Ça y est, le nouveau flagship de DS est là. Après une DS 9 qui a peiné à s’installer sur le marché français au milieu de tous les SUV, DS présente sa remplaçante : la N°8. Basée sur la plateforme STLA Medium du groupe Stellantis, elle profite de grandes batteries lui permettant d’afficher fièrement 750 km d’autonomie. Avec cette N°8, DS souhaite plus que jamais nous plonger dans le luxe à la française, et ça commence par son nom. Ce n’est pas la DS 8, mais la DS numéro 8, à l’image du célèbre parfum. Je vous emmène aujourd’hui découvrir celle-ci dans le Jura franco suisse où nous l’avons prise en main !
Un design plus mature
L’inspiration des grandes berlines luxueuses est difficilement « cachable ». DS a opté pour un bi-ton étendu recouvrant le toit et une grande majorité du capot en noir, et je dois dire que cela lui apporte une certaine stature. Rassurez-vous, il s’agit là d’une option (à 700 € ou 300 € sur la collection Jules Verne), cela dit, sans, je la trouve quelque peu vide. La grande calandre, illuminée sur les finitions hautes, reste dans tous les cas noire et donne l’impression qu’il manque quelque chose. D’autant plus que la verticalité de la face avant, due à la calandre ainsi qu’à la signature lumineuse, exprime davantage cet air statutaire.
Une fois n’est pas coutume chez DS, le design des feux est travaillé. Matriciels et moins tape à l’œil, ils adoptent ici une signature lumineuse plus discrète à 8 points accompagnés de « lames » aux extrémités du pare-choc. C’est également le cas à l’arrière, car si on garde les écailles, la signature lumineuse est créée par une fine tige horizontale et verticale. Ces dernières élargissent visuellement la N°8 tout en l’asseyant sur la route.
Véhicule électrique oblige, l’aérodynamique a été travaillée afin de maximiser l’autonomie. Le dessin de la N°8 est donc plus expressif que sur les précédents modèles plus arrondis. Ici, les lignes sont plus marquées, comme à l’avant avec ces parties latérales « ressortant » de la carrosserie qui permettent de gagner 8 km d’autonomie WLTP. Les jantes, allant de 19 à 21″, jouent aussi un rôle sur la traînée puisqu’elles optent pour un dessin assez plein, fluidifiant cette dernière.
Ces lignes, plus matures, octroient un style élégant et moins « too much » comme on pouvait l’apercevoir sur d’autres modèles de la gamme. La disparition des chromes à tout-va accentue également cette impression. Notamment sur le capot avec la disparition du sabre chromé de la DS 9. Ici, la séparation est plus discrète. Elle est réalisée par un bosselage s’achevant avec le badge indiquant la finition.
Sur le profil, on aperçoit cette ligne de toit, très plongeante, apportant du dynamisme au véhicule. Les contours de caisse en noir laqué ajoutent, eux, une touche premium à l’ensemble. Cela dit, en avoir mis sur la poignée de porte arrière, cachée dans le montant, est selon moi une mauvaise idée. Cette zone risque en effet de mal vieillir avec les coups d’ongles ou les bagues.
L’inscription « DS Automobiles » en toutes lettres, soulignée par le N°8, s’affiche fièrement sur le hayon. Sur notre modèle d’essai, le point est en relief et prend l’apparence d’une pierre précieuse. Une spécificité de l’édition spéciale Jules Verne, ou plutôt collection comme DS aime les appeler, limitée dans le temps qui s’ajoute aux deux finitions : Pallas et Étoile. On apprécie le clin d’œil à la DS 21 !
Raffinement et savoir faire
Tout le raffinement français se retrouve à l’intérieur. Excepté quelques éléments partagés dans le groupe, l’ensemble de l’habitacle présente quelque chose d’unique et d’élégant. Comme dans tout projet, l’étude des matières est très importante. La N°8 propose différentes selleries et coloris : simili noir et bi-ton blanc nacré / bleu, Alcantara bleu ou encore du cuir nappa noir ou brun caramel. Toutes celles-ci s’accompagnent de motifs de panneau de porte distinctifs.
Notre collection Jules Verne vient avec un rappel de la Terre et la Lune directement gravé dans l’alcantara aux côtés d’inserts en aluminium bouchonné du plus bel effet. La sellerie, elle aussi spécifique, arbore un mélange de cuir nappa et alcantara bleu.
Le volant 4 branches plaira aux fans de Star Wars. En effet, il affiche un look futuriste façon X-Wing. La prise en main est particulière, mais reste tout de même ergonomique. Vous le savez, j’apprécie les détails, et le guillochage “Clou de Paris”, typique de DS, sur les branches du volant et d’autres zones de l’habitacle ajoute quelque chose. Tout comme les surpiqûres point perles présentes sur certaines finitions.
Le travail continue sur la console centrale flottante sur laquelle on retrouve des boutons originaux ainsi qu’un repose poignet. Celui-ci se montre peu ergonomique étant donné qu’il s’ouvre pour laisser place à un vide-poche dans lequel on peut poser son téléphone, du moins lorsqu’il n’est pas sur le chargeur à induction. Juste en dessous, un grand bac de rangement avec deux portes gobelets et deux prises USB C se cache sous un volet coulissant.
La planche de bord intègre deux écrans. Le compteur numérique, accompagné d’un affichage tête haute, possède différents menus personnalisables en plus de toutes les informations de conduite. L’écran central de 16″ est lui assez large, de quoi proposer un côté pour le conducteur ainsi qu’un autre pour le passager. Ce dernier incorpore un GPS avec planificateur intégré afin de gérer ses trajets et recharges. Il est bien sûr compatible Apple CarPlay et Android Auto sans fil pour les adeptes.
Si la ligne de toit embellit l’extérieur, elle empiète sur l’habitabilité arrière. Avec mon mètre 84, ma tête touchait le plafond malgré une banquette moelleuse et creusée. Toutefois, l’espace aux jambes est généreux, même si nos genoux sont placés assez hauts dû au fait que la batterie est située dans le plancher. On perd donc en confort d’assise, un peu dommage pour une berline routière. On apprécie tout de même le niveau de finition à l’arrière. Le dos des sièges est entièrement recouvert de simili cuir ou de cuir, dépendant de la sellerie, et les panneaux de portes ont droit au même traitement qu’à l’avant. Les passagers arrière profiteront d’un large toit panoramique (facturé 800 € en option et de série sur Jules Verne) traité acoustiquement et anti-UV, de sièges chauffants et ventilés ainsi qu’à un accoudoir central.
Pour ce qui est du coffre, on retrouvera un volume de chargement de 620 L si notre véhicule est équipé de la petite batterie ou de 580 L, comme ici, si l’on a la grande. La banquette divisée en 40/20/40 permettra de rabattre la partie centrale et de s’en servir comme trappe à ski et une fois complètement rabattue, c’est 1553 L de chargement qui s’offriront à vous.
Sous le capot
Si cette N°8 est uniquement proposée en électrique, DS nous offre tout de même le choix entre 3 versions :
– Une traction de 230 ch et 343 Nm, équipée de la petite batterie de 73,7 kWh offrant jusqu’à 550 km en cycle mixte WLTP.
– Une seconde version Long Range, toujours en traction, de 245 ch et 343 Nm qui embarque cette fois-ci la grande batterie de 97,2 kWh offrant jusqu’à 750 km d’autonomie en cycle mixte et 500 km sur autoroute.
– Et enfin, une version 4 roues motrices Long Range de 350 ch et 509 Nm, elle aussi équipée de la grande batterie, offrant jusqu’à 688 km d’autonomie.
Sachez qu’un boost (de 30 ch sur la traction, 35 ch sur la Long Range et 25 ch sur la 4WD) s’active en mode sport ou lorsque l’on appuie entièrement sur l’accélérateur.
En Type 2, il faudra compter 4h45 pour recharger la petite batterie et 6h10 pour la plus grande. En charge rapide, elle encaissera « seulement » 160 kW, je le mets entre guillemets, car si ça peut paraitre faiblard, la courbe de charge se montre plus rassurante. Les 160 kW sont maintenus jusqu’à environ 55 % de charge, n’influant donc pas énormément sur la durée de charge qui durera 31 minutes avec la petite batterie et 27 minutes pour la plus grande.
Pourquoi la plus petite prend plus de temps que la grande ? Et bien cela s’explique par le fait que la batterie de 73,7 kWh n’est pas fabriquée en France par ACC contrairement à celle de 97,2 kWh. Toutefois, cela sera le cas par la suite.
Notez que la fonction V2L, permettant d’alimenter un appareil externe, fait son apparition et que le Plug & Charge, qui simplifie le lancement des charges en évitant de passer le badge, arrivera fin 2025, début 2026. En revanche, les modèles produits avant son apparition n’y auront malheureusement pas droit.
Sur la route
L’un des points les plus importants pour DS est le confort et cela se sent dès les premiers mètres au volant de la N°8. Les sièges chauffants, ventilés et massant sont confortables et offrent une bonne position de conduite. Néanmoins, j’aurais tout de même apprécié un repose genoux, surtout au vu de la direction que prend le véhicule. Mais globalement, on se sent bien et on a envie d’enchainer les kilomètres. Et ça, c’est en grande partie dû à son confort.
Sur notre modèle d’essai, nous étions équipés des suspensions adaptatives et leur DS Active Scan (opérationnel dans le mode de conduite « Confort ») qui lit la route à l’aide d’une caméra et ajuste la fermeté des suspensions en fonction des déformations de la route. Nous avons également eu l’occasion d’essayer un modèle en finition Pallas, sans suspensions adaptatives et muni des jantes de 20″, et nous avons trouvé cette version seulement légèrement moins confortable que notre Jules Verne et ses jantes de 21″. Si vous souhaitez un confort optimal sur une finition équipée des suspensions adaptatives, je vous recommande donc de partir sur les jantes de 20″.
Mais le confort passe aussi par l’insonorisation qui se montre exemplaire grâce à du double vitrage sur les vitres latérales, un traitement acoustique sur le pare-brise et sur l’isolation globale. Pour peu que l’on profite des excellents systèmes audio et nous nous retrouvons dans une bulle. En effet, le système audio de série se montre déjà convaincant ! Les plus audiophiles trouveront leur bonheur avec le système audio Focal Electra 3D. Ce dernier diffuse un son pur et clair, même avec un volume bas, et une excellente spatialisation.
Sur la route, la N°8 se montre rassurante. Ayant une conduite assez dynamique, je n’avais pas spécialement apprécié le feeling du Peugeot e-3008 partageant la même plateforme. Je venais donc avec quelques aprioris sur ce point et je dois dire que j’ai été assez agréablement surpris. J’ai pu la bousculer en haussant le rythme sur des routes de montagne et ai constaté qu’elle était assez saine, et ce, malgré un poids assez élevé de 2289 kg. On entend un peu les pneus (des e-primacy de Michelin, donc pas vraiment conçus pour ça) crier, mais globalement, ça se fait bien. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’on prendra plaisir, mais ceux qui ont une conduite dynamique ne se sentiront pas pénalisés.
On profitera également des aides à la conduite avec une conduite semi-autonome de niveau 2. Celles-ci ont été améliorées et proposent à présent une conduite prédictive qui, quand le régulateur adaptatif est enclenché, ralentira à l’approche d’une courbe trop serrée ou d’un rond-point. Les freinages se font en douceur, néanmoins, nous avons eu deux freinages fantômes durant lesquels elle a détecté deux intersections sur l’autoroute. Cela provient sûrement du fait que ce soit des modèles de pré-série.
Le maintien dans la file est convaincant avec peu de corrections de trajectoire en courbe. Sur autoroute, il sera possible de changer de voie automatiquement, en gardant les mains sur le volant bien sûr !
Avec ces 750 km d’autonomie, DS cherche à rassurer les clients qui ne sont pas encore prêts à passer à l’électrique car, « les voitures électriques n’ont pas d’autonomie ». La N°8 prouve le contraire. Toutefois, je serais curieux de vérifier si les 500 km sur autoroute sont réalisables ! En effet, sur un essai presse et dans le Jura, l’exercice était compromis. Pour autant, les consommations annoncées étaient très correctes : 14.1 kWh/100 après un mélange de ville, départementale ainsi qu’un col de montagne. Sur un trajet mixte, en ajoutant un trajet autoroutier à 120 km/h (Suisse oblige), nous sommes montés à 15,4 kWh/100. À confirmer donc avec un essai longue durée.
Pour régénérer la batterie, deux possibilités s’offrent à vous. La première est le frein régénératif et ses 3 niveaux de puissance, se gérant à l’aide des palettes situées derrière le volant. La seconde est le mode One Pedal, plus puissant et allant jusqu’à l’arrêt, permettant d’accélérer et de freiner avec qu’une seule pédale.
Découverte inattendue
Avant de terminer cet essai, je souhaitais vous partager la surprise que DS nous a faite. Pour le clin d’œil, ils ont restauré et exposé une DS 21 Pallas peinte dans la même combinaison de couleur que la N°8 de lancement, soit en Crystal Pearl et bi-ton noir. Et il faut dire que la couleur champagne lui va à ravir !
Plus tard dans la soirée, c’est la nouvelle voiture présidentielle qui s’est invitée. Une N°8 entièrement préparée en conséquence : blindage, gyrophare, porte-drapeau, tout y est ! L’habitacle a, lui aussi, été repensé avec des inserts spécifiques ainsi qu’un panneau de porte en tissu plissé apportant du relief à l’ensemble. Pour finir, le toit panoramique laisse place à une capote en toile rétractable afin que le président de la République puisse saluer les citoyens.
Pour finir
Mais tout ça a un prix : la N°8 débute à partir de 59 200 € dans sa finition Pallas. L’Étoile est proposée dès 66 400 € !
Le modèle présenté, en Collection Jules Verne est la version la plus chère, comptez un peu plus de 83 000 € pour celle-ci. Cela dit, elle vient, de série, avec toutes les options (sauf le bi-ton) et revient moins chère qu’une Étoile sur laquelle on aurait coché toutes les options.
DS nous propose un produit intéressant. Si quelques points pêchent un peu, elle se rattrape avec un tarif dans la moyenne basse face à ses concurrents et affiche la meilleure autonomie sur son segment. Reste à voir si celle-ci va conquérir la clientèle.