Il n’y a pas si longtemps, lorsque l’on abordait une Skoda, on ne pouvait s’empêcher d’ajouter « la marque low-cost du groupe Volkswagen ». Et encore aujourd’hui, un rapide micro-trottoir montre à quel point cette image est ancrée dans l’esprit des gens.
Bien entendu, d’autres valeurs viennent en tête quand on parle de Skoda : la praticité, l’ouverture à tous les usages des familles etc…
Mais en regardant cet Enyaq Coupé, on sent tout de suite que Skoda s’est aventurée sur un terrain où on ne l’attendait pas forcément. Car pour un SUV, l’Enyaq coupé cherche clairement à nous charmer, et ça fonctionne !
Ce profil de SUV coupé, pourtant assez contre-nature, est ici parfaitement équilibré et donne une petite touche (sans excès) de dynamisme à la ligne de l’Enyaq. Mais surtout, on a un peu moins l’impression d’avoir à faire à un break haut sur patte (par rapport à l’Enyaq classique).
Coupé mais toujours pratique
J’entends déjà les critiques fuser : « à quoi sert un SUV, véhicule fait pour avoir de l’espace, si on perd cette place en lui donnant une ligne de coupé ? » : c’est vrai et c’est une excellente question !
Skoda y répond habilement : l’Enyaq coupé ne rend que 15 litres de volume de coffre à l’Enyaq (570 L contre 585 L). Soit dans tous les cas plus que le coffre d’un Volkswagen ID4 ou d’un ID5.
Alors j’entends les autres critiques : « avec la pente de toit, seuls les enfants se sentiront à l’aise à l’arrière » : encore faux !
L’Enyaq coupé, en s’équipant en série d’un immense toit vitré panoramique, réussi à grappiller quelques centimètres et réussit à avoir autant d’espace à l’arrière que dans la version normale.
Bref, cet Enyaq coupé, vous l’aurez compris, c’est comme l’Enyaq, mais en mieux et en plus cher aussi, mais sans excès : comptez 1500 € de surcoût sur une version 80 ou 80x (l’écart monte à 3500 € sur la version 60).
Comme l’Enyaq, l’habitacle est somptueux, extrêmement bien fini et donne vraiment le sentiment d’être dans un véhicule premium.
Au premier regard, l’œil est attiré par la magnifique suédine qui recouvre le tableau de bord (finition Lodge, tissus ou cuir sur les autres finitions). Ensuite, il se laisse glisser le long des courbes pour se poursuivre au niveau des portières, des poignées de portes… clairement, tout est harmonieux : de l’excellent travail. Au pire, on pourra reprocher l’écran de 13 pouces, dont l’intégration pourrait être mieux travaillée.
Si le design est une réussite, que penser une fois au volant ?
Pour cet essai, je prends le volant d’une version 80x, avec ses 4 roues motrices, ses 265 chevaux, et sa grosse batterie de 77 kWh promettant une autonomie WLTP de 518 Km.
0 à 100 Km/h en 6,9 secondes, soit à peu près le temps d’une Skoda Octavia RS !
On s’attend à être collé au siège à la première accélération. Pourtant au volant, la puissance est distribuée plutôt progressivement et n’invite pas franchement à une conduite sportive. Premiers ralentisseurs, les suspensions se montrent plutôt douces, sans pour autant s’affaler au premier virage. Bref, un comportement rassurant, pas sportif, mais qui invite à manger des kilomètres… tant que la batterie le permet.
En effet, notre essai sur les petites routes de Seine et Marne, nous aura gratifié d’une moyenne de 17,8 kwh/100 Km (pour 16,7 annoncés selon la norme WLTP). On plafonnera autour des 400 Km sur le réseau secondaire et 300 Km sur autoroute. C’est clairement moins qu’une BMW I4 eDrive 40, vendue dans la même gamme tarifaire (hors options) mais dont le profil de berline permet d’atteindre un tout autre niveau d’efficience.
Skoda change de stature
Car oui, Skoda n’est plus une marque low-cost, qu’on se le dise. Même si la marque ne renie pas ses valeurs en conservant les aspects pratiques qui font le charmes de Skoda (les « simply clever features », comme le parapluie caché dans la portière), et même si l’habitabilité est remarquable (supérieure aux modèles équivalents du groupe Volkswagen reposant sur la même plateforme), l’Enyaq reste un véhicule cher.
Si le modèle d’entrée de gamme (iV 60 de 180 chevaux, avec une petite batterie de 58 kWh pour 403 Km d’autonomie WLTP) se négocie à partir de 48.010 €, je doute que ce modèle d’appel constitue le cœur des ventes. Son autonomie réelle limitant assez vite son usage en tant que véhicule principal.
Non, vraisemblablement les modèles les plus vendus seront les iV 80 (204 chevaux, batterie de 82 kWh dont 77 utilisables) et la iV 80x de notre essai, vendues respectivement 53.350 € et 55.620 €. La concurrence est globalement plus chère, mais l’Enyaq n’est clairement pas à la portée de toutes les bourses ! Et je ne parle même pas de la version RS, qui pour 62.210 € vous fera profiter de ses 300 chevaux et d’une ambiance intérieure encore plus sympa.
En bref
Une belle habitabilité, une ligne extérieure réussie et un intérieur qui marrie luxe et praticité. Cet Enyaq est une réussite ! C’est sans doute mon chouchou des SUV dotés de la plateforme MEB. D’autant plus que son tarif est bien positionné face à ses cousins du groupe Volkswagen.
Seule son autonomie limitée qui ne permettra pas d’aborder sereinement les grands trajets, et son système multimédia qui mériterait d’être plus réactif viennent ternir un peu le tableau.