappe en premier c’est le capot peint en noir mat. C’est une référence aux anciennes Abarth de compétition, le capot était alors peint pour ne pas éblouir pilote et copilote pendant la course. C’est agressif et racing, mais pour ma part je préfère plus de sobriété. On peut choisir de commander son Spider Abarth avec une couleur unie.
L’Alsace a sorti ses meilleurs atouts météorologiques, on décapote (opération manuelle ultra simple qui prend moins de 5 secondes, idem pour recapoter) , casquette Abarth sur la tête, on est partis sur les routes du Rallye d’Alsace dans la superbe région de Barr. Premier constat dans les rues de Strasbourg, dans cette couleur rouge, le Spider 124 Abarth ne passe vraiment pas inaperçu. Toutes les têtes se retournent et le bruit rageur et rauque de son échappement n’est pas fait pour passer inaperçu.
On quitte la courte portion d’autoroute pour rejoindre enfin son terrain de prédilection : les virages du Rallye d’Alsace. On lâche les chevaux et la musique du 4 cylindres vient rompre la quiétude de la forêt alsacienne. Mais quel son ! Poils au bras direct. Pourtant le 1,4l Turbo ne développe « que » 170 ch mais il est vif (0 à 100 km/h en 6sec8). Il est juste dommage qu’il ne monte pas un peu plus dans les tours. Question comportement routier, Abarth a mis le paquet : amortisseurs Bilstein, méga barre antiroulis, autobloquant, freins Brembo … le poids est contenu et le compromis tenue de route/confort est parfait. En plus la boite de vitesse est très bonne (d’origine Mazda, cette version Abarth est, tout comme le spider 124, fabriquée au Japon sur les chaines de la Mazda MX5 à Hiroshima). Ce petit levier de vitesse est un bonheur à manier. (je n’ai pas essayé la boite auto).
Cerise sur le cake, on est bien installés dans ce Spider Abarth : le confort est plus que correct, et mes 1m92 sont parfaitement à l’aise. Je me verrais sans problème enchainer des heures de conduite à son volant, sur n’importe quel type de route. Ça se voit que je suis en train de tomber sous son charme ? Oui car du charme cette Abarth en a énormément. Ce n’est peut être pas la meilleure de sa catégorie, ou la plus rationnelle (le tarif est quand même salé par rapport à la version classique) mais on craque à son volant. On a l’impression de « piloter » une ancienne avec toutes les sensations qui vont avec, mais avec la facilité, la fiabilité et le confort d’une auto moderne : le combo parfait.
Fin de cette première journée d’essais pour un repos bien mérité dans le superbe hôtel 5 Terres à Barr. Le lendemain, je change de monture … Je vais goûter à la petite Abarth 595 pista ! Petite oui, mais costaude et méchante, assurément : 160 ch pour 1075 kg, un look d’enfer et un son « Abarth », c’est sûr je vais passer un bon moment.
Il est tôt et il n’y a pas grand monde sur les routes sinueuses de moyenne montagne du col du Nideck. La 595 pista enchaine les courbes tel un petit diable de Tasmanie. Son petit 4 cylindres rugit avec ses 4 sorties d’échappement et monte haut dans les tours (on n’a pas vraiment l’impression de conduire un moteur suralimenté). Je suis hyper bien calé dans les Baquets Sabelt, les étriers Brembo sont endurants … Un pur moment de bonheur dans ces conditions malgré la position de conduite trop haut perchée et son volant non réglable en profondeur. Par contre, le retour vers Strasbourg rappelle à quel point la suspension est ferme et inconfortable. Sur certains passages défoncés, j’ai l’impression que l’amortissement est fait directement par mon dos. Cette 595 sera bien plus à l’aise lors de trackday sur un circuit, que sur les routes du Paris Roubaix ! Mais elle reste attachante avec son tempérament de feu, elle n’est pas aseptisée et sort du lot de ses concurrentes. Elle est radicale et c’est tant mieux !
Quel bonheur de voir la marque Abarth renaitre et de belle manière. Elle fait partie de l’histoire des sports mécaniques, de l’histoire automobile et du patrimoine Italien. Ces Abarth sont expansives et débordantes de vie, tout comme le peuple italien et ça fait vraiment du bien à la production automobile « moderne ».